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| Le retour du Voyager (fin alternative) | |
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Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Le retour du Voyager (fin alternative) Mer 31 Aoû 2022, 19:18 | |
| L'histoire commence après Voy 7-24 Il s'agit d'une fin alternative puisque celle que la production proposait ne m'a pas plue du tout. Le retour du Voyager
Chapitre UNLe capitaine Janeway avançait machinalement dans la coursive ; elle parvint à ses quartiers, la porte s’ouvrit devant elle sur une pièce sombre et froide. Janeway soupira et resta quelques secondes interdite devant ce spectacle désolant. Le sevrage de café rendait la fatigue et le poids des soucis d’autant plus pénibles. La force de l’habitude et l’avait conduite dans un endroit qu’elle avait déserté cinq jours auparavant. Réalisant sa méprise et le cœur lourd, elle se remit en route vers le mess et rejoignit l’équipage qui s’y trouvait déjà. En entrant dans la salle, elle jeta un coup d’œil au vide laissé par Neelix, dans la cuisine. Ses manières enjouées et son optimisme l’aurait bien aidée dans de telles circonstances. Elle se rendit dans l’annexe dans laquelle on avait installé des sanitaires communs. Désormais les douches soniques se prenaient à deux et il était recommandé d’en limiter le temps et de les espacer, tous les deux ou trois jours. Janeway préféra se rafraichir rapidement la figure et l’entrejambe. Cela ne dura pas plus de dix secondes. Elle passa un pyjama assez épais, une paire de chaussettes et regagna la salle à manger où l’attendait sa couchette. Elle souhaita une bonne nuit aux membres d’équipage déjà présents et s’allongea sous sa couverture isolante. La température du vaisseau avait été descendue à seize degrés et on allait peut-être la baisser davantage dans les jours suivants. Les officiers devaient montrer l’exemple, pas de passe-droit. Il fallait à tout prix économiser l’énergie. B’elanna et Paris avaient écarté d’un geste de la main l’exception qu’on voulait bien leur accorder vu l’état de la jeune ingénieure. Même Naomi et l’enseigne Wildman campaient désormais dans la grande salle. Le sommeil fut long à venir. La capitaine avait tout le temps de ressasser toutes les décisions prises les derniers jours, toutes les solutions qui s’offraient encore à elle. Les restrictions énergétiques rendaient tous les loisirs habituels impossibles. Tout tournait au ralenti, à commencer par le vaisseau et le désœuvrement forcé pesait sur le moral de l’équipage. Elle se réveilla vaseuse, les yeux lourds et la voix rauque. Plus de café désormais, il fallait se contenter d’eau froide. Le synthétiseur ne produisait plus que le strict nécessaire, des galettes protéinées et vitaminées qui condensaient les apports nutritifs indispensables à la santé physique. Le moral en prenait un coup. Janeway grignota sa galette et avala deux verres d’eau puis passa faire la toilette du chat. Elle avait décidé de ne pas prendre de douche avant deux jours et ce n’était pas parce qu’elle devrait la partager avec une de ses enseignes. Les températures fraîches réduisaient la transpiration. Les anciens Maquisards plaisantaient en disant qu’ils en avaient vu d’autres ce qui titillait l’équipage d’origine et créait une petite rivalité. Jusqu’à présent cela n’avait pas créé de véritables tensions. La capitaine passa une veste et rejoignit sa salle de réunion en marchant comme un zombie. Elle s’affala sur son fauteuil, le regard dans le vide. Chakotay vint la rejoindre assez rapidement. — Bonjour Capitaine. Bien dormi ? — Pas tellement, je dois dire. Et vous ? — J’ai connu mieux et j’ai connu pire. — Où en est-on ? Les derniers cristaux tiennent le coup ? — Oui, jusque maintenant. B’Elana préconise de passer en impulsion dans deux heures, histoire d’éviter la surchauffe. — J’ai réfléchi à quelque chose en cherchant le sommeil, hier soir. Je pense qu’on devrait placer une plus grande partie de l’équipage en stase. Cela épargnerait de l’énergie et on éviterait des frictions qui risquent de se produire suite au désœuvrement. On pourrait faire un roulement en attendant de trouver une solution à notre problème. — Ce n’est pas une mauvaise idée. Cela permettrait de préserver le moral de l’équipage jusqu’à ce qu’on puisse se procurer du dilithium. — Si on arrive à s’en procurer, soupira-t-elle. — Je suggère que vous inauguriez le tour de rôle. S’il faut préserver le moral, autant commencer par celui de la capitaine, ironisa-t-il. — Très drôle. Réunion dans une demi-heure, pour préparer la liste. Chakotay, B’ellana, Tuvok, Paris, Seven et Janeway se retrouvèrent autour de la table pour plancher sur le projet. La question cruciale était de déterminer quel était le nombre de personnes qui allaient restées éveillées pour assurer la surveillance de la salle des machines et le pilotage du vaisseau. Il fallait faire un choix entre le nombre minimal, le nombre de sécurité et celui de confort. S’il fallait réveiller du personnel en urgence, combien de temps et de personnes faudrait-il pour préserver la sécurité du vaisseau ? Une tournante entre B’Elenna, Vorik et Seven avec deux assistants pouvaient suffire pour la salle des machines mais ils ne pouvaient pas y travailler 24h00 d’affilée pendant plusieurs jours. On ne pouvait pas non plus les mettre en stase pour moins de 24h00. Janeway mit fin à la réunion sans qu’on soit parvenu à prendre une décision définitive. Elle donna rendez-vous à son équipe huit heures plus tard, pour leur laisser le temps de plancher sur la question. Elle alla retrouver son poste sur la passerelle. Ou plutôt, elle alla s’affaler sur son fauteuil de capitaine, la tête vide, sans énergie avec une impression qu’elle n’avait pas encore connue en sept années de dérive à travers le quadrant delta. Celle que l’espace allait bientôt être le tombeau de son équipage. Elle dut bien reconnaître en son for intérieur que Chakotay avait raison sur un point : son moral était au plus bas. N’aurait-il pas mieux valu de rester chez les Trente-Septiens quand l’occasion s’en était présentée, six ans auparavant ? Quand le Voyager passa en impulsion pour ménager ses derniers cristaux de dilithium qui se trouvaient en mauvais état, Janeway quitta la passerelle pour se rendre dans son bureau. Elle jeta un coup d’œil au synthétiseur. La tentation était grande de faire une exception et de commander un café. Personne ne le saurait. Sauf elle. — Un verre d’eau froide et un biscuit sucré pour la Capitaine, demanda-t-elle d’un ton las. Le biscuit fourni avait une texture qui rappelait celle du papier. Le sucre des raisins secs qu’il contenait était le seul luxe qu’elle pouvait se permettre sans avoir de scrupule. S’ils ne jouaient pas de malchance, en épargnant l’énergie, ils pourraient atteindre la prochaine planète dans cinq semaines, en alternant distorsion 2 et impulsion. Avec moins de chance, le voyage pouvait durer deux mois. Mais si les cristaux mal en point ne tenaient pas le coup … Elle préféra ne pas y penser. Elle ne parvenait même plus à planifier qui allait rester éveillé et qui irait en stase. Elle se disait que la solution proposée par Tuvok serait sans doute la plus logique et celle de Chakotay la plus humaine. La voix de son second l’arracha à ses réflexions. — Capitaine, un vaisseau inconnu en approche. Elle se rendit précipitamment sur la passerelle. Un vaisseau apparaissait à l’écran, fort proche du Voyager. — Il est apparu tout d’un coup. Il se déplace à une vitesse que je n’ose pas imaginer. — Se sont-ils identifiés ? — Pas encore. — Ouvrez une fréquence. Ici la Capitaine Janeway, du vaisseau Voyager de la Fédération. Nous venons en paix. Une suite de sons mélodieux qui ressemblaient plus à un chant qu’à un langage lui répondit. — I ci la Capitaine Janeway du vaisseau Voyager de la Fédération, reprit-elle. Nous ne parvenons pas à vous comprendre.Passez en visuel, demanda-t-elle à ses officiers. Le visage d’un alien apparut sur l’écran. Il était élancé, il avait le visage allongé, la peau très pâle, ses oreilles qui rappelaient celles du lynx pointaient à travers sa chevelure filasse irisée. Ses sourcils horizontaux surplombaient de haut ses yeux en amande, lui donnant l’air de geisha. Il ouvrit la bouche, petite et charnue. La même mélodie se fit entendre à nouveau. — C’est bien notre chance, soupira-t-elle. Seven of Nine ? appella-t-elle par l’intercom. Pouvez-vous identifier le vaisseau en approche ? — Espèce 2468, capitaine, répondit Seven qui se trouvait au labo d’astrométrique. Non assimilables, pacifiques, serviables, curieux et libidineux. — Libidineux ?! s’étonna Janeway en ouvrant de grands yeux. Rejoignez-moi au plus vite sur la passerelle. — Capitaine, un deuxième et un troisième vaisseaux en approche, annonça Harry Kim. — Ici la Capitaine Janeway, du vaisseau Voyager de la Fédération, reprit-elle. Nous n’avons pas compris votre message. Nous avons lancé plusieurs balises. Avez-v …— Vaisseau étranger, avez-vous besoin d’aide ? demanda une voix synthétique sur la fréquence ouverte. — Oui nous av .. — Vaisseau étranger, avez-vous besoin d’aide ? Vaisseau étranger, avez-vous besoin d’aide ?— Ils essaient plusieurs langages, capitaine, expliqua Kim. — Oui, nous avons besoin d’aide, répondit la Capitaine. Nous avons surtout bes … — Permission de monter à bord, capitaine.— Permission accordée. Nous vous at … Elle n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Deux individus de l'espèce 2468 se matérialisèrent sur la passerelle. — Capitaine, appela B’Elanna, trois étrangers viennent de se téléporter dans la salle des machines. — Oui, je ne m’attendais pas à ce qu’ils se rendent immédiatement sur place. Je suppose qu’ils viennent nous donner un coup de main. Enfin, je l’espère. — Capitaine Janeway, se présenta l’alien, je suis le capitaine Olouali et voici Avanèlou mon second. Comment pouvons-nous vous aider ? De quoi avez-vous besoin ? — Des cristaux de dilithium. Les nôtres sont en train de nous lâcher. — Nous n’utilisons plus ce matériau pour voyager depuis longtemps. Nous allons en synthétiser. Ils ne seront pas d’aussi bonne qualité que les naturels mais cela va vous permettre de fonctionner en attendant. — Je ne sais comment vous remercier. — Nous en reparlerons plus tard. Votre vaisseau me semble en mauvais état, sans vouloir vous manquer de respect. — C’est l’exacte vérité. — Je vous invite à rejoindre Yélouhonÿa, notre planète d’origine. Nous pourrions y effectuer les réparations nécessaires. — Ce serait bien volontiers si cela ne nous éloigne pas trop de notre route. — Où vous rendez-vous ? — Nous retournons chez nous dans le quadrant alpha. Nous en avons encore pour vingt années de voyage. — Mais que faites-vous ici, si loin de chez vous ? s’étonna-t-il. — C’est une longue, très longue histoire. — J’adore les histoires, dit-il avec un grand sourire. Il fallut moins d’un quart d’heure aux Yélouhoï pour remettre le Voyager en état de marche optimale. Le quart de l’équipage qui se trouvait en stase sortit de son sommeil. Les synthétiseurs retrouvèrent leur fonction et leurs clients et Kathryn son sacro-saint café. La température fut réhaussée de quatre degrés. La lumière revint partout sur le vaisseau. Un peu plus d’une heure après leur rencontre, les officiers du Voyager et les capitaines des vaisseaux Yélohoï et leurs seconds se retrouvèrent autour de la table, dans la salle de réunion. — Nous pourrions vous ravitailler en cristaux véritables, expliqua le capitaine Imanoulè. Cela nous prendrait que quelques jours mais cela ne va pas résoudre votre problème. Et à vrai dire, cette solution ne rapporterait rien non plus. Il nous semble plus intéressant, pour vous comme pour nous, que nous vous remorquions jusqu’à Yélouhonÿa. Avec les moyens dont nous disposons, nous pourrions y être en trois jours. — Vu l’état de la coque et la structure de ce vaisseau, mon capitaine, intervint Layoulémi, sa seconde, il faudra compter sur un délai plus long. — Oui, comptons entre quatre et huit jours, approuva le capitaine Olouali. — Une fois sur place, vous pourriez explorer notre planète, faire connaissance avec notre peuple et créer des relations plus approfondies avec nos congénères, ajouta la capitaine Moulilyaleï avec enthousiasme. — Et pendant que vous profiterez de votre séjour, nous remettrons votre vaisseau en état, expliqua Imanoulè. — Combien de temps cela prendrait-il ? s’enquit Janeway. — Trois semaines ou un mois, répondit prudemment Layoulémi — Ou plus si vous le désirez. Car, si vous nous permettez de renforcer votre coque, ce qui prendra quelques semaines de plus, nous mettrons un délai plus court pour vous remorquer jusqu’à destination. — J’ai du mal à réaliser la vitesse que vous pouvez atteindre, avoua Chakotay. — A vitesse maximale nous pourrions rentrer sur notre planète en 6 heures. Alors que vous mettriez 78 jours pour le faire au maximum de votre distorsion. — Trois cents cinquante et une fois plus vite, précisa Tuvok. — Cela veut dire qu’on pourrait être chez nous en quelques mois au lieu de vingt ans ? s’étonna Janeway incrédule. — Il ne faut pas faire de promesses précipitées, tempéra Oumilaï, le Second de Mouliyaleï. Nos ingénieurs devront étudier votre cas de plus près et envisager la solution la plus profitable pour les deux parties. — Justement à ce propos, demanda Janeway, qu’attendez-vous de nous en retour ? — Des échanges culturels et interpersonnels, commença Mouliyaleï, très enjouée. Cela a beaucoup d’importances à nos yeux. — Votre journal de bord, proposa Olouali. — Le journal de bord, c’est un peu … délicat, hésita Janeway. Mais nous sommes prêts à partager dès à présent notre base de données. — Est-ce qu’elle inclut des rapports sur les peuples que vous avez rencontrés ? demanda Olouali. — Oui, bien sûr, tout ce que nous avons appris lors de notre voyage, nos interactions avec les différentes espèces et une banque de documents culturels très variés. Vous qui aimez les histoires, vous en aurez pour des années de lecture. Les Yélouhoï affichèrent un sourire aussi large que leur permettaient leurs petites bouches. — Je vais vous la faire parvenir dans les plus brefs délais, assura Janeway. — Vous nous comblez, capitaine, assura Imanoulè. — Très chère capitaine, demanda Oumilaï, les peuples qui forment l’équipage de ce vaisseau sont-ils d’une culture ou d’une nature réservée ? — Eh bien… cela dépend surtout des personnes, certains le sont plus que d’autres. Olouali émit une suite de sons chantant dont le sens échappait au traducteur, cela mis les officiers du Voyager un peu mal à l’aise. Mais le capitaine Yélouhoï reprit bien vite un langage traductible. — Je pense qu’il est temps pour nous de nous retirer un moment afin que vous puissiez discuter tout cela entre vous. — C’est très délicat de votre part, répondit Chakotay. — Désirez-vous que nous rejoignions nos vaisseaux ou nous permettez-vous de rester à bord le temps de votre réflexion ? s’enquit Imanoulè. — Vous êtes nos invités, assura Janeway. Je vais vous faire conduire jusqu’au mess. Tuvok convoqua un membre d’équipage pour escorter les Yélouhoï jusqu’à destination. Janeway se tourna vers ses officiers pour prendre leur avis — Qu’en pensez-vous Chakotay ? — La proposition est providentielle, je ne vois pas de raison de l’écarter à moins que Seven ait des objections à formuler au sujet de cette espèce. — Je vous dit l’essentiel, répondit-elle. C’est une civilisation à la technologie avancée. Ils explorent ponctuellement ce quadrant, visitent d’autres systèmes, d’autres planètes et invitent d’autres espèces chez eux, en leur offrant le voyage. — Aller et retour ? s’enquit Tom Paris. — Bien sûr, rassura-t-elle. Mais leurs explorations sont moins fréquentes avec le temps, sans qu’on sache pourquoi. Elles étaient plus nombreuses il y a une cinquantaine d’années. A chaque fois qu’ils rencontrent d’autres espèces, ils sont portés à avoir des échanges interpersonnels très intimes. Des petits sourires entendus et des mimiques sans équivoque parcoururent tous les visages. Tuvok se contenta de soulever les sourcils. — Ça me rappelle les Sikariens, souleva Tom Paris. Ils aiment profiter de la vie, ils adorent les histoires et ils disposent du moyen de nous faire rentrer chez nous. — A cette différence qu’ils veulent bien nous en faire profiter, fit remarquer B’Elana. — Tuvok ? Votre avis ? demanda Janeway. — Si les Yélouhoï ne font pas des relations intimes une condition obligatoire à l’aide qu’ils nous proposent, il n’y a pas de raison de ne pas l’accepter. — Je pense que nous sommes d’accord sur ce point. B’Elanna, vous avez quelque chose à ajouter ? — Non, je ne vois pas. Ils se sont montrés très … déférents et protecteurs envers moi, peut-être un peu trop, à cause de ma grossesse. — Est-ce que … ils respectent l’idée du mariage ? questiona Paris. — Je ne le pense pas, répondit Seven. — Et vous Seven, qu’en pensez-vous ? relança Janeway. — Il n’y a pas de raison de refuser leur invitation. La décision fut prise à l’unanimité. Le Voyager allait se laisser remorquer à 81 années- lumière de leur position. Les Yelouhoï se montrèrent très enthousiastes à la réponse positive de Janeway. Ils durent effectuer quelques travaux de réparation et de consolidation de la coque pour que le Voyager puisse supporter le remorquage. Cela ne prit que quelques heures. Le vaisseau de Mouliyaleï se plaça à l’arrière et engloba le Voyager dans une coque énergétique protectrice. Les deux autres vaisseaux se placèrent à l’avant, à babord et à tribord, et activèrent leur faisceau de remorquage. Suivant les instructions des Yelouhoï, le Voyager passa en distorsion 9. Les quatre vaisseaux se synchronisèrent et se déplacèrent ainsi un bon quart d’heure avant que l’espace ne se déchire pour s’ouvrir sur une galerie lumineuse. Les Yélouhoï maitrisaient parfaitement la navigation par sillage quantique et le Voyager n’avait rien d’autre à faire que de se laisser conduire. La passerelle fonctionnait avec un équipage réduit, ce qui permettait à tous de se relaxer après la tension des derniers jours. Il y avait toujours une présence yélouhoï à bord. Les techniciens comme les officiers supérieurs allaient et venaient en ayant la correction de se signaler à chaque fois qu’ils débarquaient. L’équipe technique renforçait déflecteurs et boucliers tout en permettant d’agir aux rayons tracteurs et propulseurs de leurs propres vaisseaux. Le troisième jour, Avanèlou vint rendre une visite de courtoisie à Janeway. Ils parlèrent des systèmes qu’ils avaient traversés, des rapports qu’ils avaient eus avec les Lokirim, les Annari et les Kraylor. Au cours de la conversation, Avanélou se permit une question curieuse. — Pourrais-je vous demander capitaine, si vous êtes mariée ? — Je ne le suis pas, répondit-elle. — Et … cela ne vous pèse pas trop ? Un compagnon ou une compagne ne vous manque pas trop ? — Je dois dire que j’ai fort à faire avec ce vaisseau et qu’il me serait difficile de me lier à un membre d’équipage sans déséquilibrer quelque chose dans nos relations. — Mais en dehors de ce cadre ? — Eh bien … je trouve votre question un peu indiscrète, répondit-elle, tout en gardant le sourire. — Pardonnez-moi, je ne voudrais pas vous manquer de respect. — Je suis assez vieux-jeu et romantique. Je ne conçois pas d’avoir une aventure sentimentale sans penser à m’engager. J’ai failli me marier sur Quarren. Mais j’avais perdu la mémoire. Dès qu’elle m’est revenue, j’ai repris mes fonctions de capitaine et la personne que j’avais aimée n’a pas voulu me suivre à bord. — Tous les humains sont comme vous, de ce point de vue-là ? — Non, tout le monde ne partage pas ma vision de l’amour. La Capitaine ne manqua pas de toucher un mot de cet échange à son Second qui ne put qu'en sourire. — Figurez-vous que j’ai eu à peu près la même conversation avec Layoulémi. — Elle ne s’est pas montrée trop déçue ? taquina Janeway. — Je n’en ai pas eu l’impression. Par contre, le quartier-maître Stanford a fait visiter le holodeck à Mouliyaleï et vu le temps qu’ils y ont passé tous les deux, je me demande s’il n’a pas visité autre chose que le holodeck. C’est sans doute mon imagination. — Il faudra que j’en touche un mot à l’un de nos amis. Je préférerais que ce genre d’ échanges interpersonnels aient lieu avec un assentiment médical. — Eh bien, si l’un des membres d’équipage se met à briller, nous saurons ce qu’il en est, plaisanta Chakotay.
Dernière édition par Lourima le Jeu 01 Sep 2022, 15:10, édité 2 fois |
| | | Saga Commodore
Nombre de messages : 3609 Age : 64 Date d'inscription : 12/05/2008
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Mer 31 Aoû 2022, 21:36 | |
| Prometteur, très prometteur, j'attend la suite avec impatience
\\// Longue vie et pour évité la luciolite (MST) sortez couvert Saga
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| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Dim 04 Sep 2022, 20:56 | |
| Très honnêtement, j'étais tellement pressée de terminer et de poster ce chapitre que je ne me suis pas relue. Il y a certainement des coquilles. Vous me les signalerez pour que je les corrige ! Chapitre DEUX
Le quatrième jour du voyage, les capitaine Olouali et Mouliyaleï sollicitèrent une entrevue avec Janeway. Celle-ci demanda à Chakotay de se joindre à eux. La réunion se tint dans son bureau. — Nous approchons de notre but, expliqua Olouali, nous arriverons demain à destination. Nous allons décélérer progressivement pour que votre vaisseau puisse supporter les fluctuations du sillage quantique et le choc qui suivra quand nous passerons en simple distorsion. — Nous allons faire tout notre possible pour que ça se passe en douceur, ajouta Mouliyaleï. Les modifications et les renforcements que nos techniciens ont apportés à votre vaisseau, avec votre aimable permission, devraient protéger efficacement sa structure. — Même si les risques d’atteinte à la structure sont minimes, 18,9 ‰, nous devons être prêts à toute éventualité. Donc, si jamais les choses ne devaient pas se passer aussi bien que nous l’espérons, l’équipage sera téléporté à bord de nos vaisseaux. — La téléportation ne comporte pas de risques ? demanda Chakotay. — Nous la pratiquons depuis notre départ, s’étonna Olouali. — Je voulais dire en décélération, avec des différences de vitesse … — Ne vous en faites pas pour ça, le rassura Mouliyaleï, nous maîtrisons cette technique. De toute façon, il n’y a pas de raison pour que les choses se passent mal. Nous voulions juste vous informer que nous avions pris toutes les précautions nécessaires. — Je vous en remercie, répondit aimablement Janeway. — Dès que nous serons arrivés, nous pourrons faire parvenir vos messages à vos familles et vos correspondants à l’adresse que vous nous indiquerez, ajouta Olouali. Et nous réceptionnerons leur réponse. En toute confidentialité, cela va de soi. — Je ne sais quoi vous dire, murmura la capitaine. Votre intervention est vraiment providentielle. — Votre équipage peut dès à présent préparer ses messages, sous n’importe quel support, y compris holographique, précisa Mouliyaleï avec affabilité. Ainsi, lorsque nous aurons débarqué, vous pourrez tous profiter pleinement de notre hospitalité. — Oui, … à ce propos, je ne sais pas si nous nous sommes bien compris, avança Janeway. Certains d’entre nous serons ravis d’entretenir des rapports très rapprochés avec vos concitoyens durant leur permission. Mais d’autres sont plus pudiques, à cause de leur culture ou de leur personnalité. Je tiens vraiment à ce qu’on ne leur force pas la main d’une façon ou d’une autre. — Mais ça va de soi ! assura Olouali, qui paraissait étonné de cette réflexion. C’est bien ainsi que nous l’entendons. — Nous ne prenons aucun plaisir avec une personne qui ne s’engage pas de son plein gré dans un rapprochement intime, renchérit Mouliyaleï. — D’un point de vue strictement médical, je ne vous conseillerais pas de vous rapprocher de nos Boliens, expliqua Janeway. — Vous parlez des personnes au sang bleu ? Non, nous ne sommes pas physiologiquement compatibles affirma Mouliyaleï, très sure d’elle. — Effectivement, ils ne sont compatibles avec aucune des espèces présentes à bord, confirma Chakotay, amusé. Tom Paris croisa Harry dans la coursive et l’aborda. — Alors, ton courrier est prêt à envoyer ? lui demanda-t-il. — Oui, depuis longtemps. — Tu dois être aux anges. Un mois de vacances en très agréable compagnie, un mois ou deux de voyage et tu pourras retrouver ta famille. — Si tout se passe bien, tempéra Harry. — Mais qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait de Harry Kim ? s’exclama Tom. — Chat échaudé craint l’eau froide. Les Sikariens, les Tarésiennes … — Tu penses qu’il y a un loup ? — Oh … je ne sais pas mais … je les trouve un peu trop polis, répondit-il un peu maussade. — En tout cas Seven n’a pas l’air de croire qu’ils soient dangereux. — Seven ne les connaît que sous le biais des Borgs : ils ne sont pas assimilables. — Mais enfin, Harry, qu’est-ce qui te prend ? Tu n’as pas envie de … de rencontrer de jeunes et jolies aliens prêtes à te tomber dans les bras ? — Mais si, bien sûr ! J’ai bien l’intention d’en profiter. — Tu me rassures. — En espérant qu’elles n’en profitent pas pour me piquer tout mon ADN. — Rohh ! Ne pense plus à ça. Si les aliens chanteurs avaient voulu nous piquer toutes nos cellules reproductrices, ils auraient pu le faire depuis longtemps. — Oui, c’est vrai, admit Harry. B’Elanna vint les rejoindre. — Ah ben, B’Elanna, commença Tom, on parlait justement de nos amis Yélouhoï. Harry les trouve trop polis pour être honnêtes. — Ce n’est pas vraiment ce que j’ai dit. — Pfff, soupira Torres, Madame B’Elanna par-ci, Madame B’Elanna par-là, Comment allez-vous ? Vous n’êtes pas trop fatiguée ? Prenez bien soin de vous ! Attendez, je vais vous aider … Comme si j’étais en sucre ! On dirait que ma grossesse m’a propulsée au rang de déesse. Même si je m’énerve, ils se confondent en excuses. — Merci de m’avoir prévenu, je vais éviter de t’offenser et de m’attirer les foudres divines, plaisanta Tom. — Alors Harry, tu as rangé ta proverbiale naïveté dans ton étui à clarinette ? taquina l’ingénieure. — Je crois que les jours de restrictions qu’on a vécus ont disparu en emportant une partie de mon optimisme, répondit Harry. — J’espère qu’il va réapparaître avec la prochaine longue permission qui se profile, plaisanta Tom. Chakotay venait de quitter la passerelle quand il fut abordé par Séoulamoune, une jeune lieutenante yélouhoï. — Commander, puis-je me permettre une question ? demanda-t-elle. — Je vous écoute. — Êtes-vous marié ou … en couple ? — Vous n’êtes jamais que la quatrième personne à me poser la question, dit-il avec humour. Non, je ne suis pas marié mais … je ne considère pas que mon cœur soit libre. Et puis, je vous serais reconnaissant à vous et aux autres charmantes personnes de vos équipages de ne plus me poser, à moi ou à d’autres personnes du Voyager ce genre de questions avant qu’on n’ait débarqué sur votre planète. — Toutes mes excuses, je … je ne pensais pas que dans votre culture on sépare à ce point le travail de la vie privée, répondit-elle gênée. — Ce n’est pas grave. L’équipage sera plus dispos à répondre à vos sollicitations une fois reposé et en vacances. — Vous avez raison. Je comprends tout à fait votre point de vue, approuva-t-elle. Le convoi quitta progressivement le sillage quantique. Une fois passés en distorsion, les appareils yelouhoïs diminuèrent progressivement l’intensité des faisceaux de remorquage et de propulsion jusqu’à ce que le Voyager retrouve une complète autonomie. Ensuite, ils le guidèrent vers l’endroit où il allait se poser. C’était une aire circulaire très large un peu à l’écart d’une cité, au creux d’une vallée. Une large route reliait cet espace à la ville. Quand Janeway et Chakotay débarquèrent sur le sol de Yélouhonÿa, Oulouali et Imanoulè en compagnie de trois autres personnes en robe d’apparat les attendaient pour les accueillir. Imanoulè fit les présentations. — Capitaine Janeway, Commander Chakotay, voici Manoyélou, notre grande coordinatrice, dit-il en désignant une yélounoï déjà âgée, Soulémy et Alisouhina ses deux conseillers. Des deux derniers paraissaient plus jeunes que la grande coordinatrice mais ils étaient déjà d’âge mûr. — Je suis ravie de faire votre connaissance, répondit Janeway. Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance pour l’aide que votre peuple nous a apporté et pour votre généreuse invitation. — Capitaine Janeway, Commander Chakotay, répondit Manoyélou, c’est pour nous un grand plaisir et un grand honneur de recevoir votre visite. Nous allons dès à présent tout mettre en œuvre pour que vous et votre équipage vous sentiez ici comme chez vous. À ce propos, j’espère qu’une plus grande partie de vos compagnons va venir très bientôt nous rejoindre. — Avec grand plaisir, Madame la grande coordinatrice. Les deux tiers du personnel se retrouvèrent bientôt à un grand banquet donné en leur honneur. Une chose sauta tout de suite aux yeux quand l’équipage approcha de la cité. Une partie était en ruine, laissée à l’abandon. La végétation avait repris ses droits sur les bâtiments et certaines rues secondaires. L’explication ne se fit pas longtemps attendre. Falisounè, l’adjoint d’Alisouhina, fut présenté aux officiers supérieurs. Il venait d’être chargé de la communication entre le Conseil de coordination d’Yélouhonÿa et l’équipage du Voyager. C’est lui qui allait superviser les réparations du vaisseau et la programmation du voyage de retour. C’était une personne d’âge mûre, à la fois très déférente et très franche. Il disait les choses sans prendre de détour. — Il y a cent cinquante ans de cela, expliqua-t-il, Yélouhonÿa comptait cinq milliards huit cent millions et quelques habitants. Et puis les premiers Borgs sont apparus dans le secteur. Ils ont assimilé l’un de nos vaisseaux. Nous sommes parvenus, par ruse, à attirer l’un de leur cube, à les neutraliser et à récupérer une partie de l’équipage. Pas tous, malheureusement. Nous avons libéré quelques malheureux de leur servitude et nous les avons rendus à leur peuple. Nos scientifiques ont très rapidement trouvé une solution en modifiant légèrement notre génome. Cette modification parasite les implants borgs et rend l’assimilation impossible. Mais cela a eu des conséquences que nous n’avions pas prévues. Les défenses immunitaires en ont été affectées et ainsi modifiées, nous avons été plus vulnérables à certaines maladies endémiques. Les individus les plus résistants étaient aussi les moins féconds. Et sur le long terme cela a entraîné une baisse déplorable de la natalité. Nous ne sommes plus aujourd’hui que trois milliards deux cents millions et quelques. Nos scientifiques ne sont toujours pas parvenus à résoudre ce problème. Ajoutez à cela que la science de la génétique étant la cause de notre problème, cette branche a désormais très mauvaise réputation et peu de personnes s’engagent dans son étude. Nous sommes aspirés dans une spirale régressive. Voilà pourquoi une partie de notre belle Cité est aujourd’hui à l’abandon. Nous pourrions effectivement détruire les bâtisses et monuments inoccupés mais nous y sommes affectivement attachés. Cela nous rappelle notre passé glorieux, le temps où nos flottes parcouraient de longs trajets à la recherche de contact avec d’autres civilisations. Aujourd’hui, faute de personnel, nos explorations sont plus limitées et plus elles sont limitées, moins nous avons de chance de trouver quelque part une solution à notre problème. — Vous ne connaissez pas la planète Brunali ? s’étonna Janeway. — Un instant, vous permettez ? Falisounè se procura rapidement une tablette électronique et la consulta. — Nous avons visité cette planète juste avant la troisième épidémie et le second effondrement, il y a 97 ans. Une civilisation avancée qui aurait été assimilée par les Borgs après notre visite. — Pas entièrement. Brunali est située près d’un couloir de distorsion borg en effet. Les Borgs ont laissé derrière eux un monde en ruine. Les Brunalis survivants ont pris le parti de revenir à un mode de vie très simple, basé sur l’agriculture. Ils cachent leur technologie, par contre, ils se sont spécialisés en génétique. Cela leur permet de développer des cultures sur des sols ingrats. Cela se trouve dans notre base de données. — Nous n’avons pas encore eu le temps de tout analyser, répondit-il. — Je comprends.Les Brunali s’en servent aussi pour infecter les vaisseaux borgs, malheureusement avec des méthodes très discutables au point de vue éthique. Ils infectent certains de leurs enfants et les envoient se faire assimiler par les Borgs pour les tuer. Cela tue les drones du cube infecté, mais pas tous les Borgs. C’est dans un de ces vaisseaux que nous avons récupéré Icheb avec d’autres jeunes drones, le jeune homme qui se trouve à côté de Seven of Nine. Ses parents l’avaient envoyé là-bas pour répandre le virus qu’ils avaient créé. — Cela est vraiment très triste. Il y a si peu d’enfants qui naissent ici, que nous les tenons comme nos trésors les plus précieux. — Je pense que si vous proposiez aux Brunalis un partenariat, les deux parties serait gagnantes. Vous pourriez les protéger des Borgs et eux vous faire progresser en génétique. — C’est une excellente idée, capitaine, s’exclama Falisounè avec un sourire ravi. Il se mit à chanter ou peut-être à parler dans son langage qui échappait toujours aux algorithmes de la Fédération. La grande coordinatrice, ses conseillers et leurs adjoints répondirent à ce chant puis ils reprirent la même mélodie à l’unisson. La grande coordinatrice se pencha vers le capitaine. — C’est une très grande et heureuse nouvelle que vous venez de nous annoncer, déclara-t-elle. Bénis soient les courants stellaires qui nous ont amené à vous rencontrer. — Monsieur Icheb, connaît-il aussi la génétique ? demanda Soulémy. — Oui, effectivement, il s’y intéresse. — Pensez-vous que pendant votre séjour parmi nous, il pourrait peut-être nous éclairer de ses lumières ? s’enquit Alisouhina. — Certainement, assura Janeway. Les relations entre la Fédération et Yélouhonÿa s’amorçaient sous un jour favorable. Dès le lendemain, les réponses au courrier arrivèrent à commencer par un message de l’Amirauté qui se réjouissait de voir le périple du Voyager arriver à sa fin. Icheb fut invité dans un laboratoire de la capitale planétaire pour mettre à contribution ses connaissances. Mais avant, Janeway tint à faire une petite mise au point, vue son jeune âge et la propension des Yélouhoïs à favoriser les relations interpersonnelles rapprochées. Le jeune homme pouvait faire ses propres expériences, il en avait l’âge mais il n’était pas question qu’il les fasse avec des personnes avec qui la différence aurait été trop prononcée. Cela étonnait les Yélouhoïs pour qui il était naturel qu’une personne plus expérimentée fasse l’initiation d’un plus jeune. Mais ils admirent que leur complexion était différente de celles des autres espèces. De fait, qu’une personne plus âgée puisse abuser des sentiments, de la naïveté ou de l’immaturité d’un plus jeune était une pratique qui leur était étrangère. Ils comprenaient et admettaient facilement la notion d’âge requis et réitérèrent l’assurance que le respect du consentement était primordial à leurs yeux. Quand Janeway vint rejoindre Icheb à l’issue de cette première journée, elle apprit quelque chose qui ne manqua pas de la surprendre. — Tout s’est très bien passé, capitaine, assura-t-il. Je me suis penché sur leur travaux et effectivement, ils font du surplace depuis plusieurs décennies. Leur savoir ne progresse pas et ne se renouvelle pas. Ils m’ont demandé un échantillon de sang pour l’étudier. — Tu leur a donné ton sang ? s’étonna Janeway — Juste un échantillon, la rassura-t-il. Ils voudraient un peu du vôtre, je veux dire un peu de tout le monde sur le Voyager, sauf les Boliens et les Vulcains. Ils ne s’intéressent pas à l’hémocyanine. Ce n’est pas compatible avec leur physiologie. D’ailleurs, ils vont vous en faire certainement la demande par voie officielle prochainement — Ils t’ont dit pourquoi ils voulaient étudier notre sang ? — Le mien, c’est pour étudier mon génome, parce qu’il a été modifié. Enfin, je le suppose. — Mais le nôtre non, objecta-t-elle. — Sans doute pour identifier les gènes sains liés à la fécondité. — Sans doute mais tu n’en es pas sûr. — Cela vous contrarie, capitaine ? J’ai fait quelque chose que je n’aurais pas dû ? — Vois-tu, Icheb, la Fédération a une grande défiance envers tout ce qui concerne les modifications génétiques. Tout cela est strictement encadré. Que savons-nous de nos hôtes ? Ce que nous en a dit Seven. Nous ne les connaissons que depuis quelques jours. Ils ont l’air gentils et serviables mais leur culture, leurs valeurs nous sont complètement inconnues. Donc tant que nous n’aurons pas de certitudes de ce qu’ils pourraient en faire, nous devons rester prudents — Est-ce qu'avoir donné un échantillon de mon sang va être un empêchement à mon entrée à l’Académie ? s'inquiéta le jeune homme. — Certainement pas. Ne t’en fais pas pour ça. Il ne fallut pas longtemps pour que Falisounè contacte la capitaine pour lui présenter cette requête. Janeway prit le temps de s’asseoir pour lui exposer ses réticences. — Icheb a agi de bonne foi. Mais le règlement de la Fédération en ce qui concerne les manipulations génétiques est assez strict. — Mais j’avais cru que … que vous étiez disposés à vous aider. — Bien sûr, nous le sommes. Seulement nous avons besoin de garantie. Voyez-vous, il y a de cela plusieurs siècles, la planète où je suis née a connu un mouvement d’eugénisme qui, au point de départ visait à améliorer l’espèce humaine. Mais cela a dégénéré et a donné lieu à de terribles guerres. Depuis cette époque, les manipulations génétiques sont interdites à moins qu’elles n’aient un but préventif et thérapeutique. Voilà la raison de notre prudence. — Je vais interroger tout de suite le comité scientifique pour vous donner une réponse. Il saisit sa tablette et envoya un message au comité qui lui répondit sur le champ. — Ils veulent étudier votre génome, répondit-il. — Tout cela se trouve dans notre base de données, répondit Janeway. — Ils préfèrent travailler sur de la matière vivante. — Je dois consulter le médecin de bord et mes officiers. — Je comprends tout à fait, approuva Falisounè avec un large sourire. Nous ne voudrions certainement pas que vous vous sentiez obligés à quoi que ce soit. Nous respectons vos coutumes, vos lois et vos convictions. — Monsieur Falisounè, dites-moi, est-ce que votre peuple pratique ou voudrait pratiquer le clonage ? — Non, pas du tout, je vous rassure tout de suite, dit-il en souriant. Il y a bien eu des essais par le passé mais ils ont été abandonnés très rapidement. Nous ne maîtrisions pas la technique et puis est survenu le troisième effondrement. Nos scientifiques ont laissé tomber parce que c’était dépenser de l’énergie pour un résultat douteux. Reproduire le même individu en plusieurs exemplaires ne favorise pas la diversité génétique. Nous avons trouvé une autre solution pour pallier le dépeuplement : les androïdes. Ils sont actuellement au nombre de huit cents millions neuf cent mille et quelques. Ils constituent le quart voire le tiers de nos équipages. Ils nous permettent d’accroître le nombre de nos voyages. Comme vous l’avez peut-être deviné, nous favorisons l’hybridation, à petite dose et sur base volontaire, cela va de soi. Je tiens vraiment à vous répéter en mon nom propre, et en celui du Conseil de coordination que vous n’êtes obligés à rien. Vous devez vous sentir tout à fait libre dans les interactions que vous aurez avec nos congénères. — Je vous remercie pour vos explications, Monsieur Falisounè. Janeway convoqua rapidement Chakotay, Tuvok, le Docteur, Seven, Tom Paris et B’Elanna Torres. — Je vous avoue que je ne suis pas du tout encline à répondre à ce genre de demande, expliqua-t-elle. — Je comprends vos réticences, approuva Chakotay. — Répondre positivement serait prendre des risques inconsidérés, commenta Tuvok. — Capitaine, vous devez-vous rendre compte que si l’équipage va butiner tous les champs yélouhoïs qui se présentent à eux … — Mon Dieu, Docteur, quelle poésie ! s’exclama Paris. — Eh .. moui, hum ! Donc, reprit le Docteur, lors de ses échanges interpersonnels rapprochés, il va y avoir immanquablement des traces très réelles et très matérielles de leur génome à récolter, tout ce que le corps peut sécréter, ce à quoi vous pensez et ce à quoi vous ne pensez pas, y compris du sang. — Il y a tout de même une différence entre des traces, comme vous dites, releva Janeway, et un échantillon de sang par personne détentrice d’hémoglobine. — Il suffirait à nos amis de récolter les moustiques, les punaises, ou je ne sais quel insecte suceur de sang pour entrer à possession d’un échantillon, fit remarque le HMU. — Eh bien, j’espère que vous aller rapidement mettre au point un répulsif anti-moustique, plaisanta la capitaine. — Nous ne pouvons pas répondre à une telle demande avec des renseignements aussi vagues, ajouta B’Elanna. — Je suis tout à fait de cet avis, approuva Chakotay. — C’est aussi mon opinion, ajouta Paris. — Seven ? — Les Yélouhoïs sont des êtres profondément honnêtes et pacifiques. Je ne pense pas qu’ils aient des mauvaises intentions. Cependant, le fait qu’ils aient pu prendre des décisions inconsidérées en modifiant leur génome incite à la prudence. — Bien, je vois que nous sommes d’accord, conclut Janeway. Je ne voudrais tout de même pas fermer définitivement la porte. Docteur, je vais vous demander de dialoguer avec leur équipe scientifique et de vous renseigner plus précisément sur ce qu’ils font des échantillons qu’ils récoltent. Je suppose que nous ne sommes pas les premiers à qui ils font cette demande. — C’est entendu, capitaine. La plus grande partie de l’équipage, loin de ces préoccupations, profitait déjà d’une permission bien méritée. Yélouhonÿa ignorait le concept d’hôtel. Les voyageurs logeaient chez l’habitant, souvent dans une annexe aménagée dans un logement laissé libre par la brusque dénatalité. Les ingénieurs et ouvriers yélouhoïs s’affairaient autour du Voyager. B’Elanna et Seven n’avait pas grand-chose à faire sur place à part donner un conseil ou une indication de temps à autre. Encouragées par Vorik qui déclarait ne pas avoir besoin de vacances, les deux femmes prirent du temps pour elles. Tom et sa femme partirent pour le bord de mer. Le fait d’être mariés les mettait à l’abri des sollicitations des locaux. Chakotay invita Seven à une excursion dans les montagnes, ils pique-niquèrent au bord d’un lac sur des prés herbeux et ombragés. L’HMU se réjouissait de les voir se rapprocher. Quant à Harry Kim, il avait retrouvé son optimisme. Il passait des moments très agréables en galante compagnie dans une bourgade proche de la capitale. Trois jours pleins venaient de s’écouler sur la planète d’accueil quand le Docteur demanda à Janeway de le rejoindre à l’infirmerie. Elle y trouva l’enseigne Sharr assise sur le bord de la table d’examen. — Docteur ? Que se passe-t-il ? Comment allez-vous, enseigne ? Renlay Sharr baissa la tête, un peu gênée et ravala sa salive. — Expliquez au capitaine ce que vous venez me dire, encouragea l’HMU. — Eh bien, commença l’enseigne, j’étais en permission et j’ai rencontré un Yélouhoï tout à fait charmant avec lequel j’ai sympathisé. Nous avons pris quelques verres ensemble et il m’a invité à … à continuer la conversation chez lui. Quand je dis « conversation » … nous avions évidemment tous les deux l’intention de … passer à autre chose. Et cela s’est fait. Mais au fur et à mesure, je me suis sentie grisée, étourdie et à vrai dire … je ne sais pas très bien ce qui s’est passé. J’ai l’impression d’avoir été droguée. Et il me semble … mais cela est très flou … — Je vous en prie, Sharr, continuez, l’encouragea gentiment Janeway. — Il me semble qu’une autre personne s’est approchée de moi et a profité de ce que j’étais à moitié consciente pour faire ce que vous pouvez deviner. — Docteur, avez-vous trouvé la trace d’une drogue ou d’une substance euphorisante quelconque ? — Non. Mais je dois tout de même vous signaler que depuis ce matin, trois autres membres d’équipage sont venus me voir en se plaignant de vertiges, de sensation d’ivresse ou de trous de mémoires lors d’une rencontre … de même type. — Renlay, sachez que je prends tout cela très au sérieux, dit-elle, compatissante. J’espère que le Docteur va pouvoir vous aider à surmonter ce traumatisme. Merci de m’avoir avertie, je vais prendre les mesures qui s’imposent. La capitaine activa son combadge. — Tuvok ? Rappelez l’équipage à bord, immédiatement. Fin de permission pour tout le monde. — Et Icheb, capitaine ? — Icheb aussi. Falisounè ne fut pas long à se manifester. Il demanda à pouvoir monter à bord et à rencontrer la capitaine. Il ne semblait pas seulement contrarié, il avait l’air affolé. — Capitaine, je ne comprends pas ? Pourquoi avez-vous rappelé soudainement l’équipage. Vous avons-nous offensé d’une quelconque manière ? — Le bien-être et la sécurité de mon équipage est l’une de mes priorités, expliqua-t-elle calmement. Je viens de prendre connaissance de plusieurs incidents inquiétants. Lors de ce que vous appelez des contacts interpersonnels rapprochés, certaines personnes ont eu l’impression d’avoir été droguées et même abusées. Falisounè écarquilla les yeux. — Capitaine, je vous assure …nous vous l’avons dit et je vous le répète, nous ne prenons aucun plaisir à avoir ce genre de relations si notre partenaire n’est pas entièrement consentant et donc pleinement conscient. Ce que vous dites m’attriste autant que cela me surprend. — A vrai dire, le Docteur n’a pas trouvé la trace d’une substance euphorisante dans l’organisme de ses patients, reconnut-elle, mais les témoignages concordent. Sensation d’ébriété, perte de mémoire et pour l’une des personnes, sentiment qu’un partenaire s’est ajouté sans son consentement durant ses échanges intimes avec l’un des vôtres. — … Cela me laisse sans voix. — Monsieur Falisounè, ne prenez pas ma question de mauvaise part mais … ils n’arrivent jamais à des Yélouhoïs de mentir ? — Cela peut arriver, mais jamais à propos de nos échanges intimes. C’est un élément constitutif de notre nature. — Tant que nous ne savons pas ce qui a causé ces incidents, je préfère jouer la carte de la prudence … Peut-être nos organismes réagissent-ils mal à des substances contenues dans votre nourriture ou vos boissons et auxquels vous êtes habitués ? — Ce serait fort étonnant, marmonna Falisounè, complètement défait. Mais je vous promets que nous allons enquêter et tirer cela au clair dans les plus brefs délais. Veuillez accepter toutes mes excuses pour ses désagréments. Et assurez votre équipage de notre profonde compassion pour les épreuves qu’ils viennent de traverser. Falisounè s’isola un moment dans la coursive pour communiquer avec le Conseil de coordination. Il émettait un chant plaintif, une mélodie mélancolique qui ne dura que quelques minutes. Puis il revint vers Janeway. — Je regrette vraiment, capitaine. Deux Yélouhoïs se matérialisèrent devant elle, Falisounè disparut et elle sentit le sol se dérober sous ses pieds tandis que l’un des aliens la rattrapait pour amortir sa chute.
Dernière édition par Lourima le Dim 18 Sep 2022, 10:17, édité 2 fois |
| | | Lourima Capitaine de flotte
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| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Ven 09 Sep 2022, 22:04 | |
| Chapitre TROIS La capitaine rouvrit les yeux, complètement vaseuse. Elle venait de faire un long rêve complètement bizarre où elle aurait fait un long périple en stase pour arriver chez les cousins de ses hôtes actuels. Janeway se réveillait bel et bien de stase, mais elle était à bord du Voyager. Chakotay et le Docteur se penchaient sur elle et l’aidaient à se relever. — Doucement, capitaine, conseilla l’HMU. — Que se passe-t-il ? marmonna-t-elle. Ça fait longtemps que je dors ? Pourquoi est-ce que je suis aussi … barbouillée ? On se réveillait toujours de stase frais comme une rose et là, ce n’était pas le cas. — Vous êtes restée en stase pendant trois semaines, expliqua Chakotay. — Les Yéhouhoïs ont utilisé un gaz soporifique pour endormir l’équipage, expliqua le Docteur. Vous n’avez pas pu l’éliminer complètement pendant la stase. — Qu’est-ce que c’est cette histoire ? bredouilla-t-elle en s’extirpant hors du caisson. — Faites quelques pas et respirer profondément, conseilla le HMU, en lui prêtant son bras. Cela ira mieux d’ici quelques minutes. La capitaine se releva et se mit à marcher en titubant. — Vous êtes déjà remis sur pied, dit-elle à son Second. — Je suis sorti de stase il y a quatre heures, comme Tuvok et la plupart des membres d’équipage, répondit Chakotay. — Et pourquoi ne m’avez-vous pas réveillée ? marmonna-t-elle en cherchant son équilibre. — Les Yélouhoïs ! C’est une longue histoire. — Et il faut la reprendre depuis le début, déclara emphatiquement le Docteur. — Les Yélouhoïs ? s’exclama Janeway. Mais pourquoi ? — Puis-je vous suggérer, capitaine, déclara le HMU sur un ton théâtral, de vous rendre d’abord à votre bureau où nous serons tous heureux de répondre à vos questions ? Pour le moment, la meilleure chose à faire, au point de vue médical est de marcher tout en … HHhh FFhh … respirant profondément, dit-il en ajoutant le mime à la parole. — Vous aurez l’esprit plus clair d’ici dix minutes, ajouta Tom Paris avec empathie. — Vous aussi, vous êtes debout depuis quatre heures ? demanda-t-elle. — Oui et non. C’est un peu plus compliqué, avoua-t-il. — Un peu de patience, capitaine, intima le Docteur avec un large sourire paternaliste et condescendant. — Et vous Tuvok ? Vous allez aussi me demander de patienter ? demanda-t-elle non sans ironie. — Nous serons plus à l’aise pour en parler dans votre bureau, répondit le Vulcain. Elle prit donc le chemin de ce bureau, accompagnée de ses officiers, en se rattrapant de temps en temps au bras secourable du Docteur. Ses pas s’affermissaient et la sensation de vertige s’amenuisait au fur et à mesure qu’elle avançait et que les minutes s’écoulaient. Les membres de l’équipage qu’elle croisa sur sa route ne manquèrent pas, après l’avoir saluée de prendre de ses nouvelles. — Vous allez bien capitaine ? demanda l’enseigne Culhane. — De mieux en mieux, enseigne. Je serai complètement rétablie quand on voudra bien me mettre enfin au courant de ce qui se passe ici. — On s’est tous retrouvés en stase pendant que les Yélouhoïs réparaient le Voyager, capitaine, confirma-t-il. — Vous aurez bientôt tous les détails dès qu’on sera arrivés à destination, assura le HMU. Sur ces entrefaites, un Yélouhoï vint à leur rencontre. — Je suis heureux de vous revoir sur pied, madame la capitaine Janeway, et je vous présente toutes nos excuses pour les désagréments de ces derniers jours. — « Capitaine » suffira, répondit Janeway un peu sèchement, et vous êtes … ? — L’Androïde A25-F42. Pour faciliter nos conversations, votre équipage m’a fait l’honneur de me donner un prénom. Barney, pour vous servir, Capitaine. Janeway se retourna vers ses officiers, avec un sourire ironique, en entendant ce prénom désuet. — Qui a eu l’honneur de le baptiser ? demanda-t-elle, amusée. — C’est moi qui ai eu cette idée, capitaine, avoua Paris, narquois. — Et où est passé Falisounè, … Barney ? interrogea Janeway. — Monsieur Falisounè n’ose reparaître devant vous avant que vous n’ayez pris connaissance des découvertes de votre estimé Docteur le HMU. Il est vraiment très confus au sujet des incidents qui ont eu lieu il y a vingt-deux jours de cela et il implore votre clémence. — Eh bien … j’ai hâte d’apprendre le fin mot de l’histoire, dit-elle en se remettant en route. C’est avec soulagement qu’elle franchit la porte de la salle de réunion, son équipe sur les talons et qu’elle s’installa dans son fauteuil. Le Docteur se dépêcha de lui offrir un verre d’eau pour qu’elle se réhydrate. — Merci Docteur. J’espère que maintenant que tout le monde s’est assis, je vais enfin avoir droit à des explications, soupira-t-elle. — De quoi vous souvenez-vous en dernier lieu, capitaine ? demanda le HMU. — Je parlais avec Falisounè, il s’est excusé et je me suis senti tomber et on m’a rattrapé. Ensuite, j’ai fait un rêve très bizarre. Les Yélouhoïs nous avaient mis tous en stase et ils avaient reconduit le Voyager très loin de chez eux parce qu’ils étaient vexés que j’avais interdit à l’équipage de frayer avec eux. Nous nous réveillions près d’une autre planète, qui elle aussi était habitée par des Yélouhoïs et ceux-là n’avaient pas de problèmes de fécondité. Ils avaient renforcé la coque du Voyager pour pouvoir nous remorquer jusque chez nous. Et puis je me suis réveillée au milieu d’un équipage qui ne veut rien me dire. — Eh bien, une partie du rêve était exact, expliqua Chakotay. Les Yélouhoïs nous ont tous mis en stase. Et nous nous sommes à peu près tous réveillés au même moment. — Et vous avez cru bon me laisser jouer les Belle au Bois Dormant, s’étonna Janeway. — Les Yélouhoïs ont pris le contrôle du vaisseau, expliqua Tuvok. C’est eux qui ont décidé quand nous devions sortir de stase et il n’y a aucun moyen d’aller contre leur volonté. Ceux qui travaillent sur le Voyager sont des androïdes. Ils peuvent à tout moment injecter du gaz soporifique si nous voulons passer outre de leur planification. — Vous êtes devenu sensible au gaz soporifique, Docteur ? demanda Janeway, narquoise. — Non, mais ils ont rendu inactifs une partie de mes sous-programmes, pleurnicha le HMU. Je ne peux plus fonctionner que sur le plan médical. J’ai été amputé d’une partie de ma personnalité, grimaça-t-il. — Plus d’opéra ni d’holoroman! s’exclama-t-elle. — Non, plus pour le moment ! geigna-t-il. — B’Elanna, avez-vous contrôlé les programmes du Docteur ? demanda la capitaine. — Plusieurs fois, confirma B’Elanna et Seven aussi. — La plupart de ses sous-programmes ont été inactivés, confirma Seven. Mais sa programmation de base reste intacte. Il n’y a eu aucune manipulation à ce point de vue. — Si vous permettez, capitaine, reprit le HMU, je vais reprendre les choses depuis le début. — Je vous écoute avec la plus grande attention, déclara-t-elle. — Tout l’équipage a été anesthésié avec du gaz injecté dans le système de ventilation. Au même moment une armée d’androïdes yéhouloïs s’est téléporté à bord et ils ont pris possession du vaisseau en commençant par le système informatique. Ils ont désactivé mes sous-programmes et ils vous ont tous mis en stase. — Pour quelle raison ? — Quand vous avez rappelé l’équipage, ils ont pensé que vous vous apprêtiez à repartir. Ils ont paniqué parce que les réparations n’étaient pas terminées. Ils ont eu peur pour notre sécurité. Alors ils ont mis tout le monde en stase et ils m’ont rendu incapable d’aller contre leur décision. J’étais juste là pour veiller à votre santé. Mais grâce à mes connaissances et ma collaboration, déclara-t-il en se rengorgeant, nous avons pu éclaircir le mystère des vertiges et pertes de mémoire chez les membres de l’équipage qui les avaient approchés de très près. — Ils ne vous ont pas privé du sens de la formule, souligna Tom Paris, amusé. — À quoi était-ce dû ? demanda Janeway. — À leurs phéromones ! Ce sont des substances chimiques émises par le corps qui échappent au sens de l’odorat et qui émettent de subtils signaux … — Merci Docteur, je sais ce que sont des phéromones. — Eh bien, quand ils sont, comment dire ? … émoustillés, ils émettent de fortes phéromones qui peuvent provoquer une sorte d’ébriété chez l’humain comme le Bajoran ou … ou le Bétazoïde. D’où les vertiges et les pertes de mémoire. — Et des hallucinations ? questionna Janeway. — Des confusions, précisa-t-il. La personne à laquelle vous pensez a vu son partenaire s’éloigner puis revenir vêtu d’un peignoir et l’a pris pour quelqu’un d’autre. Mais j’ai mis au point, ajouta-t-il, très sûr de lui, un antidote qui permet à tout un chacun de pouvoir résister aux effets indésirables des parfums inodores de nos chers amis. — Tuvok et Chakotay, vous êtes sortis de stase il y a quatre heures, commença Janeway, et pour le reste de l’équipage ? — La plupart ont quitté la stase en même temps que nous, mais il y a eu quelques exceptions, répondit Chakotay. — Ils m’ont sortie régulièrement de stase pendant deux jours pour m’y remettre ensuite, expliqua B’Elanna, et à plusieurs reprises. Pour avoir mon avis sur les réparations, ont-ils dit, mais surtout parce que la stase ralentissait la croissance du fœtus. J’ai réclamé que Tom soit à mes côtés et ils ont fini par céder. — J’aurais voulu … faire quelque chose, en catimini, ajouta Tom, mais je me suis vite aperçu qu’ils s’étaient emparés de tous les codes du vaisseau. — Ça, c’est plus inquiétant, dit la capitaine. — Ils ont promis de les rendre quand vous seriez sortie de stase et remise sur pied, précisa Chakotay. — C’est-à-dire ? — Je l’ignore. — Capitaine, intervint Paris, les Yélouhoïs sont parvenus à établir une communication avec l’Amirauté. J’ai eu un seul et unique contact avec le siège de Starfleet. J’ai pu parler brièvement à l’Amiral Paris. — Votre père ? — Oui, mais je n’ai pas pu leur dire grand-chose. B’Elanna et Seven n’ont pas eu cette chance. — Ils ne m’ont pas laissé les joindre, tout à l’heure, ajouta Chakotay. Ils voulaient que vous le fassiez vous-même. — Vous avez été sortie de stase, Seven ? demanda Janeway. — Oui, deux jours par semaine pour tenir compagnie à Naomi Wildman. Elle passait deux autres jours avec l’enseigne Wildman, sa maman et les trois autres jours en stase. Les Yéhouloïs avaient peur que la stase n’ait un effet néfaste sur sa croissance. J’en ai profité pour contrôler le programme du Docteur comme l’a fait le lieutenant Torres. C’est pour ça que je peux vous assurer que son programme initial est intact. — Qu’ont-ils fait d’Icheb ? — Il est resté en stase avec les autres, répondit Seven. — Et où en sont les réparations ? s’enquit la Capitaine. — Terminées, déclara Chakotay. — Pour le moment, ils sont en train de renforcer la coque en vue d’un remorquage, ajouta B’Elanna. — Il ne nous reste plus qu’à contacter le Conseil de coordination, si Falisounè n’a pas trop peur de paraitre en ma présence, plaisanta Janeway. — Si vous le permettez, je vais prévenir Barney, capitaine, proposa Paris. — Faites donc, lieutenant. Il ne fallut pas un quart d’heure pour que Falisounè ne la contacte. — Permission de monter à bord, capitaine ? demanda-t-il d’une voix hésitante. — Je pense que vous vous êtes déjà passé de ma permission pour prendre possession de ce vaisseau, ironisa-t-elle. — Non, capitaine, nous n’avons pas pris … c’est-à-dire que … oui … dans une certaine mesure, mais … — Je vous attends, monsieur Falisounè, coupa-t-elle court. La capitaine activa son combadge. Les officiers supérieurs en salle de réunion. Le Yélouhoï vint les rejoindre peu après et se présenta à eux en courbant la tête. — Capitaine Janeway, mesdames et messieurs les officiers, au nom du Grand Conseil de coordination, je vous présente nos plus humbles excuses pour les désagréments que vous avez subis ses derniers jours. J’espère que vous ne nous tiendrez pas rigueur et que vous daignerez nous pardonner pour avoir pris cette décision quelque peu radicale. C’est, je l’avoue, sous l’effet de la panique, que le Grand Conseil a pris cette mesure qui n’est pas vraiment pas dans nos habitudes. Accoudée dans son fauteuil, la tempe encadrée par l’index tendu tandis que le menton reposait sur les autres doigts repliés, Janeway se contenta de soulever les sourcils, d’un air sceptique. — Quand vous avez rappelé tout votre équipage à bord du Voyager, nous avons pris peur, poursuivit-il. Peur que vous ne repartiez précipitamment avant que votre vaisseau ne soit réparé. — Pourquoi aurions-nous fait cela ? demanda Janeway. Et pourquoi ne pas avoir soulevé la question avant de nous endormir contre notre gré ? — Oui … oui, je sais, cela n’est pas … cela n’est guère réfléchi et ce n’est que plus tard, en parlant avec votre médecin et certaines des personnes que nous avons fait sortir de stase que nous avons compris notre erreur d’appréciation. J’espère de tout cœur que vous ne nous tiendrez pas rigueur et que vous ferez montre de clémence. Le Docteur vous a-t-il informé du résultat de nos recherches concernant les incidents qui vous ont amenée à rappeler à bord votre équipage ? — Vous vous parlez des phéromones et de l’antidote ? Oui, le HMU nous a mis au courant. J’aimerais maintenant que vous nous rendiez les codes du vaisseau et que vous activiez les sous-programmes du Docteur. — Nous allons le faire, capitaine. Certainement. Seulement … — Quoi donc ? — Ne nous en veuillez pas mais, il faudra attendre un petit délai. — Pardon ? — Un petit délai de trois jours. Le temps que vous soyez complètement remise de votre anesthésie … — Mais je suis complètement réveillée, protesta Janeway. — C’est juste une mesure de prudence, et cela va vous donner le temps de réfléchir aux propositions que le Conseil de coordination m’a demandé de vous présenter. — Quelle genre de propositions ? — Il y a trois possibilités, capitaine. La première, c’est que vous restiez courroucée à cause du traitement peu civique que nous vous avons fait subir et que vous nous quittiez sans nous avoir donné la possibilité de vous aider davantage. Nous serions prêts à vous ramener là où nous vous avions rencontrés ou même plus loin, et avec des provisions de dilithium et des vivres. Ce serait vraiment fort dommage. La seconde, c’est que vous consentiez à laisser votre équipage prendre une permission sur notre territoire, muni de ce bracelet. Il exhiba de sa poche un bracelet métallique argenté, muni de deux voyants, l’un orange et l’autre bleu. — Le voyant bleu, expliqua-t-il, sert à indiquer aux personnes que vous allez rencontrer que vous ne désirez pas d’aventures sentimentales. Et l’orange, que vous êtes ouverts à des rencontres plus intimes. A la suite de cette permission, nous pourrions vous ramener, l’équipage et vous-même, à bord de nos propres vaisseaux dans l’espace de votre Fédération. — Et le Voyager ? Il resterait ici ? s’étonna Chakotay. — Juste le temps de le rendre assez résistant pour supporter un long remorquage. — Combien de temps ? demanda Janeway. — Eh bien, c’est la troisième proposition, capitaine. Si vous condescendez à nous pardonner et à vous mêler à nouveau à nous, muni de ce bracelet et avec l’antidote que le Docteur a mis au point, si vous êtes prêts à patienter une bonne vingtaine de jours, nous pourrons consolider durant ce temps votre vaisseau pour qu’il puisse supporter le remorquage. — … J’ai une quatrième proposition, proposa Janeway. Vous ramenez la plus grande partie de l’équipage dans l’espace de la Fédération et je reste avec une poignée de personnes jusqu’à ce que le Voyager soit prêt. — … Malheureusement, capitaine, cela ne va pas être possible. Nous ne pouvons pas séparer un équipage, pas pour de telles raisons. Cela est contraire à nos coutumes qui ont force de loi. Dans trois jours, nous vous rendrons les codes du vaisseau et vous nous donnerez votre décision. — Il ne nous faudra pas trois jours pour nous décider, répondit Janeway. — Peut-être, mais c’est le temps que nous considérons nécessaire pour qu’une décision soit définitive. Vous pouvez changer d’avis dans ce laps de temps. En gage de bonne foi et puisque tout le monde est réveillé, nous allons rétablir les sous-programmes du Docteur. — Ah ! Enfin ! s’exclama l’HMU, ravi. — Et puis, nous avons d’ores et déjà établi la communication avec votre Amirauté, poursuivit Falisounè. — Je viens d’être mise au courant. — Vous-même et votre équipage pouvez parler à présent à vos supérieurs, à vos amis et à vos familles, confirma le Yélouhoï. Autant que vous le voudrez. Nous voulions aussi vous annoncer que nous sommes parvenus à mettre à jour votre logiciel de traduction. Il est maintenant à même de traduire directement notre langage sans que nous ayons besoin de passer par une langue tierce. — C’est une bonne chose, reconnut la capitaine. — Auriez-vous pour agréable de prendre de quelques de nos nouvelles ? M’autorisez à vous parler de notre peuple ? — Je vous en prie ! l’encouragea Janeway. Faites donc. La petite bouche de Falisounè s’étira dans un large sourire. — Grâce à vous, nous avons pu prendre contact avec les Brunali. Nous avons entamé des relations diplomatiques, très prometteuses. Nous initions l’établissement d’un poste permanent de protection de leur colonie. Et les premiers travaux d’étude génétique ont commencé. — J’en suis fort heureuse pour vous, répondit Janeway. J’espère que cette collaboration sera fructueuse, pour les deux parties. — Puissent les courants stellaires donner pleine réalisation à vos souhaits. — Si vous permettez, Monsieur Falisounè, j’aimerais m’entretenir avec mes officiers à présent. — Bien sûr, capitaine Janeway. Je me retire, mais sachez que je me tiens à votre entière disposition. — Bien ! Je vous écoute ! déclara-t-elle quand le Yélouhoï fut sorti. — On peut tenter de les croire sincères un jour ou deux, avança Chakotay. — Il faudrait avant tout contacter l’Amirauté, répondit Tuvok. — J’en ai bien l’intention, M.Tuvok. — S’ils avaient voulu nous nuire ou nous faire du mal, ils l’auraient fait depuis longtemps, avança Seven of Nine. — A moins que nous ne leur servions de cobaye en étude de comportement, fit remarquer B’Elanna. — Je ne pense pas qu’ils poussent le vice à ce point, intervint le Docteur. — Nous n’en savons rien, objecta la Capitaine. La prudence reste de mise. Mais on pourrait peut-être essayer d’envoyer quelques volontaires pour tester ces bracelets et l’antidote que le Docteur a mis au point. — C’est une excellente idée, capitaine, s’extasia le Docteur. — Tom, vous n’avez rien dit ? relança Janeway. — Je pense qu’on y verra plus clair une fois qu’on aura joint l’Amirauté. Les Yélouhoïs ne sont peut-être pas de mauvaise foi, mais leur façon d’agir est assez paternaliste … et je n’aime pas trop ça. — Vous avez raison, il faut que je contacte d’abord l’Amirauté. Les Yélouhoïs avaient établi le poste de communication en dehors du Voyager mais non loin de lui. Janeway. Elle sortit du vaisseau en compagnie de Chakotay et jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, une fois qu’elle fut éloignée de quelques mètres. Une nuée d’androïdes, un système de propulsion fixé dans le dos, s’affairaient autour de la coque pour y fixer des émetteurs de couches protectrices. Il était difficile de penser que toute cette énergie dépensée autour du Voyager serait un leurre, la pièce d’un piège. Et si cela avait été le cas, dans quel but ? Falisounè vint à leur rencontre et les guida une cinquantaine de mètres plus loin vers un dôme. L’installation faisait environ cinq mètres de haut et dix de large. Quand ils pénétrèrent à l’intérieur, ils découvrirent que l’espace était subdivisé en douze petites alcôves excentriques. Chacune était munie d’un écran d’un gros canapé bien rembourré dans lequel on pouvait facilement tenir à trois, d’une table basse et d’un synthétiseur. Au centre du bâtiment se trouvait le dispositif émetteur-récepteur en forme de colonne qui se terminait par une parabole surplombant le dôme, à l’extérieur. L’une de ces alcôves, située juste à droite de l’entrée était un peu plus spacieuse que les autres. L’écran était un peu plus grand et trois canapés deux places permettait à un public plus large de s’y tenir. C'est là que prirent place Janeway et Chakotay, tandis qu'un androïde technicien établissait la liaison avec l'Amirauté.
Dernière édition par Lourima le Lun 19 Sep 2022, 17:35, édité 3 fois |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Sam 10 Sep 2022, 12:39 | |
| Alors, mes chers amis, pas trop déçus par ma prose ? |
| | | Saga Commodore
Nombre de messages : 3609 Age : 64 Date d'inscription : 12/05/2008
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Mer 14 Sep 2022, 19:45 | |
| Non, toujours agreable à lire... et à immaginer surtout
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| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Mer 14 Sep 2022, 19:58 | |
| Chapitre QUATRE L’Amiral Owen Paris se montra ravi et soulagé d’avoir enfin affaire au capitaine du Voyager. — Les Yélouhoïs nous ont contactés à plusieurs reprises pour nous donner de vos nouvelles expliqua-t-il. Mais quand j’ai demandé à vous voir personnellement, ils nous ont dit que ce n’était pas possible et que pour votre santé vous deviez vous reposer. Tom m’a expliqué que vous aviez été tous mis en stase, brusquement et sans demander votre avis. Je n’ai pu le voir qu’une seule fois et nous étions tous très inquiets. — Tout le monde vient de sortir de stase, répondit Janeway. Tom et B’Elanna vont bien. Je suppose que vous pourrez les voir bientôt. Le centre de communication que nos hôtes ont installé près du Voyager est conçu pour permettre à plusieurs personnes de communiquer en même temps. Les Yélouhoïs se montrent aussi … bienveillants que paternalistes, pour reprendre le terme de votre fils. C’est un peu gênant et parfois inquiétant. Je pose pas mal de questions. La capitaine lui fit le résumé de la situation. — Qu’envisagez-vous ? demanda simplement l’Amiral. — Je serais plutôt partie pour leur faire confiance. Donc, je ne nous vois pas partir d’ici par nos propres moyens. Il faudra voir quand ils nous auront rendu les codes d’accès. Mais pour le reste, j’hésite entre repartir plus tôt sans le Voyager ou plus tard avec notre bon vieux vaisseau. Je pense surtout à Tom et B’Elanna. Vous serez grand-père dans très peu de temps. Dois-je retarder le moment où votre famille sera enfin réunie. Pas seulement votre famille mais aussi celles de tous les membres de l’équipage ? Votre petite-fille sera la deuxième enfant à naître sur le Voyager. Naomi Wildman n’a pas encore eu la chance de rencontrer son papa autrement que par écran interposé. L’Amiral soupira. — En tant qu’homme, je préférerais la première solution, mais en tant qu’officier de Starfleet, j’ai des réticences à abandonner un vaisseau de notre flotte dans des mains étrangères. Même s’ils se sont engagés à nous le rendre et même si leur technologie est plus avancée que la nôtre. Ma première recommandation est de veiller à la sécurité de l’équipage avant tout. Vous êtes sur place et vous êtes plus à même que moi à en juger. Si vous pensez que votre personnel court des risques à rester sur place, rentrez, quitte à laisser derrière vous le Voyager. — Je ne pense pas que nous courrions plus de risques sur la planète de nos hôtes que sur leurs vaisseaux, fit remarquer Janeway. — Vous avez raison. Commander Chakotay ? Quel est votre avis ? — Je suis de l’avis de la capitaine, Amiral. Je ne pense pas que nous courrions plus de risques à terre qu’à bord. Même si je suis pressé de rentrer, je préfère ne pas abandonner ce vaisseau. Au fil du temps, c’est devenu un peu ma maison et c’est le sentiment de pas mal d’entre nous. Y compris du lieutenant Torres qui a clairement fait savoir qu’elle ne voudrait pas accoucher ailleurs que dans notre infirmerie, ajouta-t-il en souriant. — En définitive, capitaine, reprit l’Amiral, la décision vous revient. Faites ce que vous jugerez le mieux en faisant passer avant tout la sécurité de vos subordonnés. — Merci Amiral. Tuvok organisa au plus tôt un tirage au sort pour permettre aux membres de l’équipage de joindre leur famille. On passait de douze minutes de communication étalées sur plusieurs mois à cinquante minutes par jour. Les Yélouhoïs ne manquèrent de faire remarquer que de tels centres de communications se trouvaient dans chacune de leur grande ville et que si l’équipage se répandaient sur leur planète, chacun pourrait disposer d’un temps d’une heure et quart pour faire ses messages à ses proches. Janeway demanda à Falisounè de lui procurer au plus vite une trentaine de ses bracelets et au HMU de préparer trente traitements d’antidote pour une semaine. L’adjoint Yélouhoï lui procura dans le quart d’heure un coffret de cinquante bracelets en lui promettant de lui en faire parvenir davantage si elle le désirait. Elle rassembla son petit monde au mess. — Mesdames, messieurs, annonça-t-elle, j’aurais besoin de trente volontaires pour tester une substance que le Docteur a mise au point. Ce traitement inhibe l’effet grisant de phéromones des Yélouhoïs. Il faudra également tester si le système de bracelet proposé par nos hôtes s’avère efficace. Si d’ici une semaine, le dispositif s’avère probant, nous pourrons reprendre le régime de permissions que nous avions suspendu il y a trois semaines. — Je me porte volontaire, répondit immédiatement Harry Kim ! — Vous êtes bien pressé, enseigne ! plaisanta Janeway. — J’ai hâte de reprendre la conversation avec la jeune Yélouhoï qui a été brusquement interrompue il y a 22 jours, capitaine. Ses déclarations déclenchèrent l’hilarité générale. Au grand étonnement de la capitaine, il se présenta plus de volontaires qu’elle ne l’avait prévu et il ne resta bientôt plus que trois bracelets dans le coffret que Falisounè lui avait présenté. Le Docteur dut éconduire quelques Boliens en leur rappelant qu’ils n’avaient besoin ni de bracelet ni de traitement puisque les Yélouhoïs s’abstenaient d’eux-mêmes de fricoter avec une espèce avec laquelle ils n’étaient pas compatibles. Durant les deux jours qui suivirent, le centre de communication ne désemplit pas. Même si tout le monde ne pouvait pas jouir d’une réelle permission, l’équipage avait reçu l’autorisation de prendre à l’air à l’extérieur et de fréquenter certains endroits de la capitale à certaines heures, à condition que ce fût par groupe de quatre au minimum. B’Elanna et Tom réquisitionnèrent Seven et Icheb pour les accompagner en promenade. Mais Seven leur fit faux bond et Vanik accepta de la remplacer uniquement pour leur rendre service. L’ex-drone borg recherchait clairement la compagnie de Chakotay et tous deux préféraient se retrouver en tête à tête, à l’écart dans une clairière ombragée pour un pique-nique romantique, non loin du Voyager. Les Yélouhoïs se réjouissaient des initiatives de la capitaine et c’est plein d’enthousiasme qu’ils se présentèrent à elle aux termes des trois jours. Alisouhina et Falisounè, en tenue d’apparat, en compagnie de Barney, vinrent la rejoindre en salle de réunion où elle les attendait avec ses officiers supérieurs. — Chers amis, chers invités, commença Alisouhina sur un ton enjoué, c’est un grand bonheur pour nous, de vous rendre officiellement les codes d’accès à votre vaisseau que nous vous avions emprunté d’une manière fort peu civile. Ce dont nous tenons encore une fois à nous excuser. Barney, voulez-vous procéder à la remise des codes ? L’androïde salua cérémonieusement Janeway, accorda un signe de tête aux deux Yélouhoïs et se dirigea vers l’ordinateur pour remettre les codes de commandement en fonction. Janeway alla le rejoindre et vérifia que tout était en ordre. Puis elle invita Chakotay et Tuvok à faire de même. Ce qu’ils confirmèrent sur le champ Elle alla se rasseoir avec un soupir de soulagement et de satisfaction. — Je vous remercie, dit-elle. À présent, nous nous sentons beaucoup plus libres. — Au nom de la Grande Coordinatrice et son conseil, dit Alisouhina, je vous réitère toutes nos excuses. Nous avons conscience que nous nous sommes montrés des hôtes assez envahissants mais nous sommes prêts à tout pour nous faire pardonner. Nous vous sommes tellement reconnaissants de nous avoir donné accès à votre base de données et d’avoir apporter un espoir de solution au problème qui ronge notre peuple depuis de si nombreuses années. — Capitaine, nous feriez-vous l’honneur, maintenant que vous avez recouvré toute liberté et autonomie de nous faire part de votre décision, enchaîna Falisounè. — Certainement, répondit Janeway. Nous avons décidé de tester pendant une semaine l’efficacité de vos bracelets et du traitement mis au point par le Docteur avant de prendre une décision définitive. Les deux Yélouhoïs se regardèrent, interloqués. — Le test a commencé, il y a trois jours, poursuivit la capitaine et jusqu’à présent, les résultats sont tout à fait satisfaisants. Mais nous nous donnons encore quatre jours avant de vous faire savoir si nous allons rester le temps qu’il faudra pour que le Voyager soit en état d’être remorqué ou si nous allons plutôt vous demander de nous ramener directement chez nous sur vos propres vaisseaux. — C’est assez … inhabituel, répondit Alisouhina, déboussolée. Nos … nos lois et nos coutumes veulent que nos décisions soient prises en trois jours. — Mais, tempéra Falisounè, il faut bien admettre que nous avons, nous-mêmes agi de façon… inhabituelle. — C’est fort vrai, admit Alisouhina. C’est tout à fait vrai. Il y eu un moment gênant de silence. — Je pense que la Grande Coordinatrice comprendra tout à fait les raisons pour lesquelles vous ajournez votre décision, reprit-elle. Et puis, vous nous avez fait la faveur d’envoyer dès à présent une partie de votre équipage en permission. La confiance que vous nous avez accordée nous a grandement réjoui. — C’est un tiers de l’équipage qui a déjà honoré notre peuple de sa présence, souligna Falisounè avec entrain. — Nous vous sommes également très reconnaissants d’avoir remis le Voyager en état. Vous nous avez ravitaillé en carburant et en provision et surtout vous avez permis à l’équipage de pouvoir joindre leurs proches et leur famille, ce n’est pas rien, répondit Janeway qui se sentait déjà beaucoup plus à l’aise. — Mais je vous en prie, capitaine, répondit Falisounè, avec un grand sourire, c’est bien naturel. C’est dans l’ordre des choses de se rendre service mutuellement. — Quoi qu’il en soit, vous allez rester parmi nous encore quelques jours ou quelques semaines, si j’ai bien compris vos intentions, s’enquit Alisouhina. — C’est bien cela. — Si vous le permettez, capitaine, répondit-elle, je vais joindre immédiatement notre Grande Coordinatrice. — Mais je vous en prie, faites donc. Alisouhina s’inclina profondément et sortit dans la coursive. Elle revint moins d’une minute plus tard avec un large sourire. — Notre Grande Coordinatrice a déclaré s’incliner devant votre grande sagesse et votre prudence. Elle salue la profonde préoccupation que vous avez pour la santé et la sécurité de votre équipage. Ce sont des valeurs qui tiennent particulièrement à cœur à notre peuple. Aussi c’est avec une grande joie et une grande espérance que nous acceptons de prolonger ce délai de réflexion. — Au nom de l’équipage et de moi-même, nous vous remercions pour votre compréhension, répondit Janeway. Pourrais-je demander à Monsieur Falisounè de fournir dès à présent une cinquantaine d’autres bracelets ? — Mais certainement, capitaine, répondit-il, très enjoué. Je m’en occupe incessamment. Quand les Yélouhoïs se furent retirés, Tom Paris ne cacha pas son étonnement teinté d’agacement. — Pfff ! Qu’est-ce qu’ils peuvent être cérémonieux, s’exclama-t-il. — Cela fait partie de leur culture, assura calmement Seven. — Je ne serai pas tranquille tant que je n’aurai pas vérifié moi-même que tous les codes fonctionnent, ajouta B’Elanna. — Ne leur donnez pas trop d’émotions en faisant faire un tour de piste au Voyager, plaisanta Janeway. Chakotay se mit à rire. — Si nos codes, au capitaine, au second officier et à moi-même fonctionnent, fit remarquer Tuvok, il n’y a pas de raison que les autres codes ne soient pas fonctionnels. Auquel cas, il ne sera pas difficile de les rétablir. — Faites les vérifications nécessaires, je compte sur vous Tuvok, répondit la capitaine. Quant à vous B’Elanna, je vous donne l’ordre formel de vous ménager. — Mais capitaine, je viens de dormir pendant trois semaines, protesta-t-elle. — Mon petit doigt m’a dit que vous aviez dû vous rendre précipitamment à l’infirmerie, cette nuit, taquina Janeway. — Une fausse alerte, déclara le Docteur, c’est assez fréquent chez les Klingons. — Bien, vous pouvez disposer, déclara Janeway en se levant. Je pense que je vais faire un petit tour dans la charmante bourgade où séjourne notre ami Harry. — Voulez-vous que je vous accompagne ? proposa Chakotay. — Ce ne sera pas nécessaire, lui susurra-t-elle, d’un air complice. Je préfère que vous profitiez de ce moment de relâche pour vous détendre en bonne compagnie. Cela me fait plaisir pour vous deux. — Merci Kathryn, répondit le Second, tout sourire. Janeway se munit d’un bracelet et rejoignit le Docteur à l’infirmerie. — Alors capitaine, taquina un peu lourdement le HMU, vous voulez jouer les cobayes en prenant un peu de bon temps ? — Non, je prends juste mes précautions avant de m’aventurer en terre inconnue, répondit Janeway, sans se laisser atteindre. Elle fit venir Barney pour l’avertir de ses intentions. L’androïde se chargea de contacter les autorités locales pour qu’elle reçoive bon accueil et il se chargea de la téléportation. Janeway se matérialisa sur une jolie place d’une petite bourgade d’un continent très éloigné du lieu où le Voyager avait atterri. Elle fut accueillie par une Yélouhoï d’âge mûr flanquée d’un individu plus jeune. Déjà un attroupement se formait. Les citadins venaient voir à quoi ressemblait l’étrangère qui venait de débarquer. — Au nom de tous nos concitoyens, je vous souhaite la bienvenue parmi nous, Madame la capitaine Janeway ! Je suis Féliyounô, la maire de notre ville, dit celle-ci, et voici A-251, mon adjoint. Entre nous, nous l’appelons Ady. — Bonjour, madame la maire et monsieur Ady. Vous pouvez m’appelez capitaine, tout simplement. Je vous remercie pour cet accueil chaleureux. — Nous allons avertir Monsieur Harry Kim de votre arrivée, répondit la maire avec un grand sourire. — Oh rien ne presse, je ne voudrais pas le déranger. Y a-t-il un endroit où je peux l’attendre, un lieu de consommation ? une terrasse ? La maire la regarda sans paraître comprendre ce qu’elle voulait. — Un bar ? tenta Janeway, un lieu où je peux boire un verre ? — Oui, bien sûr ! répondit Ady avec empressement. La capitaine veut certainement visiter notre espace de rencontre. Vous pourrez vous y asseoir en dégustant une boisson ou une collation. — Je vous remercie. — Je suis entièrement à votre service, répondit l’androïde en souriant. Janeway se sentit suivie du regard par tous les passants. Elle vérifia machinalement son bracelet pour s’assurer que le voyant était bien sur l’orange. Ce n’était pas le code couleur qui lui était le plus familier. L’espace de rencontre ne se trouvait pas très loin du lieu où elle était arrivée. C’était une bâtisse, entièrement ouverte sur l’extérieur, puisque le temps le permettait, où l’on trouvait des tables à différentes hauteurs et des sièges de toutes sortes : chaises hautes, chaises ordinaires, fauteuils … Tout ce qu’il fallait pour se mettre à l’aise. La capitaine s’installa dans un fauteuil en quelque chose qui rappelait le rotin près d’une table basse. La tenancière qui n’était plus de première jeunesse lui proposa de l’eau aromatisée, des thés dont elle ignorait le goût et des jus de fruits. Janeway se décida pour un jus dont la couleur rappelait celui de la pomme. Le goût tenait à la fois de la mangue et de l’orange. La carafe et le verre lui furent servis avec des petits gâteaux aux fruits confits. Harry Kim ne fut pas long à la rejoindre. Elle ne dut pas patienter plus d’un quart d’heure. — Capitaine ! Quelle bonne surprise ! Je ne m’attendais pas à votre visite, dit-il tout souriant. — Je vous en prie, Harry, asseyez-vous. J’espère ne pas avoir interrompu … une conversation intéressante, dit-elle non sans humour. — Pas du tout ! pas du tout, assura-t-il. D’ailleurs … je pense que la jeune personne est en train de se lasser de moi. — Comment ? Après si peu de temps ? — Elle parle déjà de me présenter à l’une de ses copines. — Qu’avez-vous pour lui déplaire ? — Rien. Enfin, je ne le pense pas. — J’espère que vous n’êtes pas trop déçu. — Un peu, tout de même. Je pensais que … mon charme agirait un petit plus longtemps. La tenancière s’approcha et demanda à Harry ce qu’il voulait boire. Il commanda un thé et des gâteaux aromatisés à une herbe locale. — Ça un petit goût de gingembre mais plus doux, expliqua-t-il à la capitaine. — Je vois que vous devenez un connaisseur en matière de gastronomie locale. — Leur cuisine est plutôt bonne. — Dites-moi, quelle est votre impression après vos trois jours ici ? — Plutôt agréable, dans l’ensemble, malgré la petite déception dont je vous ai parlé. Je sais bien qu’on n’est pas ici pour se lier définitivement avec eux. Quelque part, ils me rappellent les Sikariens sur ce point-là. Mais ils sont toujours gentils, prévenants et pour ce qui est du bracelet et du traitement du Docteur, c’est efficace. — Vous avez pu vous entretenir avec vos parents ? — Oui, répondit Harry, le visage illuminé. Plus d’une heure par jour. C’est vraiment inespéré. Je ne crois qu’on n’aura plus rien à se raconter quand je rentrerai à la maison, plaisanta-t-il. — Oh, ça ! Je ne pense pas, répondit Janeway amusée. Une fois rassurée sur le sort du jeune enseigne, elle le laissa à ses occupations mais lui recommanda de la tenir au courant s’il changeait d’interlocutrice et de la façon dont cela se passerait. Elle prit le temps de visiter la bourgade en compagnie de la maire et de son adjoint. Là aussi, elle constata que des quartiers entiers, inoccupés, laissés à l’abandon tombaient en ruine. Quelques bâtiments dont la valeur architecturale devaient tenir à cœur à la population échappaient à cette décrépitude. Janeway touchait de près la détresse de ce peuple qui s’éteignait à petit feu, faute de se renouveler. Lorsqu’elle rejoignit le Voyager, la capitaine fit venir Barney dans son bureau pour des éclaircissements. — Dites-moi, je ne connais pas très bien votre peuple et ses coutumes, est-ce que vous pourriez m’éclairer sur un point. — Certainement, je vais faire de mon mieux, capitaine. — Je viens de rendre visite à l’un de mes enseignes qui a une liaison sans lendemain avec une jeune demoiselle et celle-ci semble se lasser déjà de lui. Je ne sais pas si c’est dû à sa personnalité, à vos usages ou si l’enseigne a fait un impair. — Combien de fois ont-ils coïté ? demanda l’androïde. Janeway se redressa sous l’effet de la surprise. — Ai-je dit quelque chose d’incongru ? interrogea Barney. — Disons que le caractère très cru de vos expressions tranche avec … le vocabulaire plutôt emprunté des … enfin des Yélouhoïs de chair et de sang. — Je vous prie de bien vouloir m’en excuser. Ma programmation est assez succincte en ce qui concerne la diplomatie. Quels sont les termes que vous auriez employés ? — J’aurais parlé de rapports intimes. — Bien. Combien de fois ont-ils eu de rapports intimes ? — Eh bien … je l’ignore. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’ils se sont connus lors de la première permission qui a duré deux ou trois jours et ils se revus une fois que Harry est sorti de stase et s’est porté volontaire pour l’expérimentation. — Cinq à six jours. C’est tout à fait normal. Les organiques ne se lient pas longtemps aux visiteurs étrangers. C’est le temps suffisant et nécessaire pour la fécondation. Ensuite, ils laissent leur chance à d’autres pour que le plus grand nombre possible de personnes puisse renouveler son patrimoine génétique et relever le taux de fécondité. — Je comprends très bien. Enfin, pour ce qui concerne les femmes, les individus féminins. Mais pour ce qui est des hommes ? Quel intérêt cela présente-t-il d’avoir des rapports intimes avec les étrangères ? Barney réfléchit, il clignait des yeux, ce qui paraissait curieux pour un androïde, penchait la tête à gauche puis à droite puis finit par répondre. — Les organiques masculins peuvent aussi s’imprégner du patrimoine génétique des personnes avec qui ils ont des rapports intimes ? — Vraiment ? C’est étonnant ! Dans l’espèce humaine et celles qui leur ressemblent dans notre quadrant, l’individu féminin reçoit du masculin qui la féconde. — Chez nos organiques, le membre masculin a la faculté de s’imprégner des cellules de la personne avec qui il a des rapports intimes. Lorsqu’il a ensuite des rapports intimes avec une autre personne, il relâche les cellules dont il s’est imprégné dans le corps de sa partenaire. Cela est propice à l’ovulation et également au renouvellement du patrimoine génétique. Malheureusement, ma programmation en matière de biologie est également limitée. Je ne peux pas vous donner davantage d’explications. Je suis avant tout un ingénieur. — Merci beaucoup Barney. Vous m’avez éclairée. La capitaine prit le parti d’aller discuter de tout cela avec le Docteur qui fut loin d’être surpris. — Saviez-vous capitaine, déclara-t-il sur un ton professoral, que chez l’hippocampe, c’est le mâle qui porte les petits dans sa poche ventrale ? La femelle dépose les œufs fécondés dans le corps de papa hippocampe. Certains insectes déposent leurs spermatozoïdes sur des petits bâtonnets et laissent le soin aux femelles d’aller les chercher pour les introduire elle-même à l’intérieur de leur corps. — Oui, enfin … j’aurais plutôt rangé les Yélouhoïs dans les mammifères plutôt que dans les poissons ou les insectes, objecta-t-elle. — Des mammifères, oui, mais pas terrestres, répliqua-t-il. Souvenez-vous que je vous ai dit que le trempage de biscuit ne va pas sans laisser des traces insoupçonnées tant dans la tasse que sur le biscuit. Il y a des échanges de fluides. — Je suis loin d’avoir vos connaissances en médecine, mais il me semble que les fluides corporels féminins ne comportent pas de cellules. — N… non, admit le HMU, pas chez l’espèce humaine. Ou alors des cellules mortes provenant de la desquamation. Mais il se peut très bien que des micro-saignements aient lieu durant l’acte et dans ce cas … — Mais comment se fait-il que vous en sachiez si p… ? Ce fut le moment que choisirent Tom et B’Elanna pour débarquer en trombe. La jeune femme était en proie à de douloureuses contractions. Janeway se retira rapidement pour laisser le Docteur l’examiner. Une fois de plus, on apprit une demi-heure qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Janeway oublia ce qu’elle était sur le point de demander au Docteur quand elle avait été interrompue.
Dernière édition par Lourima le Jeu 22 Sep 2022, 16:58, édité 2 fois |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Mer 14 Sep 2022, 20:00 | |
| Je compte sur la Saga-cité de Saga pour me signaler les zibareries qui m'auraient néchappé J'aimerais aussi à ce stade écouter vos théories sur les Yélouhoïs. Ce sont des gentils ? des pas-gentils ? des moyens-gentils ? |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Sam 17 Sep 2022, 15:55 | |
| Chapitre CINQ La période de test avait été concluante et les volontaires, aussi bien féminins que masculins, rentrèrent très satisfaits de leur expérience. Harry avait entamé une seconde liaison et la jeune Yélouhoï insista pour qu’il reste auprès d’elle quelques jours de plus. Il fut soulagé d’apprendre que la raison de la brièveté de ses aventures n’était pas due à un charme qui se serait rapidement évaporé mais à des nécessités biologiques. Parfois la question de cette imprégnation masculine par des cellules féminines effleurait l’esprit de la capitaine, mais d’autres petits soucis liés à sa charge venaient chasser cette idée de son esprit. La décision de rester jusqu’à ce que le Voyager soit prêt à supporter un remorquage en transdistorsion s’était imposée comme une évidence. Pour la plus grande joie des Yélouhoïs, le reste de l’équipage jouit d’une longue permission et se répartit sur la surface de la planète. Deux jours seulement après la prise de cette décision, B’Elanna donna naissance à une jolie petite fille, à bord du Voyager. Elle reçut le nom de sa grand-mère maternelle : Miral. La jeune ingénieure était heureuse d’avoir pu mettre au monde son enfant dans l’infirmerie du Voyager et avec l’aide du HMU. Les parents eurent droit à plusieurs heures en tête à tête avec bon-papa Owen, l’Amiral par écran interposé. Les Yélouhoïs fêtèrent l’événement avec plus de faste et d’enthousiasme que les premiers concernés eux-mêmes. Leurs hôtes aliens donnèrent plusieurs réceptions en leur honneur, où tout le monde fut convié. Et ils ne prirent pas de mauvaise part quand les parents s’excusèrent de ne pas prendre part à leurs trop nombreuses libations puisqu’ils tenaient à ce que ceux-ci puissent prendre du repos et profiter pleinement de leur bonheur. Un autre bonheur se profilait, celui de Seven of Nine et de Chakotay. Leur idylle naissante se renforçait et s’affirmait de jour en jour, pour la plus grande joie du Docteur et de la capitaine. Cela n’empêcha pas l’officier en second de lui faire qu’elle était encore la seule à ne pas avoir profiter de la grande permission qu’elle avait octroyée à tout le monde. Janeway se décida à prendre elle aussi quelques jours de vacances. Elle avait envie d’eau, de plage et de soleil. Les Yélouhoïs lui présentèrent plusieurs possibilités mers, lacs, océans … Elle opta pour la mer et se fit téléporter à 12 000 km du Voyager, dans une petite cité balnéaire. C’est un couple vieillissant qui l’accueillirent, elle s’appelait Efonoua et lui Oulasinou. Ils l’installèrent dans un étage inoccupé de leur demeure. Kathryn disposait d’une chambre, d’une pièce adjointe qui pouvait servir de salon et de sa propre salle de bain. Par contre, il n’y avait pas de synthétiseur. Elle devrait se contenter de celui qui se trouvait dans la cuisine de ses hôtes et à laquelle elle avait libre accès. Efonoua et Oulasinou lui présentèrent leur fils Menem. C’était un beau jeune yélouhoï, serviable qui se mit immédiatement au service de leur invitée. Quand elle lui demanda quel était son métier et s’il se trouvait lui aussi en vacances, la réponse ne manqua de l’étonner. Menem était un androïde. Le vieux couple n’ayant pas pu avoir d’enfants, ils l’avaient adopté. Cette pratique était répandue sur la planète. L’androïde les accompagnerait dans leur vieillesse puis serait affecté à un autre couple. Cette découverte remplit Kathryn à la fois de surprise et de tristesse. La maison se trouvait à deux rues de la plage, une vaste étendue de sable blanc bordée d’arbres qui rappelaient des palmiers et qui servaient de parasol aux baigneurs venus se reposer sous leur ombrage. Mais ceux-ci n’étaient pas très nombreux : deux ou trois familles, quelques jeunes gens et le double de personnes plus âgées. Kathryn profita de sa première journée en allant se baigner en se faisant sécher sur le sable. Un Yélouhoï s’approcha d’elle et l’aborda. Un peu machinalement, elle vérifia que son bracelet était bien branché sur orange. — Bonjour, madame, lui dit-il, très affable. J’espère ne pas vous déranger. — Non, pas du tout. — Pouvons-nous entamer la conversation ? — Mais bien sûr. Tant qu’il ne s’agit que de conversations. — Je vous remercie, répondit-il, avec un grand sourire. Nous n’avons pas vraiment l’habitude de croiser des étrangers. — Je m’appelle Kathryn. — Olyssyani, pour vous servir. Vous êtes bien membre de l’équipage qui fait halte près de notre capitale ? — Oui, c’est bien cela. — On dit que vous errez depuis sept longues années dans cette partie de la galaxie en cherchant votre chemin vers votre planète d’origine. — En fait, nous connaissons le chemin. Le problème est que notre technologie ne nous permet pas d’aller plus vite. Nous avons parfois eu, dans notre périple, l’occasion de rencontrer des personnes ou des techniques qui nous ont donné le moyen de gagner plusieurs dizaines d’années. — Vous êtes arrivés à vous guider, malgré vos moyens limités ? — Oui, et nous avons également eu, durant des années, le rescapé d’une planète qui a été complètement détruite et dont il ne reste que très peu de survivants, un Talaxien. — Talax ? Mais c’est à dix jours de voyage ! — Dix jours pour vous, sept ans pour nous. — Madame, si notre flotte avait pu savoir … ! Nous serions allés vous chercher. Notre peuple voyage encore dans le vaste espace mais nous sommes trop peu pour patrouiller en masse. Il reste donc des Talaxiens vivants. — Notre compagnon Neelix est allée rejoindre une communauté rescapée qui a élu domicile sur un astéroïde. La conversation se prolongea. Kathryn avait beaucoup a raconté et Olyssiyani était avide de l’écouter. Ils se retrouvèrent plusieurs fois, le jour suivant, sur la plage ou autour d’un verre pour discuter. Il était gentil, pas du tout envahissant, agréable à regarder. Kathryn décida au bout d’une journée de mettre son bracelet sur bleu. Les choses étaient simples dès le départ : une idylle de vacances, sans lendemain. La perspective de se laisser aller, de déposer pour un temps le poids des responsabilités qui avait pesé bien lourd les semaines passées était trop tentante. Même si Kathryn n’était pas une épicurienne dans l’âme, elle ne voyait pas de raison de se refuser ce plaisir. Elle passa, avec son compagnon yélouhoï, bien des moments agréables, mais au bout d’une six jours, il lui annonça qu’il rentrait chez lui. Elle aurait bien prolongé l’expérience de trois ou quatre jours. Olyssiyani ne lui cacha pas la vérité. — Notre temps est terminé, Kathryn. J’étais venu dans l’espoir de rencontrer une femme d’une autre espèce et les courants stellaires t’ont mise sur mon chemin. J’ai passé de merveilleux moments en ta compagnie. À présent, je dois laisser à d’autres l’occasion de tenter leur chance avec toi. Je partirai en emmenant un peu de toi avec moi et cette part de toi-même, je l’apporterai à d’autres pour qu’ils s’enrichissent de ce que tu m’as apporté. Ils s’embrassèrent une dernière fois et elle l’accompagna jusqu’aux bornes de téléportation de la cité. Elle le regarda partir, prit le chemin de sa maison d’hôtes puis changea d’avis et revint sur ses pas. Elle rejoignit directement le Voyager et alla voir le Docteur pour une visite gynécologique. — Éprouvez-vous une gêne ? des démangeaisons ? des douleurs ? une sensation de brûlure ? questionna-t-il. — Non pas du tout, répondit-elle en se plaçant sur la table d’examen. Mais je trouve tellement curieux cette façon de dire que l’individu mâle emporte quelque chose de sa partenaire. — Et … Comment dire ? … Votre partenaire vous a-t-il satisfaite ? demanda-t-il, sur un ton guilleret. — Oh que oui ! Je dois dire que … il savait s’y prendre. Dites-moi, quand vous examinez l’anatomie des Yélouhoïs pour savoir si nous étions compatibles, vous n’avez rien remarqué de particulier ? — Leur anatomie est assez comparable à celle des humains, déclara le Docteur. — Mais ils ont la faculté d’absorber nos cellules. — Ils ont des petits capteurs qui récoltent effectivement des cellules épithéliales … Eh bien, tout est tout à fait normal, déclara-t-il après l’avoir examinée. Il ne vous manque aucun morceau. — Je suis heureuse de l’apprendre. — Que comptez-vous faire ? — Regagnez mon lieu de vacances au plus vite. — En route pour de nouvelles aventures ! lança le Docteur, avec enthousiasme. — De nouvelles aventures, tempéra Kathryn … vous me prenez pour une gourgandine ? — Voyons capitaine ! Vous avez bien le droit vous aussi … à votre dose de dopamine. C’est excellent pour la santé. Je ne vous retiens pas plus longtemps. Profitez du temps qui vous reste. Elle ne se fit pas prier et rejoignit son lieu de vacances sans plus tarder. Menem vint à sa rencontre. — Kathryn, comment allez-vous ? — Comme un charme, Menem. J’ai dû faire un saut jusqu’au Voyager pour une petite visite médicale de routine mais tout est en ordre. — J’en suis très heureux. J’ai craint à un certain moment que vous n’envisagiez d’écourter vos vacances. — Je n’ai pas été absente longtemps, s’étonna-t-elle. Je n’en ai pas eu pour plus d’une demi-heure. Elle rejoignit son lieu de séjour pour y prendre ses affaires de bain. Elle envisageait de passer le reste de la journée à la plage. Efanoua l’accueillit avec un grand sourire. — Ah ! Vous revoilà ! lui dit-elle. — Je ne suis pas partie très longtemps. — Je me le disais bien. Elle a laissé ses affaires ici … Vous n’alliez tout de même pas suivre votre galant à l’autre bout de la planète ! — Les choses étaient claires depuis le début. Tout a une fin. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle arrive aussitôt. Mais puisque ce sont vos coutumes. — Je suis heureuse que vous l’ayez compris. Ne trouvez-vous pas qu’Oulasinou est un bel homme ? Malgré son âge ? poursuivit-elle. — Oui, vous avez bien de la chance, répondit aimablement Kathryn. — C’est vrai. Et il a très bon cœur, il sait y faire avec les dames. Kathryn commença à se sentir mal à l’aise. — Je ne suis pas égoïste, continua Efanoua. Nous ne le sommes pas ici. Il peut faire plaisir à d’autres dames. Des vacancières, par exemple … La capitaine écarquilla les yeux. — Eh bien … là d’où je viens, cela ne se fait pas. C’est réprouvé par la morale, coupa court Kathryn. Et j’aimerais que vous ne m’en reparliez pas. Efanoua la regarda, déçue et même attristée. — Oh … je ne voulais pas vous contrarier, répondit-elle. C’est promis, je ne vous en reparlerai plus. Elle baissa les yeux et alla s’occuper à la cuisine. — … À tout à l’heure ! lui lança Kathryn avant de monter chercher ses affaires. Personne ne vint la rejoindre sur la plage. Elle put se baigner et se faire sécher tranquillement. Toujours peu à l’aise à cause de la proposition de sa logeuse, elle préféra faire un détour par l’espace communautaire où elle se commanda des biscuits et des petits gâteaux. — Avez-vous passé une belle journée ? demanda l’androïde chargé de la servir. — Plutôt bonne dans l’ensemble. Même si … — … Oui ? — Non, rien ! — Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour améliorer votre séjour ? — C’est très aimable à vous, mais je pense que cela ira comme ça. Pour tout vous dire, se ravisa-t-elle, j’ai été fort surprise que ma logeuse me propose son mari comme … comme galant. Elle a eu l’air très déçue quand j’ai écarté sa proposition. — Ne vous formalisez pas pour si peu. C’est assez courant par ici. Et un refus est considéré comme sacré. Elle ne doit plus y faire allusion. Si cela ne devait pas être le cas, n’hésitez pas en m’en parler. — En plus de serveur, vous faites office d’agent de police ! s’étonna plaisamment Kathryn. — Nous avons tous à cœur le bon fonctionnement de notre cité et nous mettons un point d’honneur à ce que nos trop rares visiteurs étrangers se sentent à l’aise chez nous, répondit-il affablement. Lorsqu’elle rentra chez ses hôtes, pour y prendre son repas, elle y trouva une personne qu’elle ne connaissait pas. Menem fit les présentations. — Kathryn, voici mon oncle Solem. — Je suis ravi de faire enfin votre connaissance, déclara celui-ci. Efonoua et Oulasinou m’ont beaucoup parlé de vous. — Solem et moi nous avons passé une bonne partie de notre jeunesse ensemble, expliqua Oulasinou. — Solem est votre frère cadet ? demanda-t-elle. Oulasinou sourit. — Pour ainsi dire, répondit-il. — Ne me dites pas que … ? Vous êtes un androïde ? s’étonna-t-elle. — Oui, c’est bien cela, lui répondit Solem, en souriant. C’est pour ça que je n’ai pas un nom d’organique. — Menem, Solem, ce sont des noms qu’on donne plutôt à des animaux domestiques comme un shlinou ou un farnesse, expliqua Menem. Le shlinou et le farnesse étaient les chats et les chiens locaux. — Le repas est prêt, annonça Oulasinou. Venez prendre place. Nous allons discuter de tout cela autour de la table. Les androïdes yélouhoïs se nourrissaient aussi, mais de plats différents des organiques. Les composés qu’ils absorbaient lubrifiaient leurs articulations et réparaient leurs circuits usés. L’aspect de leur nourriture avait été étudié pour pouvoir être présenté à table sans heurter les autres commensaux. — Tous les androïdes qui réparent notre vaisseau ont des numéros, expliqua Kathryn. — Ils sont programmés pour les tâches techniques, principalement à bord des vaisseaux, expliqua Solem. L’alpha-numérotation permet aux superviseurs de les assigner plus rapidement à leur tâche. — Ils n’en souffrent pas, se hâta d’ajouter Menem, compatissant. Nous sommes indifférents au nom que l’on nous donne. — Pas exactement, reprit Solem. Nous aimons que le nom qu’on nous donne satisfasse celui qui nous l’a donné. Nous aimons percevoir un contentement sur le visage de l’organique qui nous attribue un nom. — Ah donc, c’est ainsi que cela fonctionne, réagit Kathryn. Un de nos membres d’équipage a baptisé un des androïdes ingénieurs, Barney et ça a l’air de lui plaire. Ma question est peut-être un peu délicate mais … est-ce que vous vous considérez comme une personne ? — En tout cas, nous, nous le faisons répondit Oulasinou. — Tout à fait, approuva Efonoua. — Solem et moi, nous nous considérons bel et bien comme des personnes parce que nous avons des relations très proches avec les organiques, ajouta Menem. — Nous sommes réellement les membres de la famille, renchérit Solem. — Un androïde qui n’est pas conçu pour des relations interpersonnelles se considérera plutôt comme une machine, expliqua Menem. — C’est courant, ça ? objecta Efonoua. — De moins en moins, admit Solem. Même les androïdes programmés pour être ingénieur ou technicien finissent par la force des choses à créer des liens avec leurs superviseurs. Surtout le personnel de vaisseau. Vivre dans un espace restreint crée inévitablement des liens. A force, des sous-programmes interrelationnels s’installent d’eux-mêmes. — Nous avons vécu cela à bord du Voyager, expliqua Kathryn. Notre Hologramme Médical d’Urgence, qui n’était là au point de départ que pour aider le médecin de bord a dû prendre sa place une fois celui-ci décédé. Et il a développé sa propre personnalité. Cela n’a pas été sans heurts ni sans mal, je dois bien l’avouer, ajouta-t-elle, amusée. — Votre technologie n’a pas développé d’androïdes, seulement des hologrammes ? Cela doit être gênant. Ils sont confinés dans des endroits limités. — Eh bien, notre Docteur bénéficie d’un émetteur mobile, mais c’est dû tout à fait au hasard, à un accident temporel. Cette technologie vient du futur. Nous avons bel et bien un androïde à Starfleet, très performant mais il n’existe qu’en un seul exemplaire. Son créateur n’a pas partagé son savoir, malheureusement. — C’est fort dommage, commenta Efonoua. — Effectivement et contrairement à vous, cet androïde ne ressemble pas en tout point à un humain, d’un point de vue extérieur. La couleur de sa peau et de ses yeux est différente de ceux des autres êtres humains. Il a aussi certaines petites manies et manières de s’exprimer qui ne lui donnent pas l’illusion d’être humain. Alors que je ne pourrais pas différencier un organique d’un androïde yélouhoï rien qu’en le voyant. — Je suis sûr que vous pourrez améliorer vos techniques avec le temps, assura Menem. La soirée se passa agréablement et Kathryn oublia l’incident de la logeuse entremetteuse. Solem annonça qu’il restait chez son frère d’adoption pour quelques jours. Les parents d’Oulasinou, qui étaient fort âgés étaient partis en cure et n’avaient pas besoin de leur fils androïde pour le moment. Il proposa à Kathryn de la rejoindre de temps à autre. Cela l’étonna car elle pensait qu’il allait manquer à Oulasinou mais il la rassura. Son frère d’adoption avait ses propres occupations et il le retrouverait à d’autres moments. Elle accepta mais lui fit remarquer qu’elle aussi tenait à ne pas rater sa séance quotidienne au centre de communications. Elle n’aurait manqué pour rien au monde cette heure où elle pouvait converser avec ses proches sur terre. Très vite, il s’installa une sorte de complicité entre Kathryn et Solem. Elle se rendit compte qu’il était plus pour elle qu’une simple machine qui faisait illusion. Mais cela la mettait également mal à l’ase. Ses impressions et sa raison entraient en conflit. Au détour d’une conversation, elle finit par lui parler du village irlandais que Tom Paris avait créé dans le holodeck. — J’avais beau savoir que tout ça était un roman, des personnages inventés, faits seulement de photons et de champs de force, programmé par mon meilleur pilote. Je me suis prise au jeu. J’ai même changé les paramètres du barman, Michaël pour que quelque chose soit possible entre lui et moi. — Et cela a eu lieu ? demanda Solem. — Cela a eu lieu. J’ai eu une aventure avec un personnage d’holoroman. — Vous l’avez regretté ? — Non. Pas vraiment. J’ai juste eu un petit pincement au cœur quand Michaël a fini par se rendre compte qu’il n’était lui-même qu’un personnage. — Pour ma part je sais ce que je suis, répondit-il avec un grand sourire. Et comme je suis programmé pour les échanges interpersonnels, je pourrais très bien me marier. — Mais vous ne pourriez pas avoir d’enfant ? Cela ne va pas résoudre le problème de cette planète, s’étonna-t-elle. — Détrompez-vous. Je suis à même de satisfaire pleinement une femme et la médecine pallie mon défaut de cellules reproductrices par un processus assez complexe. — … Rassurez-moi. Vous n’émettez tout de même pas des phéromones ? — Non pas du tout, pas même des synthétiques. — … Pardonnez-moi ma franchise, Solem. Mais vous parlez de satisfaire une femme. Est-ce que sur votre planète, il n’arrive pas, parfois que certaines personnes soient attirées par des personnes de même sexe ? — Oui, bien sûr. Et même les deux à la fois. Seulement avec le problème de fécondité que la population connaît, les choses sont faites de telle façon que les cellules reproductrices ne se perdent pas. Nous sommes très ingénieux pour allier le plaisir et le pragmatisme. Voulez-vous les détails ? — Non merci, répondit-elle. Je ne voudrais pas tomber dans le trivial. — Comme il vous plaira. Je ne sais pas comment sont programmés vos androïdes et hologrammes, mais les organiques sont parvenus à nous concevoir de telles façons à ce que nous puissions nous attacher aux personnes. L’amitié et l’attirance sont des choses qui ne nous sont pas étrangères. — J’ai l’impression que… que vous êtes en train de me faire la cour de façon détournée, répondit Kathryn. — Entre nous … il y a un peu de cela. Mais sachez que je respecterai toujours les limites que vous poserez. Kathryn était fort troublée. Les choses s’entrechoquaient dans son esprit. Elle avait connu une aventure avec Michaël, un hologramme qui n’avait pas la conscience d’entre un. Et là, devant elle se tenait un être artificiel, bien réel, conscient de lui-même, qui semblait lui dire qu’il éprouvait pour elle une attirance certaine. Et qui était loin de lui déplaire. Sa raison se heurtait à cet attrait irrationnel. Elle ne se comprenait plus elle-même. Comment la femme si droite et si sérieuse qu’elle était, juste après avoir batifolé avec un autochtone pouvait-elle envisagé de reprendre tout aussitôt une liaison éphémère avec un tas de circuits qui présentaient si bien ? Son hésitation ne dura pas plus de quelques heures. Elle finit par céder à sa tocade. Après tout, quel mal y avait-il à ça ? Elle ne trompait personne, ne faisait de mal à personne. Pour une fois en sept ans, elle pouvait se lâcher, cesser d’endosser le rôle de mère par procuration, de représentatrice irréprochable d’une équipe. Juste être elle-même durant quinze jours. De profiter de ce qui se présentait. Solem fut heureux de voir qu’elle répondait positivement à ses avances discrètes. Elle se laissa aller entre ses bras et connut des moments très agréables. La fin de la permission de Kathryn approchait. Cette fois c’est elle qui dût s’arracher à son idylle de vacances après quatre jours seulement. Solem comprenait fort bien que Kathryn avait des obligations. Il lui proposa de la suivre jusqu’au Voyager et de lui encore compagnie un jour, un seul. — Le fameux délai traditionnel des liaisons, je suppose ? demanda-t-elle, un peu ironique. — Oui, c’est bien cela. Je te promets d’être discret et de ne rien faire en public qui puisse t’embarrasser. — Une journée, pas plus. — Pas plus, promit-il. La Capitaine Janeway présenta Solem à l’équipage comme une connaissance de ses logeurs qui voulaient voir à quoi ressemblait le vaisseau étranger. Solem tint parole, il se fit très discret. Elle le laissa faire la causette avec les autres androïdes pendant qu’elle reprenait contact avec l’équipe à bord. Chakotay et Seven rejoignirent le vaisseau, main dans la main, doigts entrecroisés. Ils ne se décidèrent à se lâcher à regret que lorsqu’ils croisèrent la Capitaine. — Alors, demanda-t-elle, sur un ton complice, c’est officiel ? — Pas tout à fait, répondit Chakotay, en réprimant un sourire béat. — Nous attendons d’être rentrés dans le quadrant alpha pour passer à la prochaine étape, ajouta Seven qui le dévorait des yeux. — Ça me fait vraiment plaisir pour vous deux. J’espère que vous avez pu profiter de moments entre vous malgré mon absence. — Il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose à faire, à part surveiller l’avancement des travaux, répondit Chakotay. — Et où en sommes-nous de ce point de vue-là ? — C’est presque terminé, répondit Seven. Je pense que d’ici cinq à six jours, nous serons prêts à repartir. — Déjà ? s’étonna la capitaine. — Eh oui ! le temps file ! s’exclama Chakotay. — Je vais aller dire bonjour à Tom et B’Elanna et voir comment se porte la petite Miral. À cet âge-là, ça grandit vite. Elle croisa également Tuvok qui lui assura que tout était en ordre et Harry Kim qui s’enquit de savoir si elle avait passé de bonnes vacances. Elle passa saluer le Docteur et reporta le contrôle médical qu’il lui proposait au lendemain. Après ses petites visites aux différents membres d’équipage et aux endroits stratégiques du vaisseau, elle trouva un moment pour revenir dans ses quartiers et y fit venir Solem. Elle consacra d’heureux moments à mener à son terme cette liaison hors de l’ordinaire. Elle devait sans doute être la seule à avoir eu ce genre d’aventures durant sa permission. Ou peut-être ceux qui en avaient connu de semblable ne s’étaient pas rendu compte qu’ils avaient frayé avec un être artificiel. Solem la quitta le lendemain, la laissant pleinement satisfaite et prête à rendosser ses responsabilités.
Dernière édition par Lourima le Dim 25 Sep 2022, 09:30, édité 5 fois |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Sam 17 Sep 2022, 15:57 | |
| J'espère ne pas avoir dépeint une Kathryn Janeway OOC. Après tout, c'est une femme comme un autre.
Dernière édition par Lourima le Lun 19 Sep 2022, 10:55, édité 1 fois |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Dim 18 Sep 2022, 10:19 | |
| Merci à Saga qui fait relire mon texte plein de coquilles et de fautes d'inattention.
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| | | Saga Commodore
Nombre de messages : 3609 Age : 64 Date d'inscription : 12/05/2008
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Dim 18 Sep 2022, 15:14 | |
| Rendont à César ce qui appartienrt à César c'est Compagnon qui relit les textes |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Lun 19 Sep 2022, 17:34 | |
| Chapitre SIX Si la nature de la relation entre Janeway et Solem avait échappé à l’équipage, la capitaine comprit très vite qu’elle n’était pas un secret pour les Yélouhoïs, à commencer par Falisounè. Ses petits sourires en coin quand il y faisait allusion la mettaient mal à l’aise. Elle profita d’être seule avec lui dans une coursive pour le lui faire comprendre. — Il n’est pas très difficile de deviner que vous avez eu l’occasion de profiter de toutes les possibilités qu’offrent nos androïdes de compagnie. Ils sont fort plaisants et très performants, lui disait-il. — Si nous pouvions éviter de parler de cela, demanda-t-elle, en aparté, je vous serais reconnaissante. — Pardonnez-moi, capitaine, s’excusa-t-il. Je n’ai pas pensé que vous en feriez mystère. — C’est une chose très inhabituelle pour nous et je suis la première étonnée de … d’avoir osé ce genre d’aventures. Soyez gentil, gardez ça pour vous. — Bien sûr ! Comme vous voudrez ! — Dites-moi plus tôt, quand pensez-vous que nous pourrons repartir ? — Nos ingénieurs font les dernières vérifications. Elles peuvent prendre encore trois ou quatre jours. Et puis nous avions l’intention de donner un banquet en votre honneur avant votre départ. — C’est vraiment très aimable de votre part. Nous repartirons avec un excellent souvenir de notre séjour sur votre planète. — Voilà qui me réjouit. Qui nous réjouit tous ! Notre rencontre a été une bénédiction. Vraiment je le pense, et tout notre peuple en est convaincu. Vous avez dû croiser quelques Brunalis près du centre de communications. — Oui, en effet, confirma-t-elle. — Grâce à eux, nos travaux ont fait des progrès extraordinaires. Leur façon d’aborder nos problèmes est innovante et nous ouvre de nouvelles perspectives, expliqua-t-il, très enthousiaste. — Vous m’en voyez très heureuse. Elle profita de l’occasion pour satisfaire sa curiosité. — Dites-moi, à propos des androïdes, demanda-t-elle, qu’arrivent-ils quand ils arrivent en fin de vie ? — En théorie, leur vie est plus longue que la nôtre, admit Falisounè. Théoriquement du moins, car nous devons renouveler régulièrement leur enveloppe externe, ce qui leur sert de peau, de cheveux, etc. Et puis chaque décennie apporte ses perfectionnements. Nous avons décidé de ne pas attendre la dernière extrémité pour les remplacer. Nous n’attendons pas qu’ils aient atteints cent ans pour les recycler. — Recycler ? s’étonna Janeway. Vous reprenez leurs composants pour en fabriquer d’autres ? — Nous récupérons une grande partie de leur mémoire et des sous-programmes qu’ils ont développés pendant leur existence pour les incorporer à un programme plus récent qui viendra animer une nouvelle structure. Et en ce qui concerne la structure motrice, effectivement nous récupérons tous les composants recyclables. — Alors, ils ne perdent pas leurs expériences passées ? s’exclama-t-elle, émerveillée. En somme, ils se réincarnent. — Il y a un peu de cela, admit-il. Dans leur perspective et la nôtre, nous considérons qu’ils engendrent ou qu’ils rengendrent. À la différence qu’ils n’ont qu’un seul parent, la plupart du temps. C’est un individu neuf qui bénéficie d’un support plus moderne que l’ancien mais avec une grosse partie de l’héritage de l’ancien. — … Comment le vivent-ils ? demanda Janeway, pensive. — Très bien, assura Falisounè. C’est plus dur pour la famille dont ils partageaient la vie. Eux savent, dès leur conception qu’ils auront une fin et ils abordent ça sereinement. Quand un androïde arrive à son terme, on fait une cérémonie d’adieu, plus ou moins solennelle selon le cas. — Même pour un androïde comme Barney ? attaché à un service plus technique ? — Mais bien sûr ! Après les adieux, les androïdes sont conduits solennellement au centre d’assemblage pour le recyclage. Ils sont éteints. C’est une chose qu’ils ont déjà vécue, quand on doit les réparer ou renouveler leur enveloppe externe. Les rengendrés retournent le plus souvent dans leur famille ou le milieu où ils ont travaillé. Parfois les familles préfèrent changer d’androïdes, alors on ne réutilise pas certains sous-programmes qui pourraient gêner son intégration dans une famille différente. Mais ça n’arrive pas souvent. La plupart du temps, les gens sont contents de conserver des souvenirs de leurs ascendants. — C’est très intéressant. — Il peut aussi arriver qu’un rengendré ait deux parents. On peut recycler deux androïdes en un. Mais à vrai dire, c’est assez rare. Cet exposé instructif fit très bonne impression sur Janeway. Elle trouva un moment pour se rendre au centre de communications et contacter l’Amirauté pour faire le point. Puis elle prit le temps d’aller voir Icheb. Elle le trouva en laboratoire d’astrométrique, en train de parfaire ses connaissances. — Bonjour Icheb, — Bonjour Capitaine, je suis heureux de vous revoir. Vous avez passé de bonnes vacances ? — Excellentes ! Tu vas bien ? — Oui, très bien. — J’espère que tu ne passes pas tout ton temps dans un laboratoire. Il fait beau dehors. — Oui, je fais régulièrement des excursions. J’ai visité plusieurs endroits très intéressants. — Et la population locale ? — Très accueillante. — Pas trop envahissante ? Icheb montra son bracelet, le voyant sur orange. — Cela fonctionne très bien, dit-il en souriant. — … Tu es jeune et j’aurais compris que … que tu en profites pour faire certaines expériences … avec des personnes de ton âge. — Je n’ai rencontré personne de mon âge, répondit-il. Et je préfère attendre de faire la connaissance de quelqu’un avec qui je pourrais me lier vraiment. — Tu as raison. C’est mieux ainsi. Elle sortait juste du laboratoire d’astrométrique quand elle vit Falisounè venir à sa rencontre. — Capitaine, je vous cherchais, j’ai quelque chose à vous dire, une nouvelle qui vient juste d’arriver, lui dit-il. — Je vous écoute, répondit-elle. — Les navigateurs responsables de votre voyage de retour voudraient vous rencontrer. — Très bien, je vais appeler mes off … — Non ! Seule ! … Il voudrait vous voir, vous seule, dit-il en baissant la voix. — À quel propos ? s’étonna-t-elle. — Je pense que c’est une bonne nouvelle, chuchota-t-il. — Vraiment ? répondit-elle en ouvrant de grands yeux. — Nous allons nous télép… — Un instant, Monsieur Falinounè. Je dois d’abord avertir mon officier en Second de mon absence. Elle savait combien les Yélouhoïs étaient prompts à joindre le geste à la parole. Elle activa son combadge. — Janeway à Chakotay. — Capitaine ?— Je suis invitée à rencontrer quelques officiels. Je quitte le vaisseau à l’instant. Je vous avertirai de mon retour. — Bien reçu. À tout à l’heure !La Capitaine n’avait pas très bien compris par quel prodige ses hôtes parvenaient à faire entendre leur voix et à donner des ordres sans activer aucun dispositif. À croire que ce qui leur servait de combadge avait été implanté dans leur organisme. Le fait est qu’elle se retrouva téléportée avec Falisounè, à l’instant même, dans un vaste couloir. Le Yélouhoï la mena vers une porte à double battant qui s’ouvrit d’elle-même devant eux, sur une pièce circulaire d’un diamètre étendu. L’espace était surmonté d’un grand dôme représentant la voute céleste. Au milieu, trônait une très large table circulaire composée d’écrans interactifs. Janeway reconnut d’emblée les capitaines Imanoulé et Mouliyaleï ainsi que leurs Seconds, Layoulémi et Oumilaï. Trois autres personnes se tenaient là qui lui étaient inconnues. Imanoulè fit les présentations alors que Falisounè se retirait. — Capitaine Janeway, permettez-moi de vous présenter l’Amiral Fahell. — Alias F-85, précisa ce dernier en la saluant. — Ravie de faire votre connaissance, répondit Janeway. — On m’a prévenu que votre espèce avait du mal à du mal à différencier un organique d’un artificiel. Alors oui, je suis un ordinateur sur patte, précisa-t-il joyeusement. — J’ignorais qu’un androïde pouvait accéder à de si hautes fonctions, s’étonna-t-elle. — Je suis l’exception qui confirme la règle. — Voici Valoÿnÿa, capitaine de vaisseau, poursuivit Imanoulè. La personne était différente des autres Yélouhoï. Elle en avait la chevelure, mais ses oreilles n’étaient pas surmontées d’un toupet aussi pointu que les autres et ses sourcils étaient plus arqués et plus proche des yeux. — Je suis une hybride, capitaine, annonça-t-elle tout de go. Mais maman ne sait plus quelle est l’espèce qui l’a fécondée au cours de son voyage, ajouta-t-elle, rieuse. — Heureuse de vous connaître. — Et Venor, paramétreur de navigation. — Bonjour, Venor, le salua la capitaine. Vous êtes … akritirien, si je ne me trompe pas. — C’est bien cela, répondit-il. De fait, Venor, un individu humanoïde d’âge mûr portait sur le front une crête verticale dans l’axe du nez, de laquelle partaient de petites ondulations horizontales. — Mon vaisseau a été assimilé par les Borgs, il y a bien longtemps, ajouta-t-il. Mais le cube a été infecté par un virus yélouhoï et nous nous sommes libérés du Collectif. Je n’ai pas désiré retourner sur ma planète d’origine à cause de son régime politique. — Vous êtes un ancien drone ! s’exclama-t-elle, admirative. — C’est notre Seven of Nine, en quelque sorte, ajouta l’Amiral Fahell. — Et vous n’avez conservé aucune de vos nanosondes ? s’étonna Janeway. — Nous les retirons progressivement, c’est un processus assez long, coupa court l’Amiral. Si vous le permettez, je voudrais exposer notre plan de navigation pour votre retour. — Votre officier au sang vert, commença Imanoulè, comment s’appelle-t-il, déjà ? — Le Commander Tuvok, répondit Janeway. — C’est cela ! Monsieur Tuvok, lors de notre toute première rencontre a calculé qu’à la vitesse à laquelle nous nous déplacions, il vous faudrait un mois pour retourner dans votre monde d’origine. — Oui, je m’en souviens. — Nous avons trouvé le moyen d’écourter le voyage, annonça le capitaine. — La ligne droite n’est pas toujours le plus court chemin pour aller d’un endroit à un autre, poursuivit Venor. Nous avons prévu de combiner la transdistorsion créée par nos vaisseaux au passage offert par des trous de ver dans ce quadrant. Trous de ver qui ont été répertoriés par nos sondes. — Le temps que vous avez passé en stase, poursuivit Fahell, ajouté aux semaines qui ont été nécessaires à la préparation du Voyager, nous ont permis de préparer un plan de route plus efficace que la ligne droite. Janeway en restait bouche bée. — … Et … combien de temps allons-nous gagner ? — Nous n’aimons pas faire des promesses que nous ne sommes pas sûrs de tenir, vous le savez, répondit Mouliyaleï. Dans le meilleur des cas, votre voyage ne durera pas plus d’une semaine. — … C’est … c’est inespéré, bredouilla Janeway. Et dans le pire des cas ? — Si vraiment nous jouons de malchance, un mois ou deux, reconnut Valoÿnÿa. — Il faudrait vraiment enchaîner catastrophe sur catastrophe pour en arriver là, tempéra Fahell. — Si je peux me permettre un conseil, capitaine, recommanda Moulilyaleï, il est bon pour le moral d’un équipage de s’attendre à un voyage plus long pour s’apercevoir ensuite qu’il sera plus court que prévu. — C’est la raison pour laquelle nous avons préféré vous voir seule, précisa Imanoulè. — Si vous leur dites que cela durera dix ou douze jours, ils ne seront pas déçus en cas de panne ou d’avarie, ajouta timidement Layoulémi. — Nos vaisseaux et le vôtre sont en parfait état de marche et il n’y a aucune raison pour que des incidents surviennent, assura Fahell. — Evidemment, c’est à vous de décider ce que vous jugerez bon de dire à vos officiers, murmura Oumilaï. — Et maintenant, si vous le permettez, continua Venor, je vais vous exposer notre plan de route. Le dôme au-dessus de leur tête s’alluma et le tracé de l’itinéraire s’afficha en couleur orangée. Il y avait en effet quelques « petits détours ». Il n’aurait pas fallu perdre en chemin l’aide et la protection des vaisseaux-remorqueurs, sous peine de se retrouver encore plus loin de leur but. Mais la capitaine n’avait aucune raison de ne pas accorder sa confiance à ses bienfaiteurs et à leur technologie. De retour sur le Voyager, elle convoqua Tuvok et Chakotay pour une rapide mise au point. Puis elle avertit son petit monde que le voyage de retour n’allait pas, selon toutes prévisions durer de plus de quinze jours, peut-être moins. Les jours suivants, les Yélouhoïs invitèrent l’équipage à tester les nouveaux dispositifs mis en place dans un énorme holodeck au cœur de leur cité. La simulation donna de très bon résultat. Il y eut ensuite quelques vols d’essai très concluants. Tout le monde était heureux de pouvoir à nouveau reprendre ses fonctions et son vrai travail, après ces longs jours de permission. L’équipage avait eu trop souvent l’impression de tourner en rond, malgré les activités que les Yélouhoïs leur avaient proposées. Les membres de l’équipe avaient l’impression de revivre et les étincelles brillaient dans leurs yeux. Tous faisaient preuve d’une concentration optimale lors des manœuvres à accomplir durant les essais. Les officiers avaient l’impression que leurs subordonnés dansaient ou sautillaient plutôt qu’ils ne marchaient dans les coursives. L’excitation était perceptible. On aurait pu la toucher du doigt. La veille de leur départ, le Conseil de Coordination organisa un énorme banquet sur la Place de l’Unité, une agora spacieuse capable d’accueillir plusieurs centaines de personnes. Les tables circulaires y avaient été disposées pour accueillir les nombreux invités. Il n’y avait pas de table d’honneur ni de disposition en U. Tout était fait pour que les gens puissent se mêler les uns aux autres, se retrouver ou même changer de place si cela se présentait. Quelques dignitaires Yélouhoïs ainsi que des représentants des différents continents ou cités principales étaient également de la partie. Il y avait aussi trois Brunalis qui prirent le temps de discuter avec Icheb. Le jeune homme était toujours aussi décidé à accompagner le Voyager dans son voyage de retour. Juchée sur les marches qui menaient à un grand batiment, la Grande Coordinatrice, Manoyélou, fit un discours pompeux mais pas trop long auquel Soulémy et Alisouhina se durent d’ajouter leur propre allocution. Falisounè se chargea de la conclusion. Les Yélouhoïs n’applaudissaient pas. Ils manifestaient leur approbation en poussant une sorte de mélodie qui se rapprochait du hurlement du loup, tout en faisant des moulinets en l’air des deux mains. Cela ne s’éternisa pas plus de dix minutes. Les officiels descendirent de leur estrade et se mêlèrent aux invités et le repas fut servi. Plusieurs semaines passées sur la planète avaient habitué les visiteurs à la gastronomie locale. Les mets délicats et les boissons exotiques se succédèrent sur la table. Janeway se retrouva à la table de Chakotay, Seven et Harry Kim avec la maire Féliyounô et Ady ainsi qu’une médecienne yélohoï, spécialiste en génétique, qu’elle n’avait croisé que deux fois, la Docteure Safoulaÿ. Au cours du repas, Harry Kim changea de table et alla retrouver Tom Paris et B’Elana. Il fut remplacé par Tuvok. Ady céda sa place à Manoyélou pour rejoindre une autre table. Quand le banquet toucha à sa fin, tout le monde avait changé de place. Les convives étaient pour la plupart debout, une mignardise ou un verre à la main, conversant joyeusement les uns avec les autres. Alors qu’elle se rendait vers une crédence pour y faire remplir son verre, la capitaine frôla un serveur et se retourna prête à s’excuser quand elle s’aperçut que l’androïde ne lui était pas inconnu. — Solem ? s’étonna-t-elle. Il se pencha vers elle et lui glissa dans l’oreille. — Je passe en coup de vent, incognito. Le brouhaha ambiant leur permit d’échanger quelques mots. — Je voulais te revoir une dernière fois, lui confia-t-il. — C’est gentil, répondit-elle, étonnée d’un tel attachement. — Je ne t’ai jamais dit mon âge. J’ai 87 ans, enfin sous cette forme. Mes parents viennent de mourir. Mon père s’est éteint, il y a deux jours, et ma mère n’a pas voulu lui survivre. — Mes sincères condoléances. Tu ne devrais pas être près d’Oulasinou et de ta famille ? — Il fait nuit là-bas, maintenant. Tout le monde dort. Je peux m’absenter une petite heure. Tu sais ce qu’il advient des vieux androïdes comme moi ? — Falisounè me l’a expliqué l’autre jour. Vous êtes recyclés, rengendrés, c’est bien cela ? — C’est cela, répondit-il, paisiblement. Quand les cérémonies de deuil seront terminées, je demanderai moi-même à être éteint et à me rengendrer. — Mais … mais Oulasinou ? Il te considère comme son frère, n’est-ce pas ? — Eh bien, je ne quitterai pas pour de bon la famille. Mon rengendrement les rejoindra et sera renommé. J’en suis à ma troisième renaissance. — … C’est pour cela que tu tenais tant à me revoir ? — Je voudrais t’offrir un cadeau avant que tu ne repartes. Une partie de moi, avant que je ne disparaisse pour renaître. Il lui remit un petit objet qui tenait dans le creux de la main. — Une petite boule avec des picots ! s’exclama Kathryn. — Une étoile d’amitié secrète. En effet le petit objet sphérique présentait seize picots terminés eux aussi par une toute petite boule. — La coutume veut que, lorsqu’on reçoit un tel présent, on tienne cela secret et qu’on attende d’être chez soi, son vrai chez soi, pour essayer de comprendre ce qu’il contient, expliqua-t-il à mi-voix. C’est choquant pour les organiques d’en parler. Je tenais à te dire … que je t’estime énormément. Pardonne-moi, je dois m’en aller maintenant. Bon retour sur ta planète, dit-il en s’éloignant. — Merci ! Et bonne chance pour le rengendrement ! Il la salua d’un moulinet de la main tout en prenant de la distance. Janeway mit l’étoile d’amitié secrète dans sa poche et quand elle leva les yeux, Solem avait disparu dans la foule. Les festivités se terminèrent en fin d’après-midi. L’équipage du Voyager regagna le vaisseau, pour la reprise du rythme des quarts. En rentrant dans ses quartiers et en se déshabillant, elle retrouva la petite étoile. Elle alla rejoindre d’autres souvenirs et d’objets fétiches dans une boîte. Janeway alla se coucher, heureuse, satisfaite et impatiente de repartir le lendemain. Elle se leva de bonne heure et retrouva la plupart de ses officiers au mess, en train de prendre leur café et leur collation matinale, impatients de reprendre leur vrai service. L’officier en second Layoulémi demanda bientôt la permission de monter à bord. Elle devait seconder et surveiller les manœuvres d’entrée en transdistorsion. Le Voyager décolla au lever du jour, il suivit la trajectoire que leur traçaient les deux vaisseaux remorqueurs. Janeway fit progresser la vitesse de distorsion jusqu’à atteindre le niveau neuf puis ordonna d’activer un décompte sept minutes. — Parés à activer la structure de remorquage, annonça Chakotay. — Attention, annonça Tom Paris … cinq … quatre … trois …, deux … un … — Activation ! ordonna la capitaine. — Structure activée, répondit Harry Kim. — Paré à être remorqué dans dix secondes, lança Chakotay. — … Neuf … huit … sept …six … cinq … quatre … trois… deux …un ! décompta Paris — Vaisseau remorqué, confirma Harry Kim. Même si la manœuvre avait été répétée plusieurs fois les jours précédents, des sourires et des soupirs de soulagement parcoururent la passerelle. — Nous allons passer en transdistorsion dans vingt secondes, annonça Layoulémi. — Janeway à l’équipage, transdistorsion dans … seize secondes. Les étoiles qui filaient sur l’écran firent place à un tunnel de cercles bleuâtres. Les deux vaisseaux yélouhoïs qui ouvraient le chemin les remorquaient dans leur sillage. Et comme pour la première fois, un troisième vaisseau assurait leurs arrières. La grande différence avec la première expérience, c’est que la vitesse atteinte était près de la capacité maximale des Yélouhoïs. Ils observaient une marge de sécurité pour ne faire courir aucun risque au Voyager. Au bout de quatre heures la capitaine laissa la passerelle à Harry Kim et demanda à voir Layoulémi, Chakotay et Paris dans son bureau. — Peut-être pourrait-on faire un premier point ? suggéra Janeway. — Tout se passe selon nos prévisions, capitaine, répondit Layoulémi. Votre vaisseau supporte très bien la transdistorsion et le remorquage. Selon nos calculs nous sortirons du premier trou de vers d’ici vingt-trois heures quarante-sept minutes. Je vous épargne les secondes, ça change tout le temps ! Et si tout se passe au mieux, nous aurons atteint votre aire d’origine dans cinq jours au plus tard. — Cinq jours ! J’ai peine à le croire, marmonna Chakotay. — Sauf incidents, naturellement. Mais la probabilité est très faible, répondit Layoulémi. Les capitaines des différents vaisseaux remorqueurs aimeraient s’entretenir avec vous dans deux ou trois jours au sujet de la fin du voyage. Pour le moment, comme on vous l’a déjà dit, la seule chose à faire est d’observer les instruments de bords et de laisser les choses se passer. Cela va paraître fastidieux mais je ne vois pas ce que vous pourriez faire d’autre. — Merci, Premier Officier. C’est de toute façon ce à quoi nous nous attendions. Nous retournons tous à notre poste. Même si je n’ai rien à faire, je savoure mes retrouvailles avec mon fauteuil sur la passerelle, reconnut-elle avec gaieté. Etonnamment, malgré un travail qui se bornait à de l’observation, l’ennui ne s’installait pas. Le Voyager répondait à merveille au traitement que lui administraient les Yélouhoïs. L’équipage restait euphorique. Le quatrième jour l’Amiral Fahell, Mouliyaleï et Imanoulè demandèrent à pouvoir rencontrer Janeway et son équipe. — Nous approchons de votre quadrant, annonça l’Amiral Fahell, la question est de savoir où nous pourrions vous déposer. — Mais … près de la terre, répondit naturellement Janeway. — Capitaine, tout le monde à bord de votre vaisseau ne vient pas de la terre, fit remarquer Imanoulè. — C’est vrai, reconnut-elle. Mais nous somme un vaisseau de la Fédération des Planètes Unies et notre siège se trouve à San Francisco, sur Terre. — D’après ce que nous avons compris, intervint Mouliyaleï, votre équipage est à la fois composé de personnes fidèles aux lois de votre Fédération et de personnes rebelles. — Au début de notre voyage, expliqua Chakotay, il y avait sans doute encore un reste d’antagonisme mais le mouvement de rébellion auquel vous faites allusion, le Maquis, n’existe plus. — Et les rebelles que sont-ils devenus ? N’en a-t-on pas mis certains en prison ? insista Fahell. — Les anciens Maquisards qui sont à bord du Voyager bénéficient d’ores et déjà d’une amnistie, à cause des services rendus, assura Janeway. Servir sept ans Starfleet dans telles conditions, ce n’est pas rien. Les Yélouhoïs se regardèrent entre eux, sans échanger un mot. — Je suis heureux que vous teniez compte du bien-être et de la sécurité de chacun d’entre nous, intervint Chakotay. Mais personnellement, je n’ai aucune appréhension à revenir au sein de la Fédération. — Il y a autre chose dont je dois vous parler, poursuivit Moulyaleï. Nous ne connaissons pas bien votre monde, même si nous avons envoyé des sondes en reconnaissance et il se pourrait que notre sortie de distorsion se fasse accidentellement dans un champ énergétique ou un orage plasmique sans que nous ayons pu le prévenir. Le Voyager et nos vaisseaux sont parés contre cette éventualité mais quand cela arrive, il se crée des vagues d’ondes transioniques qui pourraient causer des évanouissements. Rien de grave, je vous rassure tout de suite. — Il faut juste veiller à ce que vous soyez assis ou allongés au moment où nous sortirons de distorsion, ajouta Imanoulè. Pour éviter que vous ne vous blessiez en tombant, si ça devait arriver. — C’est curieux, dit Harry Kim. Nous avons déjà tenté la transdistorsion, de manière expérimentale et nous n’avons éprouvé rien de tout ça. — Comme vous le dites, commenta Fahell, « de manière expérimentale ». Vous n’avez jamais atteint les vitesses auxquelles nous nous déplaçons. — Ce genre d’incidents est anecdotique, ajouta Imanoulè, cela arrive très peu souvent mais le risque existe et nous ne voudrions pas que votre rentrée dans votre quadrant d’origine s’accompagne de bosses et d’ecchymoses. — C’est entendu, approuva Janeway. Quand les Yélouhoïs eurent regagné leur vaisseau respectif, les officiers rejoignirent le mess. — Je n’arrive pas à croire que nous serons rentrés demain, reconnut Janeway qui avait choisi de partager son repas avec Tuvok et Kim. — Parfois, j’ai envie de me pincer pour voir si je ne rêve pas, avoua Harry. — Je serai extrêmement satisfait quand je constaterai que nous sommes bel et bien dans notre quadrant, ajouta Tuvok. Curieusement, tout le monde passa une nuit tranquille et réparatrice. Les officiers et membres d’équipage qui avaient été de service la nuit allèrent se coucher sans broncher. Sur la passerelle, le personnel présent restait aussi concentré que s’il s’était trouvé en train de naviguer pour de bon. Moulyaleï se déplaça personnellement pour assister à la sortie de distorsion. Elle demanda de pouvoir être accompagnée d’une dizaine de Yélouhoïs pour la plupart androïdes ce qu’il lui fut accordé. — Sortie de distorsion dans cinq minutes à mon signal, annonça-t-elle. — Paré au décompte, répondit le lieutenant Paris. — Top ! s’écria-t-elle. — Deux minutes et cinquante-cinq secondes, annonça Paris. — Il est temps de demander à votre équipage de s’asseoir ou de s’allonger, prévint Moulyaleï quand Paris commença le décompte de la dernière minute. — Ici la capitaine Janeway à tout l’équipage. Nous allons sortir de distorsion dans cinquante secondes. Protocole de sécurité code Alpha, tout le monde s’assoit ou s’allonge. Tuvok haussa les sourcils et se contraignit à s’asseoir à même le plancher de la passerelle. Harry Kim en fit de même mais il se plaça de façon à ne pas perdre de vue la baie d’observation. Moulyaleï prit place sur l’une des marches. — Sortie de distorsion dans quinze, annonça Paris, quatorze … treize … douze … onze … dix … neuf … huit … sept … six … cinq … quatre … trrrrr La voix lointaine et emphatique du Docteur résonnait sur la passerelle. — Ici le HMU du vaisseau Voyager de la Fédération, l’équipage est inconscient … Ahum ! nous …— … Merci Docteur, je prends le relais, occupez-vous de vos patients. Ici le lieutenant-commander Tuvok, du vaisseau de la Fédération Voyager. Notre équipage est en train de reprendre connaissance. — Kathryn ? Vous allez bien ? demanda Chakotay en se redressant. — Ça va, assura-t-elle. Monsieur Paris ? Kim ? appela-t-elle. — … Qu’est-ce qui est arrivé ? marmonna Tom en se relevant, aidé par le Docteur. — Je suis là, capitaine, enchaîna Kim qui se remettait debout. — Tant mieux. Que se passe-t-il ? Où sommes-nous ? demanda-t-elle. — Nous sommes en orbite autour de Bajor, annonça le Docteur, très solennel. En effet, le spectacle qui s’offrait à eux par la baie de la passerelle était celui de la planète bajorane. — Ici la colonelle Kira Neyris, Voyager, répondez ! Avez-vous besoin d’aide ?— Passez en visuel, ordonna Janeway. La colonelle Kira apparut sur l’écran, flanquée d’une autre officière bajorane. — Ro Laren ? s’exclama le Second. — Chakotay ! s’exclama celle-ci.
Dernière édition par Lourima le Mar 27 Sep 2022, 18:45, édité 1 fois |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Ven 23 Sep 2022, 16:59 | |
| Chapitre SEPT — Capitaine Janeway, je n’en crois pas mes yeux, c’est bien vous, c’est bien le Voyager ! se réjouit Kira Nerys. Nous avons déjà averti Starfleet. — Depuis combien de temps sommes-nous en orbite autour de Bajor, demanda Janeway. — Depuis deux minutes et vingt-six secondes, expliqua Kira. Votre vaisseau est apparu soudainement à cinq milliards de kilomètres dans une sorte de bulle lumineuse bleue, flanqués de trois autres vaisseaux inconnus. La bulle a disparu et les trois vaisseaux inconnus se sont arrêtés, le temps que le Voyager se mettent en orbite puis ils ont disparu. — Les Yélouhoïs ! soupira Kathryn. Ils sont partis sur la pointe des pieds. — Après vous avoir anesthésiés, Capitaine, précisa le HMU en grimaçant. — Pardon ? — Vous ne vous êtes pas évanouis à cause d’ondes transionimaginaires. Ils ont fait comme la dernière fois : ils ont utilisé du gaz anesthésiant, clama-t-il indigné. Tout en parlant, il passait au crible de son tricordeur chaque personne présente. — Capitaine, reprit Kira, je voudrais vous envoyer une équipe médicale. — Mais je suis là ! protesta le Docteur. — Pour vous assister, Docteur, insista la Colonelle. — J’aimerais rentrer chez nous le plus rapidement possible, répondit Janeway. — Capitaine, intervint le lieutenant Paris, un message pour vous de l’Amirauté. — Je le prends dans mon bureau, dit-elle en se levant … Oh ! se ravisa-t-elle … Venez avec moi, Tom. Chakotay, je vous laisse la passerelle … et la communication. — Excusez-moi Colonelle, poursuivit Chakotay, me permettez-vous de m’adresser directement à Ro Laren ? — Tu peux m’appeler Major, tu sais, plaisanta Ro Laren. — Alors ainsi, tu es revenue sur Bajor ? — Après quelques années à l’ombre, aux frais de Starfleet. — Nous avions besoin de ses compétences, ajouta Kira. Nous avons toujours besoin de toutes les compétences disponibles. — La Fédération a voulu faire un geste, pour faciliter l’adhésion de Bajor à Starfleet, expliqua Ro Laren. — Si je m’attendais à te revoir ici, maintenant ! — Et moi donc ! Dans son bureau, Janeway conversait avec l’Amiral Paris. — Je suis tellement heureux de vous savoir dans le quadrant, dit-il. J’aurais préféré vous voir un peu plus près de la terre mais … — Mais les Yélouhoïs en ont décidé autrement. J’ai la même impression quand, au retour de vacances dans un endroit lointain, on retrouve des routes familières pour revenir chez soi, même s’il y a encore du chemin à faire. — Bajor insiste pour vous envoyer une équipe médicale. Acceptez leur offre. Il paraît que vous avez perdu connaissance en sortant de transdistorsion. — Non. Nous avons été anesthésiés, à notre insu et j’ignore pourquoi. — Raison de plus pour accepter la proposition des Bajorans. — D’accord, je vais leur dire. Je vous laisse avec Tom. Elle retourna sur la passerelle où elle trouva B’Elanna en train de converser avec Ro Laren. — Ah ! Je vois que vous vous êtes retrouvés entre vieilles connaissances, dit-elle plaisamment. Alors désolée de vous interrompre. Nous acceptons votre proposition, Colonelle Kira. Vous pouvez nous envoyer une équipe médicale et si vous permettez à Ro Laren de l’accompagner, certains ici seront heureux de la revoir. — Certainement. La Major Ro et le docteur Bashir vont venir vous rejoindre avec leur équipe. — J’avertis la salle de téléportation. — À très bientôt, je l’espère. Fin de transmission. — On va devoir faire une escale de plus, capitaine ? soupira Harry. — Courage, Monsieur Kim, on y est presque. Je vous laisse la passerelle, le commander Chakotay et moi, nous avons des choses à régler. — Merci Capitaine. — Oh … Tuvok ! L’interpela-t-elle. On n’a pas besoin de vous ici pour le moment. Allez prévenir votre famille au plus vite. — Merci capitaine. Une fois dans l’ascenseur, Janeway donna ses instructions à son Second. — Allez accueillir l’équipe médicale en salle de téléportation et rejoignez-moi à l’infirmerie. — J’y vais de ce pas. — Docteur ? dit-elle en activant son combadge, je vous attends à l’infirmerie. Elle débarqua dans cette pièce et y trouva le HMU en train de consulter son ordinateur. — Docteur, je vous écoute. Que s’est-il passé exactement ? — Eh bien, vous étiez à peine installés dans vos fauteuils ou assis contre les cloisons, raconta-t-il avec force de grimaces et d’intonations dramatiques, que la capitaine Mouliyaleï s’est téléportée dans son vaisseau et que les androïdes présents ont répandu le gaz. Ils ont été rejoints par d’autres qui en ont fait autant. Ils étaient bien une trentaine, avec une sorte de tube à la main. Ils sont passés d’une personne à l’autre. Au début, j’ai pensé qu’il s’agissait d’une sorte de tricordeur mais non … le tube se remplissait de sang et ils le rangeaient à leur ceinture pour en prendre un autre. Ils sont arrivés à téléporter un échantillon de sang de presque chaque membre d’équipage dans leurs écouvillons. J’ai couru pour les arrêter dès que j’ai compris mais … ils m’ont confiné dans un recoin de couloir avec un champ de force. — Ils nous ont pris ce que nous leur refusions, commenta la capitaine, pensive. D’un autre côté, ils ont respecté leurs engagements. Reste à savoir ce qu’ils vont faire avec notre sang. — Comme vous pouvez le deviner, ils n’ont rien pris aux Boliens ni aux Vulcains. Ah oui, il faut que je vous dise : avant de repartir, ils … C’est à ce moment qu’on annonça que l’équipe médicale venait de débarquer. Tout l’équipage subit un rapide examen. Les médecins préconisèrent d’attendre quelques heures avant de reprendre la route, le temps que l’effet de l’anesthésie soit totalement dissipé. Une délégation de Deep Space Nine débarqua peu après. Malgré l’effervescence, Janeway prit le temps de mettre Chakotay et Tuvok au courant de ce qu’elle venait d’apprendre. — De quoi avez-vous peur ? demanda son Second. — Clairement de manipulations génétiques. Mais je ne sais pas de quel ordre. — De là où nous sommes, nous ne pouvons plus rien y faire, fit remarquer Tuvok. — Au fait, se renseigna la Capitaine, avez-vous pu joindre votre famille ? — Oui, capitaine. Ils se rendent dès à présent sur terre pour y attendre mon retour. — C’est une bonne chose. Si vous pouviez faire remplacer l’enseigne Kim, je vous serais reconnaissante. Il doit être impatient de pouvoir joindre ses parents. — J’y vais. Chakotay attendit que le Vulcain s’éloigne pour aborder un sujet délicat. — Kathryn, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais certains membres d’équipage bajorans deviennent un peu nerveux. — Si, et je me demande si on ne pourrait pas faire venir leur famille à bord, même si ça doit nous retarder. — Vous devriez leur parler. Surtout Tabor et Gerron. — Je vois. Faites-les venir dans mon bureau d’ici … dix minutes. Tous. Tous les Bajorans. Janeway consulta dare-dare l’Amirauté. — Cela fait sept ans qu’ils sont loin de chez eux, expliqua-t-elle. Et leur planète est là devant eux, à portée d’une téléportation. J’ai pensé à faire venir leur famille et à retarder notre départ mais je pense à ceux qui se sont retrouvés à bord sans l’avoir recherché. — Les Maquisards ? — Nous les considérons depuis longtemps comme les nôtres. Mais le fait est que le terme de leur voyage est sous leurs yeux. D‘un autre côté, je ne voudrais pas faire de favoritisme. — … Faites venir leurs familles à bord et, même si c’est une entorse aux protocoles, permettez à ceux qui le veulent de débarquer de le faire. Après tout, ils peuvent remplir les formalités auprès de nos officiers sur Deep Space Nine. — Merci pour eux, Amiral. Le personnel bajoran débarqua dans le bureau à l’heure dite. Janeway les fit asseoir et leur fit servir des boissons. — Vous devinez pourquoi je vous ai appelés, je suppose. Votre planète natale est là tout près et vous mourrez tous d’envie de revoir vos proches, de les serrer dans vos bras. Je peux les faire monter à bord pour que vous les rencontriez. Ils se regardèrent tous réjouis, éberlués. — Mais si certains d’entre vous préfèrent rejoindre directement Bajor, sans passer par la case Terre et remplir les démarches nécessaires sur Deep Space Nine, l’Amirauté vous en accorde la permission. — Je resterai à bord jusqu’au bout, déclara Tal Celes. D’autres membres du personnel furent de cet avis. Tabor lui ne voulait pas non plus quitter le Voyager avant le terme du voyage. Mais Gerron baissa la tête. — Capitaine, dit-il, je vous suis infiniment reconnaissant de nous avoir ramenés dans le quadrant alpha. Et je ne pourrai jamais assez vous remercier pour la place que vous m’avez donné à bord du Voyager. J’y ai passé de très bons moments, lié des amitiés très fortes. Quand je suis monté à bord, j’étais un gamin malpoli, mal dégrossi. J’ai appris énormément de l’équipage. Seulement … je ne me vois pas faire carrière à Starfleet. J’ai besoin de prendre un peu de recul et … j’aimerais mettre mes compétences à la disposition de Bajor. — Je vous comprends parfaitement, Monsieur Gerron. Je ne veux pas vous retenir. Ce fut le seul qui décida de quitter le Voyager avant le terme ultime de son voyage. Ses adieux à l’équipage furent chargés d’émotion. Mais dans le même temps plusieurs familles bajoranes montèrent à bord pour rencontrer les leurs. — J’espère que vous n’êtes pas trop déçu, Monsieur Kim. Nous allons retarder notre départ de quelques heures, lui dit Janeway en le croisant dans une coursive. — Je me réjouis pour eux, Capitaine, répondit sincèrement Harry. C’est un peu dommage pour Gerron mais … je le comprends. Quand je pense qu’on va mettre plus de temps pour aller de Bajor à la terre qu’on en a mis pour aller de Yélouhonÿa jusqu’ici ! Il se mit à rire nerveusement. — Allons Harry, nous serons chez nous en moins de deux semaines, l’encouragea Janeway. Alors qu’elle le quittait son enseigne, elle croisa le HMU. — Capitaine, lui dit-il, je n’ai pas eu le temps d’achever ce que je voulais vous dire, tout à l’heure. — Désolée, j’ai été très occupée jusque maintenant. — Il y a un message pour vous dans le holodeck, de la part des Yélouhoïs, répondit-il sur le ton de la confidence. — Vous avez une idée de ce qu’il contient ? — … Eh bien … je pense que ça a un rapport avec le prélèvement qu’ils ont faits avant de s’en aller, chuchota-t-il. — Est-ce que ça peut attendre quelques heures ? — … Vous savez … les Yélouhoïs sont loin, maintenant, fit-il remarquer. — Nous verrons ça une fois que nos amis bajorans nous aurons quittés et que nous nous remettrons en route. Cela ne tarda pas, le Voyager mit le cap sur la terre à vitesse maximale. Les membres de l’équipage s’émerveillaient et s’extasiaient comme des enfants dès qu’ils pensaient près d’une planète bien connue. Une fois ses instructions données, Janeway prit Chakotay à part. — Je préfère que nous voyions ce message en petit comité, lui confia-t-elle. Appelez Tuvok et Seven of Nine … Et Icheb, tant qu’on y est ! — Et le lieutenant Paris ? — Non, cela ne concerne pas la navigation, je préfère lui laisser la passerelle. Ils se retrouvèrent avec le HMU dans un des holodecks quelques minutes plus tard. — Ordinateur, intima la capitaine, active le programme Message d’adieu des Yélouhoïs. — Programme activé, répondit l’ordinateur. Ils se retrouvèrent dans un salon semblable à ceux du centre de communication : des fauteuils et des canapés très confortables étaient disposés devant une longue table semi-circulaire. Derrière celle-ci siégeaient les hologrammes d’Imanoulè, Mouliyaleï et leurs Seconds respectifs ainsi que de Fahell acompagné de Valoÿnÿa et de Venor. Ils attendirent que tout le monde fût assis pour prendre la parole. — Capitaine Janeway et estimés officiers du Voyager, commença Fahell, au nom du Grand Conseil de coordination de Yélouhonÿa et du peuple Yélouhoï, je vous adresse ce message de reconnaissance infinie pour ce que vous avez apporté à notre peuple durant votre séjour sur notre planète. — Veuillez-nous pardonner d’avoir pris congé de vous de façon si furtive, poursuivit Imanoulè. La cérémonie des adieux avait déjà eu lieu et nous ne voulions pas vous obliger davantage. — Votre médecin de bord a dû sans doute vous le dire, continua Mouliyaleï, avant de vous quitter, nous avons emmené avec nous quelque chose de vous. Un peu de votre sang. — Notre Grand Conseil avait compris les raisons de vos réticences, enchaîna Fahell. Cependant nous sommes réduits à une grande extrémité, c’est une grande détresse qui frappe et afflige notre peuple. Peut-être un jour nous pardonnerez-vous de vous avoir pris la seule chose que vous nous aviez refusée. — Nous nous engageons sur l’honneur de ne pas faire un mauvais usage de vos échantillons, assura Imanoulè. Ils n’auront qu’un but : permettre à notre peuple et à notre civilisation de survivre et de se relever enfin. — Soyez assurés que nous sommes des êtres empreints d’une profonde compassion, poursuivit Mouliyaleï. Nous voulons survivre afin d’aider le plus grand nombre, mettre notre technologie et notre connaissance à disposition de ceux qui en ont besoin. — Le peuple yélouhoï veut vivre pour permettre aux autres civilisations de survivre ou de se relever de toutes les menaces qui planent sur elles, intervint Venor. Et plus particulièrement la menace Borg. — Nos efforts pour nous rendre non-assimilables nous ont rendus vulnérables à la stérilité et à la maladie. Nos efforts pour renaître ont aussi pour but de rendre le plus grand nombre possible impossible à assimiler, clamèrent en chœur Venor et Valoÿnÿa. — Que les vents stellaires qui ont permis à notre histoire de croiser la vôtre vous assurent un heureux retour et rendent fructueux les efforts de nos peuples pour apporter paix et sécurité aux mondes de nos galaxies, proclamèrent-ils, tous ensemble. Ils firent des moulinets de la main puis disparurent du décor. Il y eut un moment de silence. Janeway et Chakotay échangèrent un regard perplexe. — Bien, bien, finit par lâcher le HMU. — Seven, dit Janeway, vous nous avez présenté les Yélouhoïs comme non-assimilables. Mais que savez-vous au fait sur le sujet ? — Il y a cent cinquante-trois ans, cinq mois et six jours, un cube Borg a assimilé un premier vaisseau yélouhoï. Quarante-sept jours plus tard, ce même cube en a assimilé un second. Dans les jours qui ont suivi les drones ont rejeté leurs implants. D’abord les drones yélouhoïs puis l’ensemble des drones. Ils étaient porteurs d’un virus organique, mais aussi d’un virus informatique qui a déréglé l'ensemble du cube et celui-ci s’est libéré du Collectif. L’espèce a été jugée nocive par les Borgs et non-assimilable. — Capitaine ? — Oui, Icheb ? — Les Yélouhoïs ont trouvé dangereux d’infecter leur équipage avec ce virus. Tout le monde ne le supportait pas. Cela rendait certains très malades. C’est pour ça qu’ils ont modifié leur génome. Ils ont été un peu naïfs et téméraires en le faisant. — Merci pour ces précisions. Avez-vous une idée de ce qu’il pourrait faire avec notre sang ? — Ils ont une énorme bibliothèque de génomes différents, le plus souvent sous forme d’échantillons de sang. Ils ont du mal à la gérer par manque de personnel et aussi par manque d’organisation. Il y a eu à un moment de leur histoire une absence de transmission du savoir après une série de grosses catastrophes. Un séisme a détruit un laboratoire important et plusieurs sommités sont décédées et puis il y a eu quelques épidémies. Ils arrivent depuis plusieurs années à tout classer correctement mais c’est un travail de longue haleine. — Mais à quoi ça va leur servir ? Ils comptent bien en faire quelque chose, demanda le HMU. — Peut-être des clones, répondit Icheb. — Des clones ? s’étrangla Janeway. Mais Falisounè avait dit qu’ils avaient renoncé au clonage ? — Ils ne maîtrisent pas la technique du clonage pour obtenir des individus adultes viables, expliqua Icheb. Mais ils peuvent très bien concevoir des embryons. — Quel intérêt ? s’étonna Chakotay. — Les cellules souches, répondit le Docteur. — Oui, confirma Icheb. Ce qui les intéresse, ce sont les cellules reproductrices saines. Leurs compétences techniques pourraient leur permettre d’en extraire d’embryons non viables. — … Avez-vous assisté à de telles manipulations, Icheb ? s’inquièta Janeway. — Non, capitaine. J’ai juste eu l’occasion de constater leurs capacités en matière de génétique et de technologie. — J’aurais aimé être au courant, soupira-t-elle. — Qu’est-ce que cela aurait changé ? fit remarquer prosaïquement Chakotay. — Cela est regrettable mais nous ne pouvons rien y faire, ajouta Tuvok. — Je n’aime pas beaucoup l’idée que des petites Janeway soient en train de naître dans des écouvillons pour mourir ensuite parce que les Yélouhoïs n’arrivent plus à se reproduire, murmura-t-elle. — Ils n’ont pas encore eu le temps de les concevoir, ils ne sont pas encore rentrés chez eux, objecta Seven. — Et il n’est pas dit qu’ils le fassent, espéra Chakotay. — … Que les vents stellaires vous entendent ! ironisa la capitaine. — … Que préconisez-vous, capitaine ? demanda Tuvok après un moment de réflexion. — Pour le moment, gardez le silence à propos de tout ça, recommanda la capitaine. Inutile d’inquiéter l’équipage et de gâcher le bonheur du retour, en se perdant en suppositions. Même si elles sont exactes, nous ne pourrons rien y changer. Je me charge d’avertir l’Amirauté. Le Voyager mit dix jours pour revenir sur terre. En temps normal, le vaisseau aurait dû regagner un spatio-dock. Starfleet préféra un atterrissage avec comité d’accueil dans un désert de Californie. Les officiers supérieurs rappelèrent à tous qu’il était temps de préparer leur bagage avant de débarquer. Les dernières vingt-quatre heures à bord du vaisseau se passèrent à rassembler le paquetage, à placer les effets personnels dans les conteneurs ad hoc. En vidant ses tiroirs, Kathryn retrouva sa boîte à babioles où sommeillaient plusieurs petits souvenirs dont l’étoile d’amitié. La boîte prit place dans le conteneur avec la légendaire tasse à café noir. L’accueil fut chaleureux et triomphal. Après le salut protocolaire, l’Amiral Paris se permit d’administrer une longue accolade à son rejeton. Il avait quitté une jeune tête brulée prompte à ruer dans les brancards, il retrouvait un père de famille qui avait mûri. Greskrendtregk peut enfin serrer sa fille Naomi dans ses bras et la jeune fille voir son père « pour de vrai ». Malgré les embrassades et les retrouvailles chargées en émotion, le personnel se comporta comme s’il revenait d’une mission ordinaire : contrôle médicaux, remise des documents de bord, rapport. Chacun récupéra ses affaires et quitta les quartiers qu’il occupait depuis si longtemps. Tuvok embarqua très vite pour Vulcain pour des raisons médicales dont seuls le HMU et la capitaine avait été tenus au courant. Avoir pu communiquer avec leur famille depuis plusieurs mois avait évité aux membres d’équipage de se retrouver sans logement à leur retour. Puisqu’on les avait cru morts pendant plusieurs années, leurs biens avaient parfois été répartis ou revendus. Mais personne ne se retrouva sans lieu de chute. Chacun d’eux était attendu par quelqu’un et bénéficiait d’un point de chute. Les membres de l’équipage non originaires de la terre furent accueillis à leur atterrissage par des membres de leur famille ou des congénères et purent regagner leur planète d’origine dès les formalités d’usage réglées. Les semaines qui suivirent virent une floppée de promotions se succéder les unes aux autres. Janeway devint amiral, Tom Paris, lieutenant-commander et enfin Harry Kim put être promu au grade de lieutenant. Chakotay demanda un temps de réflexion avant de décider laquelle des propositions de Starfleet il allait accepter. Redevenir instructeur à l’académie le tentait le plus. Il pourrait ainsi consacrer du temps à relation avec Seven of Nine.
Dernière édition par Lourima le Jeu 29 Sep 2022, 18:39, édité 1 fois |
| | | Lourima Capitaine de flotte
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| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Ven 23 Sep 2022, 17:00 | |
| Ehhhh non ! Ce n'est pas le dernier chapitre ! Mes fichus personnages m'entraînent plus loin que je ne l'avais prévu. Attendez-vous à un épilogue. |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Dim 25 Sep 2022, 09:22 | |
| Remerciement et gratitude éternels à Saga et à Compagnon pour le service de correction. Purée ... le pauvre Compagnon qui se farcit des fautes de -é et de -er ... des fautes que je ne faisais pas étant gamine, quand j'écrivais sur des cahiers avec un stylo. Ben oui ... la faute du clavier, na ! |
| | | Lourima Capitaine de flotte
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| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Lun 26 Sep 2022, 16:54 | |
| J'avais besoin de revoir PIC saison 1 pour me demander comment raccorder ce que j'étais en train d'écrire à la Saga. Mais ... Pfff ... j'ai déjà pris une décision de m'éloigner du canon en écrivant une fin alternative à VOY. Je pense que je vais dire zut et pouette à Kutzman, parce que Kutzman a dit zut et pouette... au canon. Ce que je vois dans le double épisode de VOY concernant le monde de l'avenir des personnages est en contradiction avec l'avenir qu'a conçu Kutzman. J'attends que les lecteurs me jettent des tomates avant de poster le chapitre en train d'être écrit ! |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Mer 28 Sep 2022, 18:03 | |
| Chapitre HUIT Le mariage de Seven et de Chakotay avait réuni les anciens du Voyager. La plupart des Terriens avaient répondu présents. Tuvok avait fait le voyage depuis Vulcain où il prenait du repos et Vorik avait tenu à être de la partie. Même Gerron s’était déplacé depuis Bajor où il avait intégré la flotte locale. Tout le monde était si beau dans son costume d’apparat. Y compris Icheb en uniforme de cadet. Le HMU avait tenu à présenter une pièce vocale qu’il avait particulièrement travaillé. Cette fois son Nessun Dorma ne risquait plus de faire se retourner Puccini dans sa tombe. Kathryn vécut cette cérémonie comme un point d’orgue. Revenir au quotidien ordinaire était donc plus problématique. Elle devait, un peu comme tout le monde, retrouver ses repères. Starfleet se montrait très compréhensif vis-à-vis des anciens du Voyager et leur laissait tout le temps nécessaire pour se réhabituer à un autre rythme de vie. Starfleet avait essayé de joindre les Yélouhoïs à plusieurs reprises mais les tentatives n’avaient pas toutes été couronnées de succès. Falisounè accueillit avec joie la nouvelle du retour du Voyager sur terre. Mais quand les Amiraux essayèrent d’aborder la question des échantillons sanguins, les Yélouhoïs se contentèrent de dire qu’ils les utiliseraient pour réparer leur ADN défaillant. Ils éludèrent très diplomatiquement toutes les questions qui leur demandaient des précisions sur la façon d’y parvenir. Il fut ensuite très difficile de les joindre. Bonjour, au revoir, comment allez-vous ? Les Brunalis nous font accomplir de grands progrès. Nous devons interrompre ici la transmission …L’étoile de l’amitié avait trouvé sa place dans une coupe en verre décorative. Kathryn, pensive, prit la petite étoile en main et la fit tourner dans le creux de sa paume. Elle essaya de se remémorer l’instant où Solem la lui avait donnée. Il faut attendre d’être chez soi, son vrai chez soi pour essayer de comprendre ce qu’elle contient. Comment avait-elle pu perdre ça de vue ? Et comment cela s’ouvrait-il ? Elle ne dût pas chercher longtemps. Elle se mit à dévisser les picots, l’un après l’autre, elle n’essaya pas bien longtemps. Après un petit tour sur lui-même, le second picot déclencha l’ouverture de la sphère centrale. Elle contenait des éléments électroniques, de minuscules barrettes de circuits. L’espace d’un instant elle fut sur le point d’appeler Seven ou B’Elanna, avant de réaliser que la première était en lune de miel et la seconde en mission sur le même vaisseau que son mari. Janeway ne s’était pas encore faite à l’idée qu’elle ne disposait plus de son ancienne équipe. L’Amirale sourit d’elle-même et contacta ce bon vieux Reg, Reg Barclay. — Monsieur Barclay, j’ai un petit service à vous demander, lui dit-elle par écran interposé. — Tout ce que vous voudrez, Amirale. — Je viens de trouver des barrettes de mémoire à l’intérieur d’un objet qui m’a été offert lors de mon voyage. J’aimerais savoir ce qu’ils contiennent. — Envoyez-les moi, je vais y regarder. — Demain neuf heures, ça ira ? — Pourquoi pas tout de suite ? — Mais Reg ! Vous avez fini votre service ! — Je m’ennuyais de toute façon. Envoyez-les-moi, je vais y jeter un coup d’œil. Quand elle arriva au bureau, le lendemain, un message l’attendait sur l’écran de son ordinateur. Barclay lui annonça qu’il avait pu isoler un premier programme, un message holographique de la part d’un certain Solem à une certaine Kathryn. — … sans vouloir vous manquer de respect, Amirale, avait précisé Barclay. Ce programme est à votre disposition au holodeck 5. Elle contacta immédiatement le lieutenant Barclay. — Monsieur Barclay, je viens de trouver votre message. Je vous en suis infiniment reconnaissante. Je ne sais pas quand je pourrai me rendre au holodeck. Est-ce que vous pouvez sécuriser l’accès au programme ? — C’est déjà fait Amirale. Il ne répondra qu’à vos codes d’accès. — Merci Reg. Kathryn hésita à se rendre au holodeck en fin de journée et faillit remettre à plus tard la réception du message. Sa tocade pour Solem, les Yélouhoïs, tout ça c’était du passé, elle voulait aller de l’avant. D’un autre côté, pourquoi est-ce que Solem avait-il pris toutes ses précautions pour le lui transmettre ? Pourquoi lui avait-il demandé de n’ouvrir cet objet que lorsqu’elle serait rentrée chez elle ? Elle finit par se décider, un peu aussi par respect pour Reg qui s’était plié en quatre pour lui faire plaisir. Elle sortit du holodeck près d’une demi-heure plus tard, contacta Barclay et lui demanda de la rejoindre dans son bureau. Il arriva l’air inquiet et lui demanda. — Quelque chose ne va pas, Amirale ? — Je pense que vous êtes la personne à même de m’aider. — Avec plaisir. — Un café ? — … Euh … c’est-à-dire …, bredouilla-t-il. — Vous préférez du thé ? un jus de fruit ? un verre d’eau ? — … un … un jus de fruit, c’est… c’est très bien Amirale. Merci, Amirale. Elle alla chercher les boissons au synthétiseur et les déposa sur son bureau. — Asseyez-vous, Reg ! lui dit-elle. Je vais vous expliquer ce qui me préoccupe. Lorsque nous étions sur la planète Yélouhonÿa, on nous a mis en stase et … j’ai toujours eu l’impression que le programme de notre HMU avait été légèrement, altéré, modifié. Mais ni la lieutenante Torres, ni Seven of Nine n’ont trouvé trace de cela. En fait, je pense qu’on a retiré une toute petite partie de ses données qui avaient trait à l’anatomie et la physiologie des Yélouhoïs, quelque chose qui m’aurait permis de comprendre certaines … de leurs coutumes, de leurs mœurs. — … Et …et vous voudriez que je … que j’examine le HMU pour voir si on a modifié l’enregistrement de certaines données ? — Oui, c’est cela ! C’est bien cela ! Et si besoin est faites-vous aider, faites appel à des spécialistes en programmation. — … Je pense savoir à qui je pourrais demander cela, s’exclama Reg, triomphant. Où se trouve le HMU en ce moment ? — Ordinateur ? Où se trouve le HMU qui a servi à bord du Voyager ? — Le Docteur se trouve à Véronne. — Dites-lui de venir dès que vous serez prêt, dit-elle à Barclay. Et n’oubliez pas de boire votre jus de fruit ! … Vous allez bien en ce moment ? Pas trop de travail ? — Non, Amirale, mais concernant les autres programmes contenus sur les barrettes, ça risque d’être un peu plus long. — … Ça prendra le temps qu’il faudra, dit-elle après avoir avalé une gorgée de café. Rien ne presse et je vous interdis formellement de travailler à ça en dehors des heures de service. — A vos ordres, Amirale. Est-ce qu’il y a quelque chose d’autre que je puisse faire pour vous aider ? — Oui. Ne soyez pas pressé de vider votre verre. J’ai besoin de réfléchir encore un moment. Une dizaine de jours plus tard, deux visiteurs s’annoncèrent au bureau de l’Amirale. — Le Capitaine Picard et le Lieutenant-Commander Data sont arrivés, avertit le proposé à l’accueil. — Très bien, faites-les entrer, se réjouit Janeway. Elle se leva pour aller à leur rencontre et les saluer. — Capitaine Picard, je suis si heureuse de vous rencontrer. — Amirale, c’est un grand honneur ! répondit Picard. — Monsieur Data, c’est un grand plaisir. — Plaisir partagé, Amirale. — Voulez-vous du café ? — … Euh, je préfère le thé, répondit Picard. — Ah oui ! … je me souviens : Earl Grey. — Vous avez une excellente mémoire, dit-il en acceptant la tasse de thé. — Asseyons-nous, proposa-t-elle. Le lieutenant Barclay que vous connaissez bien a, à ma demande, examiné soigneusement le programme de notre HMU … du HMU du Voyager avec l’aide d’une informaticienne et ils n’ont pas trouvé ce que je cherchais : la trace de suppression de programmes, de sous-programmes ou de données. Je suis persuadée que des modifications ont été faites par les Yélouhoïs parce qu’ils tenaient à ce que nous ne découvrions pas certains détails de leur anatomie et physiologie. — Excusez-moi Amirale, mais qui vous dit qu’ils l’ont fait ? se renseigna Picard. — Je ne vois pas comment le Docteur aurait pu passer à côté de telles spécificités. — Mais s’il ne les connait pas comment l’avez-vous appris ? demanda Data. — Un message holographique contenu dans un cadeau que m’avait fait un androïde yélouhoï. Je n’ai pas réalisé tout de suite que l’objet qu’il m’avait remis renfermait des circuits électroniques que Barclay est toujours en train d’examiner. — Je serais heureux d’examiner le programme de votre Hologramme, mais je ne peux pas garantir que je trouverai ce qui a échappé à d’autres, déclara Data. — Au moins, on aura tout tenté. Comment vous expliquer ça ? Vous l’avez sans doute déjà appris, les Yélouhoïs se montraient très heureux quand l’équipage se mêlait à sa population pour les fréquenter de très près et même de manière plus intime. Je pouvais très bien saisir l’opportunité pour nos hommes de fréquenter leurs femmes, puisqu’ils souffraient d’une baisse de fécondité. Mais j’ai eu toujours du mal à comprendre l’inverse. Pourquoi poussaient-ils les femmes à fréquenter leurs hommes ? Y compris des androïdes masculins. Et quand j’ai interrogé notre HMU, tout ce qu’il pouvait me répondre c’est que l'organe des Yélouhoïs pouvaient capter certaines de nos cellules qui auraient, par je ne sais quel tour de passe-passe aider les cellules de nos hôtes de se régénérer. — Très curieux ! s’étonna Data. — J’ai eu l’explication dans le message de l’androïde, continua Janeway. Le membre des Yélouhoïs et des androïdes dont le corps est calqué sur eux, présente des filaments sous le prépuce. Ces filaments peuvent remonter jusqu’aux ovaires, provoquer l’ovulation, même s’il y a contraception et puis lorsque l’embryon migre vers l’utérus, ils peuvent le capter, l’avaler et le garder dans des vésicules où il va survivre, pour le rejeter ensuite dans le corps d’une autre partenaire. — Excusez-moi, Amirale, mais leurs androïdes sont-ils capables de féconder une autre personne ? — Ils sont munis, ou dois-je dire « rechargés » ? de gamètes de qualité avant d’être envoyés séduire les étrangères de passage. — Ils ont donc conçu des hybrides à partir des cellules des membres de l’équipage, conclut Picard. — Mais ce n’est pas tout, poursuivit l’Amirale. Ils peuvent parvenir à provoquer une ovulation chez les leurs, qui une fois fécondée absorbera l’embryon hybride pour créer une chimère. — Mais dans quel intérêt ? s’étonna Data. — Très souvent, leurs embryons n’arrivent pas à nidifier. Mais un embryon hybride ne connait pas ce problème. — Rappelez-moi ce qu’est une chimère, demanda Picard en fronçant les sourcils. — Comme l’Amirale vient de l’expliquer, un embryon en absorbe un autre qui ne se développera pas en tant qu’individu. Cela arrive parfois en cas de gémellité. Au terme de son développement, l’individu aura des organes porteurs de l’ADN de l’embryon qu’il a absorbé. — Ah oui, je vois. — Amirale, reprit Data, savez-vous pourquoi l’androïde a cru bon de vous remettre ce message. Janeway soupira. — … Eh bien … je fais partie des dames qu’il a séduites. Je pense qu’il a développé une sorte … d’affection pour moi. Cet androïde a d’abord existé sous sa forme première en tant qu’enseigne de vaisseau. Il a ensuite travaillé au sol en tant qu’ingénieur. Puis il a été reprogrammé pour pouvoir également faire office de … de fécondateur. Je dois dire que son récit sur la façon dont les Yélouhoïs recyclent et reprogramment leurs androïdes est loin de correspondre aux explications lénifiantes des organiques. — Éprouvent-ils des émotions, Amirale ? questionna Data. — D’après Solem … d’après son hologramme, ils peuvent éprouver de la curiosité, de l’intérêt, de la compassion, de l’attachement et de l’estime. Mais aussi du désagrément et de l’ennui. Un des anciens compagnons de Solem s’est pour ainsi dire suicidé par électrocution parce qu’on l’avait trop longtemps assigné à des tâches subalternes inintéressantes : homme et père au foyer ! Sa programmation était en perpétuelle contradiction avec elle-même. Une fois que l’enfant engendré a atteint l’âge adulte, il a délibérément provoqué un court-circuit dans sa structure électro-mécanique. Et cela après avoir pris la peine de faire une sauvegarde de ses données. Solem a tout de même précisé que cela s’était passé il y a près d’un siècle et que cela ne se passait plus comme ça de nos jours. La reprogrammation se fait de façon à éviter ces bugs mais aussi au prix de supprimer certains sous-programmes et d’amputer l’androïde rengendré d’une partie de sa personnalité passée. — … Il vous tient en estime ? murmura Picard. — C’est ce qu’il dit … ou disait, dit-elle. À l’heure qu’il est, Solem a été recyclé. Je ne sais pas ce qu’il reste de lui. Il avait 87 ans, fécondé la femme de son frère organique avec mes cellules. Même si les Yélouhoïs ont une conception élastique de la fidélité conjugale, ce détail tenait de l’inceste, à leurs yeux. — … Alors … il s’est sacrifié pour son frère organique ? ! s’étonna Picard. — … pour perpétuer l’espèce en lui permettant d’être père. Cela faisait partie de sa programmation, confirma Janeway. Il serait peut-être temps que M. Data examine notre Docteur. Ordinateur ? Active le HMU du Voyager. Le Docteur se matérialisa dans le bureau. — Ah … Ennfin ! soupira-t-il. Oh … Bonjour Capitaine Picard ! Monsieur Data ! Je suis heureux de pouvoir ennfin vous rencontrer, s’exclama-t-il avec emphase. — Monsieur Data va examiner vos sous-programmes — Mais … mais … cela fait dix fois que l’on examine mes sous-programmes, gémit-il. Loin de se formaliser, le lieutenant-commander commença son diagnostic sur le champ. Il n’y avait rien d’autre à faire que de patienter. Janeway et Picard papotèrent de choses et d’autres en attendant. Le HMU se contentait de soupirer et de grimacer pendant que Data pianotait avec une vélocité inconcevable sur sa tablette. — Amirale, déclara-t-il au bout de douze minutes, si vous ne m’aviez pas expliqué ce que je cherchais, je n’aurais pas plu le trouver avant cinq jours et sept heures environ. — Mais … mais … mais qu’est-ce que c’est que ces filaments ? bredouilla le Docteur. — Ah, s’exclama Janeway, vous les avez retrouvés ! Est-ce que vous souvenez du moment où ce souvenir a été désactivé ? — À la date stellaire 54871.7, Amirale, répondit Data. — Et plus précisément quand j’ai examiné Oumilaï, s’offusqua le Docteur. Avanèlou était présent et il a annulé l’enregistrement des données pour y mettre sa version des choses. — Eh bien voilà ! Le mystère est résolu, s’exclama Janeway. Il ne me reste plus qu’à mettre au courant Starfleet Command. Pour la forme. Je ne vois pas très bien ce qu’on va pouvoir faire, puisque cette espèce se trouve à vingt années de voyage d’ici. Efonoua va bientôt mettre au monde un enfant qui portera quelque part en lui un morceau de moi-même. — Capitaine ! s’étrangla le HMU. — Oui, infirmier ? répondit Janeway. Le HMU fit la moue en réalisant sa bévue. — Je voulais dire : Amirale, se rattrapa-t-il. — Docteur, je vous rappelle que vous êtes tenu au secret professionnel, lui dit Janeway. — Mais cela va de soi ! Je serai … muet comme la tombe. — J’y compte bien, répliqua-t-elle, sèchement.
Dernière édition par Lourima le Dim 02 Oct 2022, 15:32, édité 1 fois |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Mer 28 Sep 2022, 20:07 | |
| ÉPILOGUE A bord du Bougainville, en orbite autour du planétoïde K’Jor, Janeway dégustait son café matinal avec un pancake en repensant au dîner de la veille où elle avait revu de vieux amis. Ils avaient porté un toast pour le quatrième anniversaire du retour du Voyager. Riker qui commandait à présent le Titan, avait plaisamment demandé si elle comptait l’anniversaire à partir de l’entrée en orbite de Bajor ou à partir de son atterrissage sur terre. Cela avait fait rire Chakotay, qui dirigeait le vaisseau-école Mercator et Harry Kim, qui servait comme lieutenant sous les ordres de Riker. Janeway avait répondu qu’elle ne les départageait pas pour avoir dix jours de célébration. Tuvok, Deanna, Anika et Picard étaient présents. Le Vulcain œuvrait toujours comme officier de sécurité. Il avait bien du travail puisque le Mercator, le Titan et l’Enterprise lui avaient amené plus de six cents réfugiés politiques romuliens. Picard avait prédit qu’il ne s’agirait qu’une mise en bouche. Le coup d’Etat de Shinzon avait rendu instable le gouvernement romulien. Le Tal-Shiar peinait à faire taire les dissensions politiques et puis, il y avait des rumeurs sur l’évolution de l’étoile Hobus. On la disait instable. Anika, qui avait accompagné son mari, le confirma. Il fallait s’attendre à plus ou moins long terme à voir l’étoile détruire son propre système. Le rendez-vous était pris pour l’année suivante, pour les cinq ans du Voyager, une célébration officielle qui les rassembleraient tous. Elle était plongée dans ses pensées, ses souvenirs et la dégustation d’un si bon pancake quand la lieutenante Sithong, chargée des transmissions, lui annonça un message de la part de Starfleet Command. L’Amirale T’Lara apparut sur son écran. — Bonjour Amirale Janeway. — Amirale T’Lara, je ne m’attendais pas à être contactée aussitôt. L’affaire est toujours en cours. — Détrompez-vous, ce n’est pas pour cela que je vous voulais voir. Un vaisseau yélouhoï vient d’apparaître dans l’espace de la Fédération. — Pardon ? ! — Oui, c’est très étonnant. L’Amiral Fahell est aux commandes de l’appareil et il tient à vous parler personnellement. — Que veut-il ? — Il ne veut parler qu’à vous seule. Il nous a juste demandé de pouvoir vous rejoindre à votre position. — Je n’ai pas encore quitté l’orbite de K’Jor. Je voulais attendre des nouvelles de l’installation des réfugiés. — Avez-vous le temps de recevoir nos visiteurs ? — Je vais le prendre. Vous pouvez lui donner mes coordonnées. — Attendez-vous à les voir apparaître dans très peu de temps. — Je sais ; ils sont rapides. Je les attends. Longue vie et prospérité. — Longue vie et prospérité. Fin de transmission. — J’espère qu’ils vont quand même me laisser le temps de terminer mon pancake, marmonna Janeway pour elle-même. Ils eurent la civilité de n’apparaître que lorsque l’Amirale eut terminé sa dégustation matinale. — Amirale, un vaisseau est brusquement apparu à cinq cent mille kilomètres de notre position, annonça la lieutenante, et ils nous envoient un message.— Merci, lieutenante Sithong, je prends la transmission dans mon bureau. Le visage de Fahell apparut sur son écran. — Amiral Fahell ! Quelle bonne surprise. J’étais loin à de m’attendre à une visite yélouhoï après tant d’années sans … sans nouvelles de votre planète, fit-elle, un brin piquante. — Je dois commencer par vous féliciter pour votre promotion, Amirale Janeway, avec enthousiasme. Mais vous l’avez mérité. Je dois dire que votre histoire, sept années d’errance aux commandes d’un vaisseau, a frappé nos esprits et forcé notre estime. — Merci Amiral. — Je voudrais vous inviter à venir me rejoindre à bord, continua-t-il joyeusement. J’ai beau être une machine, j’aime le contact de personne à personne. Et je dois vous parler de quelque chose de très important. — Est-ce que j’ai la certitude que … lorsque je reviendrai à bord de mon vaisseau, aucune de mes cellules ne m’aura été prélevée sans mon consentement ? demanda-t-elle avec ironie. — … Ah ! Je vois que vous êtes au courant. — Eh oui. Vos informaticiens ont beau être brillants, nous avons quand même fini par découvrir la petite amputation que vous avez fait subir à notre HMU. — Ce n’est pas à cela que je faisais allusion, relança-t-il d’un air entendu. Pas de prélèvement sans votre consentement. Vous avez ma parole d’officier. Qu’en ferions-nous ? Notre problème de fertilité … le problème de fertilité des organiques est résolu. Alors … nous ferez-vous l’honneur de vous faire téléporter à bord de notre vaisseau ? — Laissez-moi le temps de prendre mes dispositions, d’avertir mon équipage et je vous rejoins. — Je vous attends. Janeway se matérialisa sur une large plateforme où l’attendaient Fahell et Valoÿnÿa, sa Seconde. — Amirale Janeway, je suis si heureux de pouvoir vous rencontrer après toutes ses années, l’assura chaleureusement Fahell. — Merci pour votre invitation, Amiral. Je suis impatiente d’apprendre ce que vous avez à me dire de si important. — Venez, suivez-moi, lui dit-il en entamant la marche. Vous allez certainement me gourmander en me disant que j’aurais dû d’abord avertir votre gouvernement mais j’espère que vous me pardonnerez cette coquetterie. Janeway éprouvait des sentiments partagés. Elle s’étonnait de voir Fahell si guilleret pour un androïde dirigeant une flotte. Elle se demandait ce qu’il pouvait bien lui montrer et elle avait dans l’idée qu’il lui réservait plus d’une surprise. Au détour d’un couloir, ils aboutirent dans une énorme salle où reposaient sur plusieurs niveaux de nombreux caissons de stase, tous occupés. — Qu’est-ce que c’est, demanda-t-elle, éberluée ? — C’est la principale raison de notre présence ici, répondit Fahell. Deux cent vingt-sept anciens drones délivrés du Collectif borg et tous originaires des quadrants alpha et bêta : Andoriens, Bajorans, Bétazoïdes, Boliens, Cardassiens, Humains, Klingons, Ktariens, Romuliens et Vulcains. — Fichtre ! — Nous avons préféré qu’ils fassent le voyage en stase pour leur éviter un stress inutile, expliqua Fahell. Vous le savez, il nous faut du temps pour débarrasser un drone de toutes les nanosondes qui l’infectent. Et le drone a également besoin de temps pour retrouver son individualité. Sans compter qu’une fois revenu à leur état premier, certaines espèces … n’ont pas trop l’air de s’apprécier l’une l’autre. Certains drones ont préféré ne pas revenir dans leur région d’origine. Nous avons respecté leur choix. Parmi les individus que nous ramenons chez vous, il y en a qui préféreraient résider dans la Fédération plutôt que de rejoindre leur planète natale. J’espère que ce choix sera respecté. — La Fédération accorde l’asile à qui a de bonnes raisons de le demander, assura Janeway. — Nous préférions trouver un autre endroit de chute à ceux à qui cette faveur serait refusée. — Je vous comprends. Mais comme vous l’avez fait vous-même remarquer, cela ne dépend pas seulement de moi, ni même de Starfleet Command. — Bien sûr, c’est entendu. Je vais voir ça avec votre gouvernement, mais je tenais à vous donner la primeur de la nouvelle. — Fort aimable à vous … Deux cent vingt-sept, marmonna-t-elle, songeuse. — Il y en aura d’autres. Ce n’est que la première livraison, assura-t-il tranquillement. Venez, suivez-moi. Fahell congédia sa Seconde. — Merci, je n’ai plus besoin de vous, Valoÿnÿa. Dites à F-25 et à F-32 de nous rejoindre dans cinq ou six minutes, dans mon bureau. — À vos ordres, Amirale, répondit la Seconde, un peu étonnée. F-25 et F-32. Cela évoquait quelque chose de familier à Janeway. Elle essaya de ne pas laisser transparaître sa surprise mais elle se rendit compte que Fahell scrutait son visage dans l’attente d’une réaction. — F-25 et F-32, répéta-t-il à mi-voix, tout en marchant. Cela vous dit quelque chose ? … Fôlyn et Solem ! — … Solem est ici ?... À bord ? s’étonna-t-elle. — Eh oui ! s’exclama-t-il, avec un large sourire. Je suis au courant … pour l’étoile d’amitié secrète, chuchota-t-il, alors que personne dans les parages ne pouvait les écouter. Janeway se demandait s’il plaidait le faux pour savoir le vrai. Elle préféra jouer la carte de la prudence. — Effectivement, Solem m’a remis un petit cadeau, lui concéda-t-elle. — Et vous avez trouvé son message, poursuivit-il, toujours souriant, sur le ton de la confidence. — Un message ? — Ah … je vois ! s’exclama-t-il, toujours souriant. Vous êtes une amie fidèle ! … Quelqu’un sur qui on peut vraiment compter. Vous forcez l’estime, Amirale. Sincèrement. Je vais jouer le jeu. F-25, F-32 et moi, nous nous connaissons depuis 243 ans. Cela fait un bail. Je suis le seul à être parvenu à me faufiler entre les mailles du filet et à ne pas avoir été rengendrer dans un but pour lequel je n’avais pas été conçu. J’ai eu de la chance, beaucoup de chance. Celle d’avoir des amis organiques dans la flotte et d’avoir bénéficier d’une structure électro-mécanique plus résistante que celles de mes infortunés compagnons. — Vous n’avez jamais été rengendré ? — Si bien sûr, mais on ne m’a jamais amputé de mes programmes et de mes sous-programmes de navigateur. Au terme de cent cinq ans passés sous la forme d’automate métallique, j’ai été, comme les autres, rengendré et enrichi de sous-programmes d’interactions sociales. On m’a revêtu d’une enveloppe qui me donnait une apparence d’organique. J’ai reçu la faculté de faire la cour, de faire plaisir, de me marier et de féconder. Mais je n’ai pas cessé de servir à bord de vaisseaux d’exploration. Oh … j’ai eu et j’ai toujours mon petit succès. Lieutenant, Capitaine, Amiral … je vous trouve beau ! C’est l’entrée en matière des organiques, quand quelque chose les démange. J’ai été programmé aussi pour faire plaisir et je fais plaisir. — Au sein de Starfleet, il n’est pas concevable d’entretenir des relations sentimentales avec un subalterne, fit-elle remarquer. — Je ne vous parlais pas de sentiments, répondit-il tranquillement. Quand les missions se prolongent, il faut s’attendre à ce que ce type de besoin se manifeste. Les organiques sont faits comme ça, les hormones les poussent les uns vers les autres. Ce genre de relations ne dure jamais bien longtemps. Mais je m’égare. Où en étais-je ? Ah oui, F-25 et F-32 n’ont pas eu la chance dont j’ai bénéficié. Au moins F-25 a pu encore servir comme ingénieur au sol. Mais F-32 ! … En venir à s’auto-détruire pour échapper à l’ennui ! Cela nous a tous atterrés. Organiques comme artificiels. Le remède n’a pas été très intelligent. Je vous épargne les détails que vous faites semblant de ne pas connaître avec tant d’élégance. Janeway ne put s’empêcher de sourire. — Dès qu’il a appris la grossesse d’Efonoua, Fôlyn, F-32, le père androïde d’Oulasinou a dit à son vieil ami, Solem, F-25, que son cycle allait s’arrêter là. Il allait atteindre le siècle d’existence. Ils étaient parvenus à son bureau. Fahell invita Janeway à s’asseoir et reprit son récit. — Solem a fait preuve d’une incroyable présence d’esprit. Il a récupéré la première sauvegarde de F-32, il a effectué la sienne, alors que sa famille le sollicitait sans cesse et il les a compilées dans des étoiles. Il vous en a remis une, avec un message holographique et il m’a remis les deux autres. Je les ai cachées à l’intérieur de ma structure électro-mécanique. Je bénéficie de bonnes cachettes. — Et … c’est possible pour un simple ingénieur de joindre, comme cela, un Amiral ? fit remarquer Janeway. — Nous sommes de vieilles connaissances, de très vieux amis, je vous le rappelle. Nous sommes toujours restés en contact. L’idée d’Oulasinou était de rengendrer Fôlyn et Solem dans la même personne. Heureusement, personne ne l’a suivi dans son délire. Les mécatroniciens et les informaticiens ont alerté la coordination éthique qui a opposé son veto. Ils ont jugé que le retour de Fôlyn et Solem dans leur famille d’origine aurait eu un effet malsain. — Eh bien … j’ai perçu quelque chose de … de malsain comme vous dites dans les rapports de Solem avec Oulasinou et je ne sais pas à quoi cela tenait, reconnut Janeway — Il vous l’expliquera vous-même, s’il le juge bon. Ils ont été tous les deux rengendrés comme deux frères au sein d’une même famille, F-32 bibliothécaire et F-32 ingénieur. C’était mieux que rien. — Mieux que rien ? Que voulez-vous dire ? — J’ai dû argumenter pendant des mois et des mois et j’ai fini par obtenir ce que je voulais. Et tout cela, un peu grâce à vous. Grâce au Voyager qui nous a remis en contact avec les Brunalis. Six mois après votre départ, les Brunalis étaient parvenus à résoudre un problème que Yélouhoïs n’avaient pas pu résoudre en un siècle. Toutes les femmes en âge d’avoir des enfants se sont retrouvées enceintes. Cela a eu une conséquence inattendue sur les androïdes : une vague de dépressions. La plupart se sont dit qu’ils allaient perdre leur raison d’être, que leur existence se terminerait sans espoir de rengendrement et les dysfonctionnements se sont succédé en chaîne. Les Yélouhoïs sont un peuple bienveillant, Ils aiment leurs androïdes malgré les erreurs qu’ils ont pu faire au cours des siècles. — Ils vous considèrent un peu comme des animaux domestiques, fit remarquer Janeway. — Les humains n’aiment pas leurs animaux domestiques ? questionna Fahell. — Si, nous les aimons très fort, reconnut Janeway. J’ai eu beaucoup de peine quand ma vieille chienne m’a quittée. — Eh bien, la détresse des androïdes a touché profondément les organiques. J’ai pu enfin, … ENFIN, obtenir ce pourquoi je militais depuis longtemps. Il marqua une légère pause et plongea son regard dans les yeux de son interlocutrice. — La réhabilitation des premiers automates dans la fonction pour laquelle ils avaient été créé, déclara-t-il. Je n’ai plus dû insister beaucoup. Tous les androïdes qui avaient commencé leur existence pour être des assistants de navigation ont été rengendré à nouveau. J’ai pu récupérer mes deux vieux amis à partir des sauvegardes qu’il m’avait remises. Janeway resta bouche bée. Fahell activa l’ouverture de la porte de son bureau. Les deux officiers qui se trouvaient devant entrèrent. — Mes respects, Amirale ! dirent-ils tour à tour. — Repos ! On est entre nous, répondit Fahell. Janeway se leva, reconnaissant l’androïde — Solem ! s’exclama-t-elle. — Kathr … Amirale Janeway. — Cela fait cinq minutes qu’elle fait semblant de ne pas avoir reçu ton message, plaisanta Fahell. Tu as eu raison de lui faire confiance. — Si j’avais reçu un … certain message, répondit Janeway, il aurait contenu une forme de mot de passe, pour éviter que des confidences très privées n’arrivent dans les mauvaises oreilles. — Si l’Amirale le permet …, répondit Solem en s’approchant de Janeway. Il se pencha vers elle et lui murmura quelques détails qui n’étaient connus que d’eux seuls. Elle souleva les sourcils et sourit. — C’est bon ! Je me rends, déclara-t-elle avec bonne humeur. J’avoue, j’ai eu ton message et il m’a vraiment bouleversée. — Es-tu parvenue à déchiffrer les autres fichiers, demanda-t-il. — Non. À vrai dire, M.Data avait commencé planché dessus mais, il est mort en mission. Il s’est sacrifié pour sauver la vie de son vieil ami, le capitaine Picard. Il a été entièrement détruit. — Vous n’avez rien pu sauvegarder ? s’exclama Fahell, catastrophé. — Il a transféré sa mémoire dans un modèle peu abouti et … à vrai dire le résultat n’est guère encourageant. Pour en revenir à votre question, votre niveau de codage est un peu trop poussé pour nos informaticiens. Ils ont jeté le gant et j’ai récupéré les fichiers que je garde en souvenir. — C’est mieux ainsi, déclara Solem. Te remettre cette sauvegarde était une tentative désespérée pour revivre un jour mais elle n’a plus sa raison d’être. — Nous n’existons qu’en un seul exemplaire, ajouta Fôlyn. D’autre part, le principe des Yélouhoïs est d’accompagner les civilisations que nous rencontrons dans leur évolution mais en en respectant le rythme. Je pense que le modèle sur lequel nous sommes construits n’est pas encore … accessible à votre technologie, sans vouloir vous manquer de respect. — Amiral, si vous le permettez, je voudrais dire quelques mots en particulier à Kathr … à l’Amirale Janeway. En guise de réponse, Fahell désigna d’un geste de la main deux fauteuils plus éloignés dans la pièce. Un peu étonnée, Janeway suivit Solem à l’autre bout du bureau. Quand ils furent assis, Fahell activa une paroi énergétique qui floutait ce qui se passait de l’autre côté et derrière laquelle on ne pouvait entendre leur conversation. — Je suis heureuse que tu aies pu te rengendrer avec ta personnalité entière, lui dit-elle. Ton histoire m’a beaucoup touchée. — Merci. Je tenais à être honnête avec toi. Je n’aimais pas devoir te cacher la vérité concernant les pratiques de reproduction. Je voulais aussi te dire que l’embryon que je t’ai volé pour le donner à Efonoua n’a pas survécu. — Ton message me disait qu’il avait nidifié, s’étonna-t-elle. — Si Oulasinou et Efonoua n’avaient pas tant tenu à en faire une chimère, cela aurait pu fonctionner. Mais leurs cellules à eux étaient de mauvaise qualité. L’embryon qu’ils ont formé n’était pas viable et sa dégradation a produit des toxines qui ont ensuite provoqué la mort de ton embryon. J’espère que cette nouvelle ne te peine pas trop. — Elle me soulage. Je n’aimais pas trop cette idée que quelque chose de moi m’ait été dérobé pour être implanté dans quelqu’un d’autre. — Je vois, répondit-il pensif. As-tu trouvé quelqu’un qui puisse combler ton cœur ? relança-t-il en souriant, après une courte pause. — Oui, répondit-elle, enjouée. J’ai fait la connaissance d’un exobiologiste, il y a quelques mois. Le courant est tout de suite passé entre nous. Il n’a pas l’air d’être effrayé de se mettre en couple avec une officière de Starfleet. Il faut dire que depuis je suis montée en grade, je suis plus souvent au sol que dans l’espace. Les choses suivent leur cours et j’ai bon espoir que nous puissions nous marier dans un futur assez proche. — C’est une excellente nouvelle, répondit-il, tout sourire. J’espère que tu pourras fonder une heureuse famille. — Eh bien … si cela se fait chez les androïdes, si cela est ton souhait, je l’espère également pour toi. — Cela n’est pas impossible, répondit-il, songeur. Mais … trouver une personne qui méritera autant mon estime et mon admiration que toi ne sera pas facile. Janeway comprit alors que ce que Solem avait éprouvé pour elle ce qui pouvait s’apparenter à de l’amour chez les humains.
Dernière édition par Lourima le Dim 02 Oct 2022, 15:41, édité 1 fois |
| | | Lourima Capitaine de flotte
Nombre de messages : 1593 Age : 61 Date d'inscription : 15/04/2020
| Sujet: Re: Le retour du Voyager (fin alternative) Mer 28 Sep 2022, 20:09 | |
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