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 "La Flèche de Feu"

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Nostera
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MessageSujet: "La Flèche de Feu"   "La Flèche de Feu" Icon_minipostSam 30 Avr 2011, 18:00

Voici le premier chapitre de l'Enquête intitulée: "La Flèche de Feu"

Bonne lecture!

Citation :
Chapitre I

Un Eclair Horizontal...

- Je viens pour la prime de perte familiale...
- Bien, approuva la voix chevrotante de la vieille caissière dans l'hygiaphone. Remplissez ce formulaire...
Elle fit glisser le document sous sa vitre pare-balles, le jeune adulte en costume bleu-vert se
pencha pour cocher les cases. Il secoua la tête en réponse muette aux questions:
- Age du défunt: 6 ans et demi... Sexe: (qu'est-ce-que ça peut leur foutre?) Mâle... Nom:
Almighty... Prénom: Edenstreet... QUOI ?!

Il sentait l’œil de la caissière sur lui depuis qu'elle lui avait jeté un regard.
- Je vous reconnais... Votre visage me dit quelque chose...
Lui n'avait pas vraiment le temps pour des retrouvailles chaleureuses, mais tant que cette
stupide vieille bique n'avait pas enregistré son formulaire, il ne pouvait pas partir:
- Oui! J'y suis... Vous êtes le sale petit avorton, ce délinquant qui a lancé un pavé sur ma
vitre de guichet, il y a quelques années!
- Ah? Et je suppose que vous allez refuser ma prime pour ça...?

Il la provoquait sur un ton de défi: à présent, il la reconnaissait, lui aussi...
- Je vais me gêner...
Et elle déchira le formulaire. Le jeune homme haussa des épaules:
- Je m'en contrefous. Je suis bien assez riche pour gagner de l'argent sur la tombe de mon
cher étalon Edenstreet!

La caissière faillit hurler de rire:
- Vous réclamiez la prime de perte familiale pour un canasson? Il y aurait eu une enquête,
ils auraient vu que vous n'avez pas de famille!
- Mes chevaux sont ma famille! J'ai déjà perdu ma première famille à cause de ce maudit Hippodrome sur mon territoire! Et Edenstreet était tout, sauf un canasson!

Il serrait les poings à s'enfoncer les ongles jusqu'au sang dans les paumes:
- Et puisque vous le prenez sur ce ton, en souvenir du bon temps...
Il arracha du sol le poteau de file d'attente le plus proche de lui et l'abattit violemment sur la
vitre du guichet avant de s'enfuir.

Par chance, il n'y avait aucun témoin. Les Bureaux des Primes Vitaly étaient déjà déserts,
mis à part cette caissière, et personne ne traînait dans la rue. Il n'y avait pas non plus de
système de surveillance audio dans ces Bureaux, contrairement à tant d'autres lieux plus
sécurisants que celui-ci. Donc, ni preuves à l'appui, ni témoins. Le crime parfait... Il avait
bien fait de se présenter si tard. Tant pis pour l'argent, il s'était défoulé. Mais très vite,
l'excitation de l'acte parfaitement accompli s'effaça pour laisser place à l'amertume:

Edenstreet n'était pas revenu à la vie pour autant... Et ce maudit Hippodrome était bien encore debout, LUI... Il allait revenir seul chez lui, une fois encore... Oh non, cette vision de la vie le déprimait trop profondément... Il devait essayer de faire autrement... Mais comment? Aucun
cheval ne saurait le remplacer... Quant à parler d'une personne, pas la peine de se faire des
idées: une personne ne pourrait jamais valoir un cheval tel que celui-ci... De toutes façons, il
était seul, irréversiblement seul... Dans une grande maison dont les travaux s'étaient arrêtés
si brusquement qu'on aurait pu croire qu'une épidémie de peste en avait fait fuir maçons et architectes. Il s'était résolu à y vivre, du moins au rez-de-chaussée, où tout était presque refait.

Il avait monté son cabinet là-dedans, et en attendant de finir ses onéreuses études en droit avec son si important diplôme à la clef, il faisait courir ses propres chevaux à l'Hippodrome de la Ville... Ce qui le tuait, d'ailleurs: pour bâtir cette monstruosité, on l'avait destitué de ce qui lui restait de son père adoptif: l'héritage de l'Orée Marine. Il serait retourné vivre là-bas, sans cela, mais désormais, il était condamné à vivre en Ville dans cette maison en réfection... A moins qu'il ne parvienne à reprendre son bien. Et c'est exactement ce qu'il comptait faire: la mort d' Edenstreet, c'était beaucoup trop de méfaits pour un seul homme: le chef de projet et propriétaire de l'Hippodrome, Steeve Layfigger,
avait en effet ordonné l'euthanasie du brave étalon après un fâcheux accident...

Edenstreet avait négocié l'avant-dernier virage avec brio, mais le suivant pris trop à la corde, sans que l'on sache vraiment pourquoi, il rua brutalement dans un hennissement de douleur et piétina son Jockey qui était tombé. Layfigger avait prétendu que le cheval était d'une nature dangereuse, et le service sanitaire de son site le fit piquer. C'était le deuxième membre de sa famille... Le deuxième à avoir été empoisonné par une seringue devant ses yeux... Et une fois de plus, il n'avait rien pu faire: on l'avait revêtu d'une camisole de force pour le maîtriser, car il était doté d'une force surprenante, ce depuis l'enfance. Il décida de bifurquer vers les bar-cafés du quartier et échoua dans l'un d'eux, plutôt mal achalandé.

Un serveur lui proposa le café du jour, mais il préféra un peu de thé. Il se noya presque
dans la tasse, anéanti... Au point qu'il n'entendit même pas la panique du dehors, qui fit
rameuter tous les autres clients aux fenêtres.
- Ouah! 'zavez-vu ça?
- Ouais, ça filait comme un'flèche!
L'excitation de l'incongruité passa, et l'on se retourna:
- Eh, visez le gamin!
- L'est resté là, comme un premier d'la classe...
- Pardon? C'est de moi que vous parlez?
- T'as rien r'marqué, l'marmot?

Le «marmot» secoua la tête et, curieux, s'approcha de la fenêtre:
- OH! SEIGNEUR TOUT-PUISSANT!
Au-dehors, tout ce qui traînait dans la rue était renversé, détruit, piétiné, déchiqueté...
- Il faut que j'aille voir ça!
- Eh bin, ça l'a réveillé, on dirait...
Le jeune homme eut le vertige à force de faire volte-face pour constater tous les dégâts:
- Ohhh... C'est tout bonnement incompréhensible...

Il se laissa aller contre une paroi, le temps que son cerveau se remette à tourner au même
rythme que la Lune:
- Ohh... Je dois recueillir tous les témoignages possible! Quelqu'un aura vu...
Il repartit en titubant et fouilla sa poche intérieure de veste:
- Ahhh... Ma Noctawake...
Il avait une prise: un sachet de poudre grisâtre. Il en prit deux pincées et les avala sec.
A présent, il avait les idées en ordre...
- VOUS! UN INSTANT, JE VOUS PRIE!

La petite vieille qu'il avait hélée de loin ramena le sac à main contre elle et approcha:
- Que veux-tu, mon petit? Un bonbon?
- Euh... Non, merci, vraiment... Je n'ai besoin que d'une déposition...
- Une déposition? Oh, qu'il parle bien, ce jeune garçon!
Il enragea un peu: il avait donc l'air si gamin que ça?
- Oui oui... Bien, dites-moi: étiez-vous ici quand la tornade est passée?
- Une tornade? Oh, je crois plutôt qu'il s'agissait d'un coup de foudre horizontal...
- Pardon?! Un coup de foudre... Qui ne serait pas tombé?

- Oh oui, cela dépasse la conception... Mais à y repenser... J'ai vu littéralement un éclair
roux vif filer à-travers cette rue...
- Hm-hmmm... Dites-moi: dans quelle direction est-il parti?
- Par là, vers le Centre de la Ville...
- Moui... Merci infiniment, vous m'avez été d'une grande aide...

La petite vieille fit la frimousse des grands-mères poules à qui son petit-enfant sourirait pour
la première fois:
- Il est adorable et tellement bien de sa personne... Je te souhaite du succès!
- Merci, je risque d'en avoir grandement besoin...
- Mais... Que fais-tu exactement?

Il ne répondit pas, refusant de perdre de vue une seconde le fil de sa pensée. Rien de ce genre ne s'était jamais produit, il faut donc en conclure que «ça» vient juste d'apparaître. Et pour savoir d'où provenait l'éclair... Il suffisait de partir en sens inverse! Le garçon fila donc à l'opposé, presque sûr
de ce qu'il allait trouver au bout...
- Et voilà! C'est exactement ce que je pensais!
Devant lui, c'était la fin de la Ville, l'Orée Marine...
- J'enrage! Ce sont mes terres! Si on me les avait laissées, les créatures sauvages en ce lieu seraient en sécurité... Bon... Je sais que la chose venait d'ici... Mais je n'ai jamais vu d'animal qui coure si vite qu'on n'en puisse distinguer l'espèce...

Assurément, ça n'allait pas être simple...
- Hey! Monty!
- Mr. Whistle! Mais... Que faîtes-vous donc ici?
- Il y a pas mal de boulot en ce moment, en Ville... J'imagine que, malin comme tu es, tu enquêtes déjà sur cet étrange éclair roux vif qui a causé tous ces dégâts.
«Monty» haussa le sourcil:
- Un éclair roux vif? Alors, c'est bien ce genre de choses que tout le monde a vu?
- C'est un témoignage que j'ai pu entendre de partout, en arrivant de mon chantier.
- Y a-t-il eu du nouveau?

Mr. Whistle acquiesça:
- Oh oui... Vingt-cinq maisons ont subi un choc très violent. J'ai des gars en ce moment qui sillonnent
la Ville avec truelles et béton, pour réparer avant que les façades de se cassent la gueule! Tu verrais
ça, un véritable cataclysme!
- Seigneur! Il faut arrêter immédiatement ces travaux!
- Je ne comprends toujours rien, Monty. Pourquoi as-tu voulu que j'arrête ces travaux?

Monty tapait avec un marteau et un pieu métallique à l'endroit où l'on avait colmaté:
- Heureusement, vos gars n'ont pas poli les briques autour du trou pour replacer des briques neuves... Sinon, la trace aurait disparu...
- Je suppose que c'est important...?
Monty acquiesça, un morceau de béton arraché à la main:
- Grâce à cela, j'ai un moulage de ce qui a pu détériorer la paroi...
- Mais ça ne ressemble pas à grand-chose...
- J'examinerai ça plus tard, pour l'heure, je... Oh!
- Tu as vu autre chose?

Monty fouilla sa veste, en sortit une pince à épiler et un sachet vide. Il approcha la pince de la paroi, l'actionna en douceur et tira sur un filin brillant:
- Roux vif, comme l'éclair que l'on a vu passer...
Il rangea le filin dans la pochette de plastique et examina l'endroit où il l'avait trouvée:
- C'est situé à hauteur d'homme... Il y a plusieurs de ces filins greffés à la paroi...
Il gratta un peu la pierre:
- Des résidus... Une sorte de poudre noire dans cette touffe arrachée...

Il nota ses observations et fouilla encore un peu:
- Hmmm... Je ne vois rien de plus... La blessure dans la paroi se situe environ à la moitié de la hauteur entre le sol et les poils, ce qui suggère qu'on a «levé le pied» très haut...
Il remit ses ustensiles dans sa poche et garda le bloc de béton sous son bras:
- Je vais inspecter les autres maisons endommagées. En attendant, rebouchez celle-ci...
Mr. Whistle lui emboîta le pas, curieux et impatient de connaître les premières conclusions de son jeune ex-couleur.
- D'après toi, ces fils, c'est quoi?

Monty balança des épaules:
- Pas des cheveux, en tous les cas: personne n'est roux sur ce Satellite...
- Tu penses à un habit en laine?
- Il n'y a pas de mouton roux dans les régions rurales de ce Comté. Soit notre pullover vient de loin, soit ce n'est pas non plus de la laine...

Monty secoua négativement la tête:
- Et je pencherais plutôt pour la deuxième solution...
- Tiens, mes gars ont pas touché à celle-ci...
- Ah, parfait... Je vais l'avoir en l'état...
- J'te laisse faire... Euh, ça te gêne pas, si je regarde?
Monty n'en avait rien à faire, en réalité...

Tout ce qui l'intéressait, c'était cette nouvelle poignée de filins roux vif qu'il venait de trouver:
- Les mêmes que sur la première maison... Et celle-ci se trouve à vingt minutes d'ici...
A la vitesse où filait la chose, ça fait à peine une minute... J'en conclus donc...
Monty reprit une pincée de sa poudre grise et souffla:
- ... Que la chose a des problèmes dermatologiques.
- Comment peux-tu savoir ça?
- Visiblement, «ça» se gratte contre les parois à une fréquence soutenue et toujours plus élevée...
Ce qui signifie aussi que «ça» n'a pas de griffes.

Monty prit l'empreinte de la fracture sur la paroi:
- Le fait que «ça» a ait besoin de quelque chose pour se gratter le flanc veut dire, soit que la chose
n'a pas de griffes pour le faire d'elle-même, soit qu'elle est trop vieille et que ses mouvements de l'antérieur sont devenus trop lents pour satisfaire le besoin de gratter... Mais étant donné la rapidité
à laquelle la chose courait, je peux exclure la vieillesse...
Mr. Whistle secoua la tête:
- Comment tu sais qu'elle se grattait le côté?
- On ne peut pas se gratter le dos, quand on n'a pas de griffes: ce qui n'a pas de griffes a les pattes
trop pesantes pour se dresser sur les antérieures, comme les bipèdes... Nous avons donc affaire à
un quadrupède roux vif qui a de graves problèmes de peau.

Il acquiesça vivement:
- Je ne vois plus de doute à ce propos: c'est d'un animal qu'il s'agit. D'un très, très gros animal, en provenance directe de l'Orée Marine...
- Comment ça?
- J'ai suivi à l'envers la trace de la chose, et mes pas ont abouti à mes terres sauvages...
Monty se redressa: les observations étant les mêmes que sur la maison précédente, il se dit en lui-même qu'il lui suffisait de faire une tournée rapide, et il aurait confirmation de sa théorie sur le tas...

A la fin de son inspection, il soupira:
- J'en ai assez vu, je rentre chez moi, examiner ces empreintes. Réparez-moi tout ça.
De retour à sa demeure en travaux, il commença par étaler devant lui les moulages qu'il avait retenus
de toutes les maisons endommagées. Il les examina pour noter les moindres détails, confronter les différences, les imperfections... Il tailla les blocs avec une patience infinie: il ne devait surtout pas briser ce qui, infailliblement, était resté dans une blessure, grâce au béton coulé dans la brèche.

Voilà, j'espère que ce passage vous donnera envie d'en savoir plus sur la longue saga à laquelle j'ai oeuvré durant quatre années!
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MessageSujet: "La Flèche de Feu" Chapitre 2...   "La Flèche de Feu" Icon_minipostLun 02 Mai 2011, 23:46

Voilà, afin de vous donner une plus grande appréciation de mon enquête, j'ai décidé de vous dévoiler certains détails:

Toute la saga se déroule sur la Lune.

La Terre n'est plus qu'une boule de cendres.

Les habitants sont une colonie provenant de la Terre, et certaines déstructurations génétiques ont eu lieu, ce qui les rend différents de nous.

L'Univers du détective semble plutôt ancien, mais les anachronismes volontaires indiquent bien que cela ne se déroule pas à l'époque sous-entendue.


Voilà, à-présent, je vous invite à découvrir le second Chapitre:

Citation :


Chapitre II

«Patte folle»

Il donnait un dernier coup de burin, quand...
- CA Y EST! Je l'ai trouvé!
Il dégagea prudemment le bout de corne coincé dans le béton et le regarda à la loupe:
- Hmmmm... Très intéressant... Notre animal l'aura laissée là... Mais qu'est-ce donc...?
Je m'attendais bien à trouver quelque chose...
Il jeta un coup d'oeil sur les autres blocs:
- Je dois continuer... Je vais sûrement trouver autre chose...
Il tailla encore le béton, jusqu'à en faire de la cendre, et désespéra... Jusqu'à ce que...
- Oh... Mais il y a du sang, ici... Et ça? Mais, ma foi, on dirait bien...

***
- Un quadrupède envahi par les puces! Le voilà, votre éclair horizontal!
- Pardon, mais... Je n'ai pas saisi votre nom...
- Je ne vous l'ai pas dit. Ecoutez, Mr. Le Préf... Je sais que je ne suis encore un gamin, et tout ça, alors je vous prierai de me l'épargner. Ce que je vous montre ici, c'est la preuve matérielle que la destruction de cette ville n'a rien de surnaturel!

Le Préf demeura hermétique:
- Je veux savoir qui vous êtes.
- Que je sois John Doe ou Charles Montgomery Almighty, qu'est-ce que ça change?
- Vous citez ce nom au hasard?
- John Doe? Oui, ce n'est pas mon nom.

Le Préf tendit la main:
- Je suis heureux de vous serrer la main. J'ai eu vent de vos exploits, pour votre jeune âge. Pardonnez ma première froideur, mais j'ignorais...
- Vous allez m'écouter, alors? A l'heure où je vous parle, une bête cinglée dévaste tout!!!
Le Préf eut soudain l'air sincèrement inquiet:
- Oui, bien sûr... Dites-moi, comment savez-vous...?

Montgomery lui jeta les preuves sous le nez:
- Je vais vous expliquer en quoi tout ça consiste.
Il montra les poignées roux vif:
- Ici, nous avons des poils récoltés sur les parois des maisons, à hauteur d'homme... Gras et couverts de résidus noirs, ils indiquent un problème de peau évident. Vous remarquez aisément les traces de sang: la bête s'est grattée contre la paroi, c'est pour ça qu'elle a laissé ces traces, et également ainsi qu'elle a dégradé toutes des façades.

Il désigna alors les détails graphiques des blocs de béton... Et ce qu'il en demeurait:
- A l'origine, ce sont les moulages que j'ai croqués ici. Les grosses bosses correspondent à plusieurs coups puissants, portés à l'aide d'un objet contondant du gabarit de ce cendrier. Ce morceau de béton renfermait une petite créature que notre animal infesté a écrasée sous cet objet pour la tuer. Si vous regardez, vous verrez qu'il s'agit d'une énorme puce...

Le Préf acquiesça :
- Elle est sûrement repue...
- Et pour cause! Elle en a pompé, à cette pauvre bête qu'elle infestait... Je peux affirmer aussi que cette puce avait élu domicile sur la patte postérieure droite: les morsures trop fréquentes ont alors
provoqué ce symptôme de la «patte folle».

Le Préf écoutait, fasciné par l'analyse:
- Ce qui explique pourquoi, d'un côté, la bête coure sans arrêt, et de l'autre, pourquoi elle a donné des coups violents sur les maisons...
- Vous comprenez vite, c'est très bien, ça me facilite la tâche.
Le Préf haussa des épaules:
- Que suggérez-vous? Nous avons affaire à une bête malade, folle et très rapide...
- Je suis venu vous demander une faveur...
- Je vous écoute...?

***
- Analyser les restes d'un môme...
- Ouais, je n'ai pas passé autant de diplômes pour que...
- Navré, j'ai un ausweis spécial du Préf, alors les ronchonneries attendront!
Il poussa les deux laborantins outrés:
- Eh, y fait quoi, là?
Montgomery s'empara du microscope et examina ses preuves:
- Oh-hooo... Il y a de la terre sous cette corne... Elle est toujours en contact avec le sol... Cette corne doit donc provenir de la patte de la bête... Mais alors, ce doit être...

Il régla la puissance du microscope et s'écria:
- C'EST DANS LA POCHE! EXACTEMENT CE QUE JE PENSAIS!

***
- Quoi?! Un cheval?
- Je n'ai rien de sûr... C'est un animal doté de sabots, fendus ou pas. Et je vois très mal nos belles
vaches bien grasses du Bassin Brun courir un marathon.
- Un cheval roux vif infesté de puces...
- Un cheval sauvage, à mon goût: un cheval d'élevage ne laisserait pas autant de poils.

Le Préf acquiesça:
- C'est incroyable... Comment cela a-t-il pu arriver?
- Cet animal provient de l'Orée Marine, mon ancienne propriété. Le seul problème, c'est qu'en m'ôtant les droits sur ces terrains, on m'a aussi ôté le contrôle de ses résidents, et jusqu'à preuve du contraire, pas même une souris ne s'est échappée sous ma juridiction.

Le Préf dodelina de la tête:
- Hem, écoutez... Je ne connais pas tout le fond de l'affaire à laquelle vous faîtes allusion, mais il semble évident que cet incident montre l'incompétence dont ont fait preuve ces racheteurs, et...
- Des voleurs, plutôt! Ils m'ont volé mon héritage!

Le Préf tenta de tempérer Montgomery:
- Oui, je sais, c'est à cause de cette parodie de procès... Mr. Almighty... Je vous fais une promesse toute simple: j'arrangerai cette histoire aussi vite que possible, et vous pourrez reprendre vos titres
de propriété sur l'Orée Marine.
- Et tout ce qui ne me plaît pas qui est dessus actuellement?

Le Préf balaya son bureau de la main:
- Vous pourrez tout faire raser, et je veillerai personnellement à ce que l'Orée Marine soit exactement comme au temps où cette affaire vous l'a arrachée, si c'est votre désir.
- Oh... Merci infiniment, Mr. Le Préf... Ces terrains... C'est ce qui me reste de mon père...
- Je le sais bien... Passons un accord, voulez-vous bien?

Montgomery balança des épaules:
- Exposez les termes...?
- Vous, vous faîtes tout pour rattraper et contenir ce cheval fou... Quant à moi... Je fais tout pour vous redonner les droits héréditaires que vous possédiez sur vos terres.
Montgomery considéra l'offre et accorda une poignée de main pour sceller le pacte.


Mr. Whistle collait aux pas de Montgomery, impatient:
- Et alors, tu vas retrouver ton héritage?
- Oui, le Préf me l'a juré, en paiement de mes services.
- C'est super... Mais dis-moi... En que je peux t'être utile, moi?
- Je veux que vos gars soient sur le pont en permanence: le cheval galope toujours.

Montgomery fixait l'horizon:
- J’ignore où il peut être. Ma mission est de l'appréhender et le calmer.
- Comptes sur moi, Monty.
- Sinon, j'aurais besoin d'autre chose... D'une espèce de cuve de béton...
- Une cuve? Grande comment?

Montgomery considéra l'ampleur des dégâts que son plan pouvait causer:
- Grande comme la Grand'Place centrale. Il n'y a pas d'autre moyen....
- HEIN?! COMME LA GRAND'PLACE?! Mais tu as idée des tonnes de béton qu'il faut?
- Non, et ça m'indiffère. En outre, je vais avoir besoin de vos services de démolition...
- Hein? Pourquoi ça?
Montgomery tenta de tourner sa pensée de façon accessible:
- Je ferai évacuer les alentours de la Grand'Place dans les prochains jours. Vous, vous ferez casser tout ce qui se trouvera dans ce rayon et coulerez la cuve à la place.
- C'est curieux, tout ça... Tu as des plans, pour cette cuve?

Montgomery sortit son calepin et griffa une esquisse rapide:
- Voilà, ça suffira, je pense... Mettez-vous au boulot, je vais solliciter le Préf.
- B... Bon... Tu sais c'que tu fais, Monty... Mais tu crois pas que le Préf va trouver ça un peu exagéré, pour un canasson?
- Le Préf me tient en haute estime. Avec lui, mon avenir de détective privé est assuré...


***
- VOUS ETES DEVENU FOU?! Faire évacuer le Centre-ville pour capturer un cheval rongé par les puces, et puis quoi encore?! Pour un tigre, vous auriez fait raser toute la ville?
- Mr. Le Préf, dans cette opération, les maisons alentour seront assurément démolies, car le cheval, guidé par son instinct de conservation, tentera de me résister...
Il fixa le Préf droit dans les yeux:
- La question, c'est si vous préférez qu'il y ait des gens à l'intérieur, ou pas.
Il se redressa et fit mine de se retirer:
- Je vous laisse y réfléchir. Pour ma part, le projet de la cuve géante tient toujours...

Le Préf le rappela:
- Attendez!
- Ouuui?
- Qu'est-ce-qui me garantit que vous réussiriez?
- La parole de Charles Montgomery Almighty. C'est la seule chose de valeur qu'il détienne.
Le Préf avait le couteau sous la gorge.

Il opina vaguement du chef:
- Bon... Le quartier sera évacué dans les vingt-quatre heures. Pour la suite, j'ai foi en vous.
- On n'a foi qu'en Dieu, Mr. Le Préf. A moi, vous pouvez tout juste m'accorder le bénéfice du doute, concernant ma santé mentale. Mr. Le Préf, je vous salue...
- Aurevoir, Mr. Almighty...

Montgomery fit un pas de retrait, puis s'arrêta:
- Une dernière chose: sachez que, si je venais à disparaître, le projet de démolition et de construction de la Cuve tiendra toujours, et sera même déclenché si je ne visite pas mon
ex-patron pendant vingt-quatre heures consécutives. Bonne journée...
- Oui, oui, c'est ça...



Et Montgomery s'en vint. Le Préf rumina, agacé:
- Il est prêt à sacrifier des vies humaines pour capturer une vieille carne vivante...
- Quelque chose ne va pas, Mr. Le Préf?
- Cet Almighty, là... C'est un gamin capricieux qui souhaite tout contrôler...
- Il faut dire aussi qu'il est très fort, c'est un détective prometteur... Et si... Séduisant...
Le Préf fixa sa secrétaire:
- Vous vous êtes entendue? On dirait que vous l'avez déjà vu nu!

La secrétaire eut l'air rêveur d'une jeune amoureuse:
- Ohhh... Que j'aimerais ça...
- Ouais, bon, vous êtes virée!
Elle atterrit brusquement:
- Hein? Comment ça, virée? J'irai me plaindre!
Le Préf ricana:
- Ah oui? Et à qui vous irez casser les pieds avec ça?

La secrétaire fit mine de partir et prit un air de défi:
- A Mr. Charles Montgomery Almighty, Mr. Le Préf.
- Ah oui? On verra bien!
- En effet, on verra... On se reverra chez Mr. Almighty...


***
Mr. Whistle acquiesça:
- Ouais, les travaux pour la cuve devraient pas durer plus de trois heures. J'ai réuni tout les gars et les matériaux pour ça.
- Merci, je suis ébahi que vous me suiviez autant dans ce projet...
- Mr. Charles Montgomery Almighty?
Montgomery se retourna et se retrouva nez-à-nez…

Avec une jeune femme aux formes aussi généreuses que les trois Grâces réunies.
- Euh... Oui, c'est moi...?
- Je suis Delphine... Delphine De Lanternaie...
- Et... Que puis-je pour vous...?
Miss De Lanternaie fit signe à Montgomery de la suivre plus loin:
- Eh bien voilà... Je... C'est assez délicat, en réalité...
- Dites toujours, j'ai tout mon temps...
- Mon employeur m'a renvoyée parce que je phantasme sur quelqu'un qu'il n'apprécie pas.
- Oh, c'est très grave, ça... Mais... Je ne suis pas avocat... C'est hors de mes intérêts...

Miss de Lanternaie acquiesça:
- Je sais, je sais... Mais si je vous citais mon patron et l'homme de mes phantasmes... Je crois que vous changeriez d'avis sur la question...
- Bien, je suis prêt à tout entendre...?
- Mon patron est le Préf de ce Comté.
Montgomery haussa du sourcil:
- Tiens donc...? Et pour quel bellâtre superficiel et musculeux avez-vous perdu votre job?
- ... Pour vous, Mr. Almighty...
- QUOI?!

Montgomery commença à transpirer d'une sueur froide:
- C'est terriblement embarrassant... C'est une farce, hein?
- Non... Il m'a renvoyée parce que je faisais remarquer que vous étiez très doué et séduisant...
- (Ouuuuh... Mais dans quoi me suis-je encore fourré?)
- Mr. Almighty?
- Euh... Oui... Si j'ai bien compris, le Préf ne m'apprécie pas tant que ça, finalement...?
- Pas du tout, en effet: pour lui, vous êtes un gamin capricieux qui veut tout contrôler.

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MessageSujet: "La Flèche de Feu" Chapitre 3   "La Flèche de Feu" Icon_minipostLun 09 Mai 2011, 15:15

Voici le troisième chapitre de l'enquête que je vous offre depuis mon inscription ici:


Citation :
Chapitre III

Chevauchée fantastique

- Je suis désolé, mais je ne peux rien pour vous...
- Comment ça?
- Je n'ai aucune preuve que tout ce que vous avancez est vrai.
- Vous l'aurez, votre preuve: le Préf vous mettra des bâtons dans les roues.
- Il est donc totalement opposé à mon projet?
- Il n'a jamais eu l'intention de vous laisser raser le Centre-Ville. Il se fiche du cheval. Il dit que vous préférez sacrifier des êtres humains pour capturer vivant un cheval infesté de puces.

Montgomery souffla: quelle bassesse...
- C'est presque ça, sauf que, parce que j'ai cure des vies humaines, j'ai voulu évacuer le quartier où aura lieu la capture.
- Mais je le sais bien, et... Je vous tiens dans mon coeur pour ça... Vous êtes si philantrope...
Montgomery eut une seconde d'hésitation et éclata de rire:
- Philantrope, moi...!? Mais vous vous égarez, Miss! Je suis tout l'inverse, c'est pour cette raison, précisément, que je veux capturer vivant cet animal: je préfère les animaux aux êtres humains!

Elle se braqua:
- Vous êtes zoophile...?
- Hein?! Mais non! Seulement, je vis mieux entouré de bêtes sincères que d'humains faux
et vils.
Miss de La Lanteraie eut l’air déçue, mais fit une autre tentative :
- Et si vous trouviez une humaine sincère...?
- Comment ça...?

Montgomery commença à comprendre: le regard de Miss De Lanteraie brûlait.
- Je suis au regret, Miss, de refuser toute prise de contact de ce type.
- Mais pourquoi? Vous êtes un homme seul, non?
- Physiquement, oui... Mais l'amour de ma vie disparu m'accompagne toujours. Désolé, je ne peux accepter cela. J'aime trop Clarence...
Miss De Lanteraie ne comprit pas la motivation du détective et s'en alla, choquée.
- Bon, c'est pas tout ça... L'évacuation du quartier est compromise, il va falloir faire avec les bâtiments.

Il quitta son siège et retourna auprès de Mr. Whistle, le tenir au courant du problème.
- Okay, Monty. On touche pas aux baraques, la cuve sera juste un peu plus petite.
Montgomery acquiesça, rassuré: finalement, il n'aura pas à tuer cette splendide bête... Il l'imaginait immense, puissante, majestueuse, plus brûlante que le Soleil...
- Oups! Euh, Mr. Whistle... Vous n'auriez pas...
- Mais si, Monty, viens, j'ai un truc qui d'vrait te plaire...
Il alla changer de sous-vêtements dans les vestiaires du chantier, penaud:
- Peut-être que cette jeune femme avait raison... Elle a cru, à m'entendre, que je suis zoophile...
- Meuh non, Monty. T'es fou de bestiaux, c'est vrai, mais t'irais pas t'en taper un!

Montgomery haussa des épaules:
- Tout de même... Je phantasme sur un cheval, vous imaginez ça?
- Ah, c'est pour ça que t'as fait la carte routière?
- Euh... Oui.
- T'es très spécial, Monty, y'a plus grand-chose qui m'étonne, venant de toi.

Il lui flatta le dos pour le réconforter:
- T'as pas changé, pour sûr. T'as toujours l'air aussi paumé dans un monde de grands.
- Oui, sans doute... Peut-être que je n'y comprends rien...
- Y a une différence entre phantasmer et passer à l'acte, tu sais. Y en a qui phantasment sur des tableaux, des autos, mais pensent pas coucher avec. J'suis sûr que toi non plus.

Montgomery préféra réfléchir avant de répondre: est-ce-qu'il imaginait facilement ça?
- Bwêê...
- Ta frimousse le dit: ça te dégoûte rin qu'd'y penser. T'es pas un baiseur de ch'vaux.
- Merci, Mr. Whistle... Je commençais à être vraiment inquiet.
Whistle acquiesça, presque amusé:
- Y avait pas de quoi, comme tu vois.
- Bon... Et la cuve, où ça en est?
- On commencera à couler le béton dès neuf heures, demain matin...

***
Montgomery assista au début des travaux, tout comme les habitants du centre-ville, qui se réveillèrent au son de la bétonneuse, un immense cercle noirâtre sous les fenêtres.
- Excellent... Les travaux avancent vite...
- Oh ça oui, Monty. On aura fini dans deux heures, suivant la hauteur que t'as demandée.
- Il ne faut pas que le cheval puisse sauter par-dessus le bord de la cuve.

Whistle s'accorda tacitement sur ce point:
- J'ai concocté un système de poulies pour refermer la cuve une fois que le cheval y sera.
- Parfait, parfait... J'aurai l'occasion de le voir à l'oeuvre...
- Oui, c'est ça, et... Une seconde! Tu comptes tout de même pas te r'trouver enfermé dans l'arène avec c'te bête folle furieuse?

Montgomery sourit largement:
- Oh, mais bien sûr que si. C'est ce que je veux depuis le départ.
- Mais tu es fou! Et si tu te faisais piétiner?
- Je ne risque rien, ne vous inquiétez pas pour moi...
- Mr. Almighty!

Montgomery se retourna vers la source de l'appel et grinça:
- Mr. Le Préf...
- Vous n'avez pas mon autorisation pour la démolition des maisons!
- Non, mais j'ai celle que vous m'avez donnée pour construire une cuve de béton en plein centre-ville. Vous voulez la voir?

Le Préf semblait sur le point d'exploser... Ce qu'il fit quand Montgomery lui montra, en bonne et due forme, le contrat qu'ils avaient signé conjointement. Le Préf le lui arracha des mains et le déchira.
- Vous accumulez les bêtises, Mr. Le Préf. En faisant cela, vous m'avez donné la preuve de ce qu'avançait Miss De Lanteraie... Vous avez signé un contrat légal que vous n'aviez absolument pas l'intention d'honorer. Et en plus, vous l'avez déchiré. Par-dessus tout, vous avez licencié arbitrairement l'une de vos employées... Tout ça cumulé, c'est le procès en Haute Instance.
- Bon... Qu'attendez-vous de moi?
- Laissez-moi finir ces travaux. Je ferai détruire la cuve après la capture de l'animal, et nous oublierons tout ça chacun de notre côté... Qu'en dites-vous?


Montgomery passa près de deux heures dans la cuve, seul, à vaporiser de l'anti-puces inodore et à ramener du fourrage pour le cheval. Il comptait attirer la bête par-là et lui grimper sur le dos pour la maîtriser, tandisque les dernières puces rendraient l'âme.
- Ta bête rousse fait des ravages, Monty. T'aurais presque pas eu besoin de l'autorisation pour démolir les baraques du coin, la bête s'en occupe... T'es sûr que ça va marcher?
- Cet animal traîne depuis trois semaines loin de son territoire, sans rien à manger... Et justement, Epicure nous enseigne que tout mets devient exquis quand on a le ventre désespérément vide... Comme en plus, ce fourrage est objectivement exquis, elle aimera.
Whistle remonta par la grue, le laissant disperser son foin pour attirer le cheval à la cuve.

Le Soleil, haut dans le ciel lunaire, inondait à présent l'enceinte de la cuve de béton. Le Cheval n'avait toujours pas montré le bout du sabot... Montgomery se dressa soudain, surexcité: il avait entendu un bruit de galop.
- Approche, mon beau... Montre-moi comment tu es...
HIIIH!!!
Le cri lui avait presque déchiré les tympans: la pauvre bête souffrait. Elle entra.

Le jeune homme embusqué quitta discrètement sa cachette et fut saisi:
- Le Soleil est une veilleuse pour enfant, à côté de toi...
Le cheval malade se démenait contre ses parasites. Il y eut un bruit de chute: l'issue de la cuve était condamnée. Montgomery s'approcha de la bête. Depuis les plus hautes fenêtres du quartier, on voyait ce cheval de feu ruer, se cabrer incessamment, et ce petit être fragile avancer vers elle...
- Allons, mon tout beau... Du calme...
L'on retint son souffle en voyant le jeune homme prendre un coup de sabot dans le thorax.

Montgomery se releva malgré la puissance du coup, le souffle coupé:
- Ok, on parlemente pas, alors...
Il prit son élan et sauta sur la croupe du dément. Il s'accrocha de son mieux et parvint à l'encolure de l'équidé. Il la flatta doucement, et le cheval sembla se calmer. Le cavalier intrépide entreprit de gratter lui-même sa monture pour le soulager, tandis que l'anti-puces achevait son oeuvre sur les derniers suceurs de sang encore vivants.

***
Il était à présent de retour à son écurie :
- Voilààà... Alors, n'était-ce pas divin, ma jolie flèche de feu...?
- Mr. Almighty…
Montgomery grinça : il reconnaissait cette voix.
- Miss de La Lanternaie…
- Oh, comme c’est charmant, vous vous souvenez de ma voix !

Montgomery lui lança un regard courroucé de théâtre :
- Je retiens surtout celles des gens que je préfère éviter.
- Mais qu’est-ce-qui ne va pas, chez vous ?! Vous devez sûrement avoir un problème !
- Et si je vous disais que vous n’êtes pas mon genre…?
- Je ne vous crois pas.
- Zut. Miss, je vous prierai, si votre visite est à but professionnel, de quitter cette écurie et attendre à mon cabinet que je vous reçoive, et si c’est à but personnel, de quitter simplement cette maison.

La jeune femme prit une pose offensive :
- Sinon… ?
- Miss… Je ne lève jamais la main sur une femme sans une excellente raison.
- Je peux vous aplatir en trois secondes. Vous êtes un gosse, et moi…
- Miss… Je vous préviens que ce n’est pas en me traitant de gosse que vous vous attirerez mes faveurs. Dites-moi rapidement ce que vous êtes venue faire ici, et selon votre réponse, je pourrais
consentir – ou pas – à vous apporter mon aide.


Miss de La Lanternaie s’approcha de lui, hésitante :
- C’est donc avec ces créatures que vous préférez vivre?
- Foutez la paix à mes chevaux. Venez-en au fait. J’ai pas de temps à perdre.
- Bon, bon… Je reviens vous parler de mon licenciement…
- J’ai un arrangement avec le Préf. J’oublie tout, il oublie tout.
L’ex-secrétaire fut abasourdie :
- Vous êtes mauvais à ce point ?

Montgomery se retourna vers elle, un air de défi imprimé sur les traits :
- Oui. Je suis une vieille carne dans la peau d’un jeune étalon vigoureux. Je suis un canasson têtu qui n’avance que si on lui montre un sussucre, et je rue pour désarçonner tous mes cavaliers… En plus, je suis aussi fort que n’importe lequel de mes charmants amis, ici présents, et au moins aussi rapide. Est-ce assez clair ?
- Oh que oui… Vous vous comparez à un cheval, vous vivez avec les chevaux…

Montgomery montra les dents, satisfait de l’analyse.
- Mais de quelle planète êtes-vous donc ?
- Je suis né et j’ai vécu toute mon enfance sur la Butte à Grains, en parfaite symbiose avec tous les animaux qui vivaient sur l’Orée Marine, jusqu’à ce que ce véreux de Layfigger me dérobe tout ça. Les terres appartenaient à mon défunt père adoptif, et j’ai juré de les reprendre.
Miss de La Lanternaie ne se laissa pas démonter :
- Et si je vous disais que je connais le moyen pour ça ?

Montgomery secoua la tête pour signifier qu’il n’y croyait pas.
- Avant de travailler pour le Préf, j’étais… La maîtresse de Layfigger.
- J’en apprends de belles… Et vous avez quoi à me dire à ce sujet… ?
- Les courses sont… Truquées.
- Hein ? Et dire que je fais courir mes chevaux dans ces courses !
- Mais justement, Mr. Almighty, vos chevaux sont la clef de cette arnaque… Sans vos chevaux, Layfigger n’a aucune sécurité. Il sait que vos étalons sont les meilleurs, donc, il fait paraître une
cote étonnamment défavorable, et s’assure que les turfistes parient sur les autres.

Montgomery acquiesça, prenant conscience de la chose :
- Et il s’en met plein les poches, parce que c’est celui sur lequel personne ne parie qui gagne… Miss de La Lanternaie, cette information pourrait bien vous faire remonter dans mon estime.
Il faisait face à la vitre poussiéreuse qui donnait sur une rue sombre du Centre-ville. Il se retourna vers sa cliente et tendit la main :
- Je ferai mon possible pour vous faire obtenir réparation. En échange, infiltrez l’Hippodrome.
- Je suis votre femme, Mr. Almighty.

Miss de La Lanternaie avait saisi les longues phalanges amaigries du jeune homme. Elle frissonnait à ce contact : jamais elle n’aurait imaginé qu’un garçon de cet âge puisse être si squelettique…
- Et… Puis-je espérer un dîner un de ces soirs ?
- Je vous tiens en haute estime, à présent, Miss…
Il lui offrit une belle contrefaçon de sourire :
- Mais il ne faut tout de même pas exagérer. Allons, filez à présent. J’ai du travail.

***
- Vous êtes un gamin zoophile. Vous passerez votre vie avec ces carnes pleines de puces.
- Vous êtes un profiteur de la misère humaine. Vous passerez votre vie avec des détenus qui ne pensent qu’à prendre d’une certaine façon tout ce qui leur passe sous la main.
- Vous croyez que vous me faîtes peur ?
- A cet instant, non… Mais vous allez trouiller dans peu de temps, je vous le prédis.
Layfigger ne voyait pas vraiment ce qu’un petit galopin tout en os pouvait avoir d’effrayant.
- Vous m’avez traité de zoophile. Hippophile, si cela existait, correspondrait mieux. Et il se trouve effectivement que j’aime mes chevaux par-dessus tout… Et vous savez que certains d’entre eux piétinent régulièrement le sable de votre Hippodrome…
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MessageSujet: "La Flèche de Feu" Chapitre 4   "La Flèche de Feu" Icon_minipostVen 13 Mai 2011, 02:13

Bonsoir, je vous propose le dernier chapitre de cette enquête: "La Flèche de Feu"

Je vous invite à me donner vos impressions soit en votant au sondage, sur l'ensemble de l'histoire, soit en laissant un post après le chapitre.

En fonction des résultats, je vous proposerai peut-être une autre enquête qui, je l'espère, vous plaira.

J'ajoute que les quatre chapitres seront déplacés dans "Vos créations". Je vous inviterai donc à retrouver mes prochaines enquêtes au même endroit.

Bonne lecture!

....



Citation :
Chapitre IV

C'était couru d'avance


Layfigger ne sentait pas venir la chose : il restait hermétique.
- Aussi, j’estime qu’ils ont droit à un traitement spécial.
- Un traitement spécial ? Quel genre ?
Montgomery accola ses doigts bout à bout dans une attitude assurée :
- Pour être clair, je crois savoir qu’aucun d’entre eux n’a de tendances au masochisme…
- Vous, vous vous les payez sûrement quand personne ne vous voit, mais poursuivez.
- Oui, c’est exact, et j’adore ça, vous voulez des détails ?

Layfigger commença à comprendre ce que ce gosse avait d’horrifiant : à l’air de pervers bien imité de son interlocuteur, il l’imaginait presque entrain d’engrosser une jument au fond de son écurie.
- Euh… Non, merci…
Montgomery se retenait d’exploser de rire : si ce pauvre Layfigger voyait sa tête !
- Bon… Je suggère donc que vous… Retiriez les cravaches.
- ET PUIS QUOI ENCORE ?! Si je fais ça, les chevaux courent différemment, et les pronostics arrangés sont complètement fauss…

Layfigger s’était bâillonné un peu tard avec sa main. Montgomery eut un rictus satisfait :
- Des pronostics arrangés…? Voyez-vous ça? Alors, vous truquez les courses?
- Pas du tout ! Je voulais dire que…
- Ne vous fatiguez pas. Ce sera notre petit secret…
- Vous ne me tenez pas : comment prouverez-vous que je truque effectivement mes courses ?
- Vous ne me croyez tout de même pas assez stupide pour vous dévoiler mon plan ?
- Ceci signifie, ni plus ni moins, que vous n’en avez pas.

Le regard du jeune détective se fit perçant :
- A vous de voir si vous vous fiez à ce jugement ou pas. Vous risqueriez tout sur ça ?
Layfigger réfléchit : s’il avait raison, il n’avait rien à craindre du détective. S’il se trompait, il perdrait les turfistes, les chevaux, l’Hippodrome, et il serait sans doute à prier cet avorton de lui racheter tout. Il se leva de son siège et acquiesça :
- Très bien. Qu’est-ce-qui me prouve que j’ai des raisons de me rabaisser à vos quatre volontés ?
- Je n’allais pas jusque là, mais puisque vous insistez si gentiment…

Il inspira doucement, plongea la main dans sa poche intérieure de veste, en retira un sachet de poudre grise et en prit une pincée qu’il laissa tomber directement sur sa langue. Il replaça le sachet dans sa poche, en prenant tout son temps, car il savait que Layfigger était pendu à ses lèvres :
- Hem... Disons que j’ai une vague idée de la façon dont vous trafiquez les courses. Si vous continuez à laisser fouetter mes chevaux tel qu’ils le sont actuellement, je les retire de votre champ de course avant que vous n’ayez le temps de faire payer les billets.

Layfigger souffla :
- Et qu’est-ce-que vous y gagnez ?
- Rien du tout. Simplement, mes chevaux sont moins disposés à partager mon lit après s’être faits fouetter jusqu’au sang…
- Vous pourriez cesser de vous vanter de ça ?

Montgomery éclata de rire :
- Si vous aviez un miroir, vous auriez toutes les côtes fendues! Vous me voyez sérieusement faire l’amour à une bête, qui plus est trois fois plus imposante que moi? C’est que vous devez être frustré, ou doté d’un sacré appétit, comme celui qui conduit à consommer deux femmes au lieu d’une.
- Je ne vois pas à quoi vous faîtes allusion, mais vous pouvez me certifier que vous plaisantiez sur vos relations avec vos étalons…?
- Je n’en vois pas l’intérêt. Que je le certifie ou non, vous débuterez une rumeur pour me démolir.

Layfigger fut soufflé :
- Comment savez-vous que j’en avais l’intention ?
- J’ai dit ça comme ça. Bon… Alors, en ce qui concerne mes chevaux…?
- Je… Je promets que les coups de cravache seront retenus. Mais vous devrez me verser une petite somme pour amortir au cas où l’un d’eux deviendrait fainéant à force de douceur.
- Marché conclu… Mais ne vous en faîtes pas pour moi : lors du procès, je m’arrangerai pour tout vous reprendre, et même un petit supplément.

Layfigger haussa du sourcil :
- Le procès?
- Nous serons en procès l’un contre l’autre, un beau jour. Et vous perdrez tout. Ne vous inquiétez de rien, j’ai les cartes en main. J’attendrai tout simplement mon heure…
Il se leva à son tour et fit mine de quitter le bureau de Layfigger, mais se retourna près de la porte :
- Une dernière chose : j’ai un nouveau protégé que j’aimerais entretenir. Je souhaiterais le faire courir sur votre champ de course, lui aussi.

Layfigger vit les petits crédits défiler dans la caisse enregistreuse qui lui servait de cerveau :
- Un nouvel outsider de votre écurie? Avec plaisir…
- Hmmm, très bien… Mais un détail : il a de très, très, très gros problèmes de peau, aussi je vais vous demander de faire retenir les coups particulièrement pour lui.
- D’accord. Mais ce sera une petite coupure de plus.
Il acquiesça, revint vers le bureau et posa fermement les mains sur le meuble :
- Mais si jamais je m’aperçois que vous le fouettez comme n’importe lequel des chevaux en course…

Il se saisit d’une cravache décorative qui pendait au mur et la fit claquer. Layfigger se recroquevilla :
- Couard. Vous êtes une lopette finie. Croyez-moi que vous le sentirez atterrir sur votre croupe d’âne bâté, celui que je vous administrerai…
Et il jeta la cravache sur le bureau avant de s’en aller.
- Par contre, avant que notre accord ne soit finalisé, je veux que les courses soient reportées.
Il claqua la porte. Au-dehors, le fond de l’air était plutôt humide.

Montgomery reprit un peu de sa poudre et rejoignit les écuries sous l’Hippodrome.
- Nous sommes désolés, Mr. Almighty, mais l’ordre vient d’arriver : personne ne peut voir les chevaux tant que les courses sont suspendues.
- Mais ce sont mes chevaux! Protesta Montgomery. Je viens les ramener chez moi!
- Désolé, les chevaux sont immobilisés ici.
Montgomery fulmina : ce salaud de Layfigger… Il remonta aussi sec au bureau et fit valser la porte :
- Kidnappeur de chevaux! Tortionnaire! Assassin!

Layfigger s’était caché sous son bureau – cloué au sol – et attendait que passe l’orage.
- Sortez de votre cachette, ou je l’atomise avec vous dedans! Vous avez ordonné de faire prendre mes chevaux en otage. J’exige que vous les relâchiez.
- Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais les laisser partir d’ici avant d’avoir mon argent?
Montgomery ragea et le saisit par le col :
- Ecoutez-moi bien, petit actionnaire véreux… Ce n’est pas l’âge qui compte, c’est ce avec quoi on s’est bourré le crâne, et vous, vous n’avez que de stupides billets roses dedans le vôtre !

Il le laissa retomber mollement sur son postérieur :
- Mais moi, j’ai les Lois de ce Pays, l’expérience des voleurs à la petite semaine tels que vous, et l’amour inconsidéré que je porte à mes chevaux. Je ne vois donc qu’une issue honorable…
- Non, ne me faîtes pas d’mal…
Montgomery se penchait sur lui, menaçant, mais quand son visage ne fut plus qu’à deux millimètres du sien, il sortit une liasse de billets roses et les jeta :
- Voilà votre rançon. Maintenant, libérez mes chevaux et reprenez les courses selon mes exigences.

Il se retourna, laissant Layfigger toujours à terre, couvert de coupures de papier :
- Vous êtes pire qu’une lavette. Dire que vous prétendiez n’avoir pas du tout peur de moi…
Et il claqua de nouveau la porte. Il put voir ses chevaux juste avant le départ de la course, et décida de superviser depuis le premier rang, pour s’assurer que ses conditions étaient respectées. Il établit clairement qu’aucun de ses étalons n’avait subi de coup trop violent et considéra que son nouveau pouvait parfaitement venir se défouler ici-même…
- Fire Arrow ! Viens voir tes camarades qui rentrent du champ de course!

***
- J’ai essayé de convaincre Mr. Layfigger, mais rien à faire, il ne veut plus de…
- Et moi non plus, je ne veux plus de vous. Je n’ai aucun besoin de vos offices.
- Mais… Et notre arrangement ?
- Nous avons signé un contrat ?
- Euh… Non.
- De toutes façons, puisque vous ne m’apportez rien que je ne sache déjà, et que j’ai dû me débrouiller tout seul pour obtenir ce que je voulais, le contrat est rompu. Veuillez débarrasser le plancher.

Il reporta son attention sur l’étalon dont il caressait le museau :
- Vous viciez l’air que respirent mes chevaux.
- Vous êtes abject ! Dire que je vous prenais pratiquement pour un Dieu !
- Je n’ai jamais rien fait en ce sens, et je me suis très bien passé de votre appréciation de ma personne jusqu’à présent. Je suis un jeune pourri qui travaille uniquement pour son compte personnel, et ce n’est pas une informatrice incompétente qui va me faire la morale. Déguerpissez.
- Mais comment voulez-vous qu’on vous aime si vous vous comportez comme ça ?

Montgomery haussa des épaules :
- Je n’ai jamais dit que je voulais me faire aimer… Mais méditez ceci : Je préfère être haï pour ce que je suis, plutôt qu’aimé pour ce que je ne suis pas. C’est une phrase très ancienne, et c’est mon credo.
- Personne n’aime les salauds qui ne s’intéressent qu’à eux-mêmes.
- Tant mieux. Je ne veux pas qu’on s’intéresse à moi. Je veux qu’on me craigne et me respecte. Cela ne nécessite nullement d’être aimé. Allez, foutez le camp avec votre saloperie !
- Il n’est pas interdit de fumer, que je sache?

Montgomery se retourna, agacé :
- Bon, vous allez foutre le camp, ou je vous arrête pour violation de domicile.
- Vous pouvez faire ça ?
- Absolument. Vous êtes chez moi, contre ma volonté.
Il se rabattit sur l’étalon cajolé, de telle sorte qu’il ne vit pas le coup partir :
- Hmmmm!

Miss de La Lanternaie lui avait pris la tête entre ses mains et le tenait fermement pour l’embrasser.
Il finit par la repousser et cracha par terre, dégoûté :
- Bwêê… Dois-je vous préciser que vous êtes à la limite de la pédophilie?
- Oh, les grands mots… Je vous ai donné un baiser, c’est tout.
- Je croyais que j’étais abject et que personne ne pouvait m’aimer…?
- Je suis profondément déçue par ce que j’ai découvert… Mais je vous aime toujours.
- Et moi, je ne vous aime toujours pas. Foutez le camp, sinon j’ajoute attouchements et tentative de viol.

Miss de La Lanternaie n’insista pas, le cœur brisé, et partit. Montgomery vit que son cheval le fixait.
- Ben quoi ? C’est pas du tout mon genre, cette fille…
- Pffffrrr…
- Je suis pas encore un vieux grabataire, ho ! J’ai tout mon temps pour ça.
- Frrrrr…
- Et quoi ? Ce n’est pas parce que je les repousse maintenant que ça le fera toute ma vie.

L’étalon eut un air de dire ‘’c’est ce qu’on verra’’, et donna un coup de sabot sur le foin.
- Oh, ça te regarde pas du tout, Sun Arches. Tu ferais mieux de te concentrer sur la prochaine course: je te signale que tu dois entraîner Fire Arrow avec toi. C’est son galop d’essai, alors apprends-lui les bonnes manières au lieu de te convertir en conseiller matrimonial !
Sun Arches était un étalon dont les sabots présentaient une étrange teinte dorée. C’était le troisième meilleur coureur de Montgomery, mais parfois, il ne lui manquait vraiment que la parole…

***
- Je suis en mesure de vous l’affirmer, Mr. Almighty : ce cheval est une espèce re-créée en laboratoire. J’estime son âge actuel à six mois tout juste, et son taux d’adrénaline dans l’échantillon prélevé montre clairement qu’il a subi des mauvais traitements aussi odieux que rigoureusement réguliers.
- Je ne comprends pas… Pourquoi créer des animaux dans le seul but de les torturer?
- Le genre de laboratoires agissant de la sorte le font afin d’éprouver les limites physiques de l’animal. Dans le cas de votre cheval, sa résistance aux coups et sa vitesse. Il devait être destiné...
- Laissez-moi deviner : aux champs de course ?

Le jeune analyste acquiesça :
- En effet. Cette espèce est connue pour son endurance et sa puissance physique. Mais leur sang très sucré attire particulièrement les parasites tels que les puces, et c’est un handicap qui a dû faire l’objet de tests très douloureux afin d’être gommé.
- Je vois… Mais puisqu’il devait courir… Cela signifie que quelqu’un l’aurait commandé ?
- Oui, un peu comme on commande une cargaison de denrées alimentaires, ni plus ni moins.
Montgomery grinça : les chevaux n’étaient donc que de vulgaires objets…?
- Me serait-il possible de savoir qui l’a commandé ?
- MOI.

Les deux interlocuteurs se retournèrent: un homme en costume sable venait d’entrer dans le laboratoire et s’avançait à-présent vers Montgomery. Il le prit à part :
- Vous avez volé le cheval que j’avais commandé au laboratoire. Rendez-le moi.
Montgomery lui infligea une claque si puissante de la part d’un adolescent sur la joue d’un sexagénaire aussi bien entretenu, qu’elle en était profondément humiliante :
- Fermez-la ! Sachez, mon mauvais monsieur, que sans moi, votre bibelot, puisque c’est ainsi que vous le considérez, aurait été cassé! Il s’est échappé des mains de ses bourreaux, monstre! Le Préf avait prévu de le faire assassiner, et moi, je l’ai sauvé. Alors, faîtes preuve de respect envers moi.

L’homme se rebiffa :
- Du respect ? Envers un gamin qui se prend pour un justicier ?
- Envers celui qui vous enverrait au tapis s’il ne se retenait pas de cogner!
Il avait levé un poing menaçant qui promettait de décrocher la mâchoire de sa cible.
- Bon, bon, d’accord, calmez-vous…
- Ce cheval est avec moi, c’est clair?
- Inexact : j’ai le titre de propriété dûment rempli par le Préf lui-même…

Montgomery fut sonné : le Préf cautionnait donc cette barbarie ?
- Le voici.
- Ah bon… Je… Bien, il est à vous, après tout… Venez, je vais vous le rendre…
Tête basse, Montgomery conduisit l’homme à son écurie et monta Fire Arrow pour le rassurer :
- Ne t’inquiète pas, mon poulain… Je te récupérerai très vite, je te le promets… car je ne pourrais jamais le supporter… Tu vas me manquer… Mais je sais déjà comment je vais m’y prendre…
Montgomery le laissa partir, confiant : il pouvait très facilement fortune, désormais…

FIN



Et voilà! Maintenant, c'est à vous!
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MessageSujet: Re: "La Flèche de Feu"   "La Flèche de Feu" Icon_minipostDim 19 Juin 2011, 22:09

Alors là, wouah, j'ai accroché, et je m'en vais lire la suite, pour sur!! ^^ Quatre années, c'est en effet long!! x) Je te souhaite plein de courage!!
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MessageSujet: Re: "La Flèche de Feu"   "La Flèche de Feu" Icon_minipostDim 19 Juin 2011, 22:12

Merci infiniment!

On se revoit après le sondage du 4e chapitre!
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