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 Explorateurs, pas éducateurs. chap 2

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Muriellekirk
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Muriellekirk

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MessageSujet: Explorateurs, pas éducateurs. chap 2   Explorateurs, pas éducateurs. chap 2 Icon_minipostMer 27 Sep 2023, 05:27

Chapitre 2

****Kirk POV
Épuisée par ses pleurs, la petite fille s’est endormie contre moi et je la porte dans leurs quartiers. Avec des gestes maladroitement tendres, je réussis à la détacher de mon bras ankylosé, je la place doucement sur son lit, en regardant Mccoy. Elle bouge à peine. Je touche sa joue du bout du doigt et je recule.

« C’était pas prévu ça, hein ? Petit poids plume, on s’y attache, vite ? »

Il murmure, voyant que je me masse le bras. J’approuve son commentaire en inclinant la tête vers l’avant et en souriant légèrement. Je retourne dans la petite pièce où les garçons m’attendent.

« Eh bien, les gars, vous vous lavez les mains et les dents avant d’aller dormir ! »

« Oh non ! » proteste Don.

« Ça commence ! » ajoute Steeve.

« Pas les dents ! » rouspète Ray, tandis que Tommy se tient près de la porte, les bras croisés. Bones me regarde. En le fixant du coin de l’œil, je sais qu’il ne va pas s’en laisser compter. On vient de passer des larmes à la rébellion mais il a de la ressource.

« OK, on va le faire autrement ! »

Les enfants le regardent avec intérêt et surprise. Comment s’y prend-il ? Simplement en faisant du mime, en forçant carrément le trait. D’abord sans rien, puis avec la brosse sur laquelle il a mis du dentifrice. Ça fait marrer les petiots et ils se mettent à se laver les dents. Seul Tommy n’est pas du tout convaincu.

« C’est drôle, Dr McToy ! » Bones fronce les sourcils et lui lance un regard désapprobateur, le ton de la voix de Tommy a quelque chose de très irritant. Le garçon, évidemment beaucoup moins réceptif à cela, n’a pas encore commencé à se brosser les dents. Il a dû se rendre compte que le pouvoir qu’ils avaient sur les adultes est perdu, mais il semble faire comme si cela marchait toujours.

« Pff, brosse à dents, dentifrice ? Pourquoi on n’a pas une brosse sonique ? Mon père en avait « une ! »

« Eh bien, ton père a sûrement dû te dire que c’est dangereux pour vos yeux ! » répond Bones avant de regarder dans ma direction.

« Pff, n’importe-quoi ! » nous rétorque-t-il.

***
« Capitaine, que pensez-vous d’une sorte de défi ? »

Tiens, il me ressert du « vous » et du « capitaine ». Je hoche la tête, c’est bon pour moi, tant que je n’ai pas à mettre du dentifrice dans ma bouche.

« Qu’avez-vous en tête, Docteur ? » Je lui demande, soudain amusé, lui retournant son vouvoiement et en lui redonnant son titre.

« Sablier holographique ? »

C’est OK pour moi. Je marche jusque vers le boîtier de commande, après je dévisse la petite trappe. Ce compartiment est caché dans le mur. J’appuie sur les boutons et j’ajuste le degré de fragmentation de la lumière. Le faisceau, dirigé contre le mur, projette un temps en minutes et secondes.

« Là, trois points zéro. Tu as jusqu’à la fin de ce temps pour te frotter les dents ! »

« Et si je ne le fais pas ? »

Il nous lance ça comme une bravade. Je vois Bones pincer les lèvres, il tape dans ses mains une fois, pose son bras sur l’épaule du garçon :

« Toi, tu commences à me chauffer les oreilles ! »

Il le conduit sans ménagement hors de la pièce :

« Excusez-moi, capitaine. Cette consultation médicale restera privée. »

Je le regarde avec attention avant de me tourner vers les garçons :

« Ne vous inquiétez pas, il ira bien, je connais le docteur ! »

Ou pas, mais je me garde bien de leur dire.

***
Quelques minutes plus tard, ils sont de retour. Bones regarde Tommy puis les garçons et dit :

« Tommy, tu expliques ? »

Et Tommy se met à réciter ce qu’il a entendu quelques secondes auparavant. Il parle des conséquences naturelles et termine en disant :

« Et le Docteur Mccoy a dit que j’allais me récupérer une haleine de Klingon, pire que celle d’un chacal. Ça ne me tente pas du tout ! »
Bones hoche la tête.

« Tu sais maintenant pourquoi on vous demande de vous laver les dents… et le reste. » Puis il se tourne vers moi et me dit :

« Y’a rien de mieux que la clarté. C’est comme ça qu’on apprend. Rappelle-toi, une haleine de chacal ! »

Le bon sens en action du docteur Mccoy, c’est imparable.

« Rien de plus logique, Docteur ! » Je sais qu’il ADORE qu’on lui parle de logique.

***Dans une des pièces de repos. Nous avons décidé de passer la nuit près de leurs quartiers. Peut-être qu’ils se réveilleront. Ils ne sont pas autorisés à utiliser les communicateurs. Bones et moi avons donc mis deux lits de camps dans la pièce à côté de la grande cabine. Pour l’instant, nous sommes tous les deux assis par terre, en train de boire une bière et de grignoter une ou deux friandises en écoutant le silence du couloir. Nous discutons à voix basse. L’Enterprise file à Mac 3 dans la nuit stellaire, Sulu, Chekov et M. Spock sont sur le pont.

« Bones, elle a quel goût la bière avec le dentifrice dans la bouche ? »

Il me regarde et porte la bouteille à ses lèvres.

« La première gorgée est dégueulasse, mais ensuite ça le fait. Au moins, je sais qu’ils se laveront les dents correctement. Les actions sont meilleures que les discours parfois, Jim ! Avec ce qui nous attend, va falloir être bon en impro, crois moi, ingénieux et persuasifs. C’est le secret avec « toute nouvelle génération. Les gosses sont très malins mais il leur faut toujours la même chose. C’est comme un vaisseau : faut maintenir le cap et faire de la maintenance ! »

« Je devrais peut-être demander à Scotty de s’en occuper. »

Il se marre doucement.

« Bones, je sens qu’on est quand même mal barré ! »

On allait les garder combien de temps ? Et où est-ce qu’on allait pouvoir les débarquer ? Starfleet n’avait encore rien proposé. Nous allions au devant de pas mal de problèmes et de prises de tête.

« Dis, tu crois qu’on est assez armé  ? » Devant son air ahuri, je précise ma pensée :

« Non, je ne parle pas de torpilles ou de phasers. On est des explorateurs, pas des éducateurs ! La phase un c’était l’autodéfense. La phase deux c’est une autre paire de manches !  »

Bones pose sa main sur mon épaule :

« Jim, tu m’enlèves les mots de la bouche. Explorer, c’est exactement ça. Nous allons explorer l’inconnu de la psychologie de l’enfant. » récite-t-il d’un ton mi-dogmatique, mi-moqueur.

«  Bon, on a déjà vu pas mal de choses depuis qu’ils sont à bord. On peut penser que ça devrait être moins compliqué maintenant.

Alors que mon esprit commence à amasser une foule de questions, j’en lâche une :

« Ils étaient incontrôlables et ont réussi à contrôler l’Entreprise. Maintenant, on doit s’attendre à quoi ? »

« Ah je pense que ça va démâter sec et qu’il faut s’attendre à tout. »

« Bones, j’ai besoin de tes conseils médicaux. Toi et moi, on vient de la Terre, tu es père, moi, j’ai… Bon, bref, tu sais. Maintenant, j’ai besoin que tu m’aides à y voir clair  : qu’est-ce que tu recommandes, à part de te brosser les dents en même temps qu’eux ? Ces petiots là, qu’est-ce qu’ils ont comme besoin ? Les mêmes que nous ? Comme avant ? Dans le passé ? »

« Nous allons gérer cela, Jim, en équipe. Chacun aura son mot à dire et nous trouverons des solutions !  D’abord on s’occupe de leur besoin et ensuite on voit pour le reste ! Toi en tant qu’officier et moi en tant que docteur ! » « Pourquoi ça n’existe pas, genre un protocole comme une mise à jour ou un transfert de données ? »

« Hey Jim, tu sais. L’équation est simple : les gens font l’amour, les bébés naissent. Cette nouvelle génération a besoin d’être éduquée et enseignée, ce n’est pas un micro processeur ! »

« Bones, tu te souviens, une fois, tu m’as raconté que tu avais réussi à restaurer les fonctions rénales d’une femme et j’étais présent quand tu as sauvé la vie de Chekov. Maintenant, dis-moi, t’es sûr, y a rien pour s’occuper des gamins ? »
Bones secoue la tête.

« Oh si, y a un truc. » Il arrête sa phrase et me regarde avec un mystère dans les yeux.

« Ah là, j’attends la suite. »

« C’est aussi simple que cela : de l’amour, de la compréhension et une voix suffisamment forte pour brailler un ÇA SUFFIT. »

Ça me fait sourire. Il est tellement sûr de lui-même. Je n’ai aucun doute qu’il a la solution miracle. Soudain son expression se durcit.

« Et crois-moi Jim, c’est mieux que ce que j’ai vu pendant les stages ou entendu dans les conférences. » Il me dit, en partie exaspéré.

« Comme quoi ? »

« Eh bien, il y avait une autorité de premier plan, un type qui avait fait la promotion d’un truc appelé algorithme aléatoire, il voulait à tout prix calculer quand et comment un enfant devrait être nourri ou changé. Je te laisse imaginer le fiasco. »

Il se lève et termine sa bière.

« Et autre chose : il y avait une sorte d’ordinateur, on entrait des informations sur un enfant et il éditait une sorte de projection ou de programme avec la destination « adulte ». Il donnait une certaine quantité de problèmes, de maladies ou de crises de colère et on pouvait effacer certains aspects ! Une belle connerie ! »

***Vingt minutes plus tard, les enfants sont éveillés. Cela a commencé par des bruits de lumière comme un lit qui grince quand quelqu’un se retourne. Puis nous avons entendu des murmures, et avons vu un filet de lumière sous la porte. Nous stoppons notre discussion, dans l’obscurité du couloir, à peine éclairés par les indicateurs lumineux directionnels.

« Allez, lève-toi, Jim! » me dit Bones, en poussant la bière de côté, pour éviter de tirer dedans. J’ai les fourmis dans les pieds et je grimace au moment de me mettre debout.

« Tu n’aurais pas dû croiser ton pied sous ta jambe, ce n’est pas bon pour la circulation sanguine ! » Bones me fait la leçon.

« Bones, tu n’peux pas t’en empêcher, hein ? Toujours à te soucier de moi. »

Je réponds en poussant la porte de la pièce.

« Hé, les loulous, qu’est-ce qui se passe ? »

« C’est Marie, capitaine, elle gémissait, et je pense que Ray pleure ! » marmonne Steeve d’une voix endormie.

Je m’approche de Ray alors que Bones est déjà penché sur la petite fille, son tricordeur à la main. La fillette ne réagit pas, elle est en demi-sommeil.
« Elle dort. Elle a dû faire un cauchemar ! » murmure le Dr Mccoy.

La tête de Ray est tournée vers la fenêtre, il pleure doucement. Je m’assois à côté de lui et lui frotte doucement le dos.

« Mes - parents – me - me manquent ! J’ai - j’ai rêvé – d’e - d’eux ! Ils - ils me – me - parlaient et… »
Il se tourne et se jette contre moi.
J’avale difficilement ma salive et je mets mon bras autour de lui pour le consoler, en silence. Il finit par se calmer et il se rendort, les autres aussi. Bones et moi sortons de la pièce pour aller vers nos lits dans l’autre pièce.

**** Mccoy POV

Je me suis finalement couché. Jim dort. Son sommeil est aussi profond que la conversation que nous avons eue dans la pénombre du vaisseau. Mais mon esprit n’a pas de repos, je cogite. Jim avait demandé si nous étions assez armés pour cette mission, je sais beaucoup de choses sur lui, si ce n’est tout et il me connaît bien. Chaque être humain a un défaut dans la cuirasse, une vulnérabilité cachée. Lui et moi sommes proches, comme le sont des amis. Je connais certains de ses doutes, je sais ces moments où il baisse la garde. Il me suffit alors de parler de devoir et de responsabilité. Ces mots ont un pouvoir géant sur nous, sur lui, sur moi, c’est comme un guide intérieur, comme une boussole. Le devoir d’officier, le devoir de médecin, le devoir de père. Je les ai tous acceptés, mais on m’a retiré cette autorité parentale. Jocelyn, mon ex-femme, m’avait rayé de sa vie et de celle de Joanna. Les besoins et le bien-être de ma fille avaient toujours été ma priorité absolue et j’avais été privé de ce droit. J’avais eu le désir de maintenir une relation cordiale exempte de ressentiment ou de blâme mais j’avais échoué. J’ai tellement de doux souvenirs de tous les moments partagés avec Joanna, ses rires, ses sourires et toute la joie qu’elle m’a donnée. Cet amour inexplicable instantané que vous ne pouvez ressentir que pour votre enfant, la plus grande expérience d’amour que j’avais jamais eue c’est quand elle était née. Je passais des heures et des jours à l’hôpital et j’avais commencé à étudier à Starfleet Academy, donc j’étais absent pour les deux. Joanna avait beaucoup pleuré pendant la journée et cela avait souvent été difficile pour Jocelyn. Chaque soir, quand je revenais, notre petite fille m’attendait et ne fermait pas les yeux.

Alors j’avais pris l’habitude de me laver les mains, d’enlever ma chemise, de la soulever de son lit et de la placer sur mon épaule, elle se calmait et s’endormait. J’avais essayé de prendre du temps pour faire des câlins, des promenades, pour apaiser ses larmes, oh oui, j’avais essayé. Jocelyn, anxieuse et épuisée, avait été extrêmement jalouse de ce lien intense. Cinq mois plus tard, elle m’avait quitté et j’avais perdu ces précieux moments avec Joanna. Des souvenirs adorables mais douloureux allaient me tenir compagnie, le sommeil ne voulait pas m’attraper.

*** Quelque chose ou quelqu’un me touche. Je suis en pleine confusion, entre rêve et réalité, j’ouvre les yeux. Est-ce que je suis encore dans mon rêve ? Non, le contact chaleureux est réel. Il fait noir. Mary est recroquevillée contre moi, elle a dû se lever et a réussi à arriver jusqu’ici, elle s’est mise à l’aise et dort, avec son pouce dans la bouche. Je l’entends chuchoter un petit « papa » en demi-sommeil.

« Je te promets que rien de fâcheux ne t’arrivera, à toi et aux autres, ma puce ! »
Je passe mon bras autour d’elle, comme pour la protéger. Elle bouge à peine. Je m’endors

*** Je ne reste pas plus de 40 minutes endormi. Je me réveille. Mary est toujours recroquevillée contre moi. Je n’arrive pas à me rendormir. Je ne peux pas allumer la lumière, je ne veux pas réveiller ni la petite ni Jim. Je réussis à bouger, je retire mon polo bleu, je le roule en boule et je le place dans les bras de Mary. Je me lève pour aller m’asseoir un peu plus loin, je descends le dos contre le mur et je me pose là. J’étouffe un juron. Pourquoi est-ce que je ne peux pas juste fermer les yeux et être emporté dans le sommeil ?
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Dra'ghoH
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MessageSujet: Re: Explorateurs, pas éducateurs. chap 2   Explorateurs, pas éducateurs. chap 2 Icon_minipostJeu 12 Oct 2023, 06:38

Ces gosses ont un gros traumatisme à gérer, la suite ne va pas être simple dac

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MessageSujet: Re: Explorateurs, pas éducateurs. chap 2   Explorateurs, pas éducateurs. chap 2 Icon_minipostJeu 12 Oct 2023, 18:13

Dra'ghoH a écrit:
Ces gosses ont un gros traumatisme à gérer, la suite ne va pas être simple :   :dac:  :

Tu m'étonnes, tu mets le doigt sur le souci, effectivement, c'est du traumatisme et cela m'intéressait de mettre en parallèle ce traumatisme avec le vécu des adultes à bord de l'Enterprise. Merci pour ta lecture. J'espère que la suite te conviendra.
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